Chapitre 9 « Le complot »

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Alistair était dans le couloir en train d'attendre le roi... Il n'était pas content et le roi le savait.

- Quoi encore? demanda-t-il en regardant son valet.

- C'est votre lune de miel! dit Alistair en énonçant l'évidence.

- Vous croyez que je ne le sais pas? dit le roi en continuant son chemin.

- Pourquoi est-elle encore venue vous voir? Elle savait que vous venez de vous marier, non?

- Le monde entier est au courant!

- Votre Majesté, laisser votre jeune épouse alors que vous êtes en voyage de noces pour aller voir votre maîtresse...

- En général elle attend que je lui envoie un message et non, je n'avais aucune intention de la faire venir pendant ma lune de miel. Candice est très intéressante et je voudrais gagner son amour et son respect...

- Eh bien pour le respect, vous n'avez pas marqué des points, votre Majesté...

- Je ne peux pas continuer comme ça...

- On ne poursuit pas deux lièvres à la fois...vous devez choisir...

- La comtesse est déjà mariée et moi je suis aussi marié à présent. Si elle ça ne la dérange pas, moi ça me dérange de tromper ma femme... Je me demande pourquoi, car je suis le roi et je peux faire ce que je veux, non?

- Vous avez une conscience, Votre Majesté...

Ils étaient arrivés devant la porte et le roi entra laissant Alistair qui retourna vaquer à ses occupations. Le roi entra dans la pièce où l'attendait sa maîtresse.

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Candice ouvrit la porte qui menait du salon dans la chambre du roi. Elle ne voulait pas retourner dans sa propre suite en empruntant le couloir où elle aurait dû croiser les gardes qui se seraient peut-être étonnés de la voir seule. Elle traversa la chambre sans en remarquer la magnificence et entra dans sa propre chambre.

Un feu brûlait dans la cheminée et les chandeliers étaient allumés. L'air était chargé du parfum des fleurs et la pièce était très accueillante. Mais Candice était trop perdue dans ses sombres pensées pour apprécier le confort. Elle s'avança comme dans un rêve vers le cordon de la sonnette. Avant qu'elle ne l'ait atteint, la porte s'ouvrit et Dorothea apparut :

- Votre Majesté! dit-elle d'une voix étranglée.

Candice se retourna.

- Qu'y a-t-il? demanda-t-elle.

- Tomàs vient juste de me dire qu'une révolte allait éclater cette nuit! dit Dorothea en suffoquant.

- Que voulez-vous dire?

- C'est un complot! Un complot, Votre Majesté et vous devez sauver le roi!

- Mais comment... qu'est-il arrivé? Parlez calmement, Dorothea, dit Candice.

Elle s'aperçut que sa femme de chambre était à bout de souffle après avoir couru dans les longs couloirs du palais pour lui faire ce récit.

- Tomàs a surpris une conversation. L'ambassadeur donnait des instructions aux hommes qui doivent enlever Sa Majesté.

- L'enlever? s'exclama Candice, mais où et comment?

- Tout est organisé, Votre Majesté. La comtesse Legrand va passer un moment avec lui, lorsqu'il la raccompagnera à la porte du jardin, on se saisira de lui. Une voiture attend de l'autre conté du mur du palais et lui fera passer la frontière.

Dorothea s'arrêta pour reprendre sa respiration et Candice s'écria :

- Continuez!

- Une fois qu'il sera sur le sol français, la révolution éclatera et Sa Majesté demandera – sous contrainte – que les Français interviennent. Ils marcheront alors sur Greum et une fois sur place, ils s'empareront de notre pays!

Candice ouvrait ses grands yeux vert émeraude, tout en écoutant. C'était un complot organisé. Si les Français intervenaient contre les révolutionnaires à la demande du roi, la reine Victoria ne pourrait pas les accuser d'agression! Le seul moyen de sauver Maxence était d'empêcher l'enlèvement du roi. Dorothea gardait les yeux fixés sur Candice qui avait pâli.

- Allez chercher le capitaine Salazar! ordonna-t-elle, allez, dépêchez-vous!

Dorothea s'élança hors de la pièce et Candice essaya de réfléchir à ce qu'il fallait faire. Il lui sembla attendre une éternité avant que la porte ne s'ouvre et que Dorothea ne revienne accompagnée du capitaine. En fait il ne s'était écoulé que quelques minutes car elle l'avait trouvé dans les salles des aides de camp au rez-de-chaussée.

- Le capitaine Salazar, Votre Majesté, dit Dorothea encore essoufflée.

Candice attendit que la porte soit refermée pour parler.

- Dorothea m'a apporté de terribles nouvelles! Répétez au capitaine ce que vous m'avez dit.

Dorothea recommença son histoire.

- On peut faire confiance à Tomas, affirma Candice, lorsqu'elle eut terminé. Il est premier valet de l'ambassadeur de France!

- Nous devons éloigner Sa Majesté, dit le capitaine Salazar.

- Pourrais-je venir avec vous? demanda Candice.

- Bien sûr, Votre Majesté! Nous ne vous laisserons pas aux mains des révolutionnaires.

- Nous avons besoin de chevaux!

- Je m'en occupe, répondit le capitaine, il y a actuellement trois officiers dans le palais sur qui nous pouvons compter.

- Vous vous occupez de tout? demanda encore Candice.

- Sur le champ! répondit le capitaine. Mais il faut prévenir Sa Majesté. Est-elle dans ses appartements?

Candice hésita. Elle ne voulait pas lui dire où se trouvait le roi.

- Je vais prévenir Sa Majesté, dit-elle d'un ton décidé.

- Je n'ai pas besoin de vous dire qu'il n'y a pas une minute à perdre, dit le capitaine Salazar. Car s'ils ne réussissent pas à enlever le roi au palais, les révolutionnaires chercheront sûrement un autre moyen pour s'en emparer.

- Nous serons prêts dès que vous aurez les chevaux.

Le capitaine s'inclina. Puis comme il allait quitter la pièce, Candice s'écria :

- Un instant! Le roi a-t-il une vieille nourrice encore vivante, ou quelqu'un à qui il était attaché lorsqu'il était enfant?

- La vieille nourrice Maria de Sa Majesté, répondit le capitaine Salazar, est encore en vie, mais elle était trop âgée pour venir au mariage. Elle habite loin de Greum dans un village des Pyrénées.

- Merci, dit Candice. C'est tout ce que je voulais savoir.

Elle ouvrit la porte de communication puis, sans se retourner, s'élança à travers les appartements du roi. Après avoir traversé plusieurs pièces, elle arriva à la porte qui ouvrait sur le salon privé.

CANDICE ET LE ROIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant