Chapitre 37

Depuis le début
                                    

- Sauve toi avec cette caméra de merde que j'ai arrachée je ne donne pas moins de quinze secondes à la garde royale pour rappliquer. Et elle rit de nouveau, en se détachant de lui, visiblement très fière de sa bêtise.

- Joyeux Noël et bonne année. Lui dit-il calmement tout en se dirigeant vers les bois ou il avait caché sa moto.

- Toi aussi ! Bonjour à Joâo de ma part !

- Je n'y manquerais pas.

Elle sourit encore une fois alors qu'ils se fondait dans l'obscurité. Il entendait déjà au loin les bodyguard, de la jeune fille accourir.

Irrécupérable, elle était irrécupérable...

Et à vrai dire, il ne fallait surtout pas qu'elle change. Léna Da Costa serait bien moins drôle sans cette énergie vive qui coulait dans ses veines, et son imagination diabolique pour faire tourner chèvre ses parents et gouvernantes.

Inacio repartit chez lui au volant de sa moto noire. Il attendit d'être assez loin du palais pour enlever le bandana qui recouvrait son visage. Léna lui avait manqué, et ça lui avait fait terriblement du bien de la voir. Ce petit rayon de soleil éclairait sa vie, permettant quelques moments d'innocence à sa sombre existence. Probablement, d'ailleurs, étais-ce la même chose pour Joâo, quoiqu'il ne sache pas vraiment ce que son frère pensait de l'adolescente.

Dans tous les cas, elle était sous sa protection. Entre leurs deux parents, lui-même et Idalina, Joâo était le seule à avoir pris quelqu'un sous sa protection -bien que ça ait été un accident. Quelque chose le liait à la princesse, qu'il le veuille ou non.

Le jeune homme décida de faire un tours par Lisbonne. Il connaissait l'adresse de Soraia. En fait, il la connaissait même par cœur, aussi étrange cela puisse paraitre. S'il avait un bon timing, il devrait se retrouver devant chez elle pile poil à l'heure pour lui éviter de prendre le bus. Il haussa les sourcils, se surprenant lui-même par cet élan de bonté qui lui prenait et un frisson lui parcouru le corps.

Ça ne tournait pas rond, il n'était pas du tout sensé commencer à mêler ses émotions dans toutes cette histoire... c'était bien plus que mauvais et dangereux de le faire.

Il arriva à l'heure dite, dans le quartier plutôt délabré où la jeune femme habitait. Le mafieux n'était jamais venu chez elle avant, mais avait déjà mis les pieds dans les rues aux alentours pour quelques trafics divers ou règlements de comptes. Il éteignit le moteur de sa grosse moto de sport noire, s'accoudant sur le guidon en attendant que la portugaise sorte de chez elle. Les regards curieux de quelques passant se posaient sur lui, peu habitué à voir un véhicule de luxe près de chez eux.

Elle finit enfin par sortir. Un jean blanc, un col roulé de la même couleur avec un sweat ample noir l'habillaient. Ses yeux fixaient la jeune femme, qui semblait plutôt pressée. Son teint était étrangement pâle, elle qui arborait d'habitude une peau hâlée.

Un cri lui parvint aux oreilles, sans qu'il n'arrive à le traduire. Ce fut très vite, très court, mais aucun doute que celui qui lançait rageusement ses mots n'était pas doté de bonnes intentions. Il se leva calmement de sa moto, faisant quelques pas vers la maison de sa femme de ménage. Celle-ci, tournée vers la porte d'entrée, faisait quelques pas en arrière tout en fixant l'intérieur du bâtiment. Silence total.

Bon Dieu mais qu'est-ce qui se passait donc là-dedans ?!

Quand tout à coup, un objet vola en direction de la brunette. Assez lourd, gros et dangereux. Elle l'esquiva de justesse, mais déséquilibré tomba dans l'escalier du perron, dégringolant toutes les marches dans un bruit sourd.

Longue vie au prince JoâoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant