Douce rencontre

11 1 2
                                    

- « Qui es-tu ? » demanda l'enfant.

- « Personne, quelqu'un, un objet ou un être... c'est toi qui décides qui je suis » murmura l'ombre.

L'enfant plissa les yeux et tenta de percer le secret de cette mystérieuse ombre soudainement apparue au pied de son petit lit. Un léger toussotement le secoua mais il l'ignora pour tenter de déceler si elle se moquait de lui.

- « Qui je veux ? » sa voix tremblante indiquait sa surprise et son émoi.

- « Qui tu veux » la voix de l'ombre était étonnamment douce, comme celle d'une mère qui tente de rassurer ses enfants lors d'un terrible orage.

L'enfant se mordilla la lèvre inférieure, signe d'une intense réflexion, il faut dire que jamais on lui avait fait pareille proposition.

Une douce brise entra dans la petite chambre, faisant soudainement danser les rideaux de lin. La lune n'était pas présente ce soir et seules la lumière diffuse des milliers d'étoiles éclairait la mansarde. Il frissonna, malgré l'épaisse couverture qui le couvrait et sa voix les surpris tout deux quand elle résonna, un peu rauque dans la chambrette.

- « Je.. je... veux... » l'hésitation était présente, mais l'ombre ne sembla pas fâchée ou contrariée, elle attendit simplement sa volonté.

- « Je veux une maman » la petite voix se fit plus assurée et était tintée d'espoir. Ses joues devinrent encore plus rouges, signe de son embarras. Il baissa rapidement les yeux comme pour se protéger d'un éventuel refus, mais les relevas rapidement à l'entente d'une douce mélodie.

Devant lui, il n'y avait guère plus d'ombre mais plutôt une magnifique jeune femme. Ces cheveux légèrement ondulés retombaient dans son dos en de soyeuses vagues et de douces prunelles couleur miel le regardait avec tout l'amour du monde : l'amour d'une mère pour ses rejetons. Habillée simplement elle s'approcha de l'enfant doucement comme si elle avait peur de l'effrayer puis s'assit au pied de son lit. Elle lui écarta une mèche de cheveux et l'enfant ne put s'empêcher de soupirer d'aise à son contact. Il ne connaissait pas la paisible mélodie que cette femme chantait mais n'en avait cure. Il ferma les yeux pour tenter de saisir chaque seconde de ce parfait instant et sursauta quand la femme se leva pour le border. Il commençait à voir flous, peut-être est-ce dut à la fatigue et ferma les yeux tout en écoutant la voix enchanteresse qui s'élevait pour lui conter une histoire de prince téméraires et d'un monde que seuls les gobelins venaient troubler. Un monde simple et féerique qui doucereusement le fit s'assoupir. Graduellement, son souffle s'apaisa pour que finalement, plus un bruit ne vienne troubler cette nuit d'été. La femme posa un dernier baiser d'adieu sur le front de l'enfant puis se retourna et disparu dans les ténèbres accueillantes de la nuit. Cette nuit-là, une étoile supplémentaire se mit à briller.

Douce nuitWhere stories live. Discover now