| CHAPITRE 4 |

Depuis le début
                                    

Tom est trop naïf, putain. Et moi, je ne suis qu'un putain de connard.

Nous nous retrouvons très vite torse nu. Et c'est en l'empoignant vivement par la nuque que je l'entraine avec moi, les lèvres attachées aux siennes, marchant à reculons, dans le but de trouver une surface confortable pour assouvir mon besoin primitif du moment.

— Comment... tu t'appelles ? me demande-t-il.

Je le pousse contre son propre canapé, un sourire enjôleur collé au visage. Il recule jusqu'au fond, se redresse sur ses coudes, haletant, les pupilles dilatées et les lèvres gonflées et me dévisage avec envie. Je ricane légèrement.

— Pourquoi ? je lui demande en venant me poster au dessus de lui puis je lui chuchote : tu veux hurler mon prénom ?

Il rougit instantanément. C'est assez mignon mais je ne m'attarde pas sur ce détail et me recule de nouveau pour lui retirer son pantalon et son boxer dans la foulée. Il déglutit, soudain embarrassé alors que je ne suis pas gêné pour un sou lorsque je me retrouve nu devant lui. Il me détaille des pieds à la tête, sans oublier de s'arrêter sur ce qu'il semble désirer le plus. Rictus en coin, je lui fais signe de se retourner sur le ventre, ce qu'il fait avec maladresse. Je me colle contre son dos. Il se crispe et lâche un gémissement qui me donne presque envie de le pénétrer tout de suite. J'embrasse sa nuque puis ses épaules avant de lui murmurer :

— Tu peux m'appeler...

Je me mords les lèvres, à deux doigts d'éclater de rire avant de lâcher ma connerie. Je crois que si mon patron savait ce que je m'apprête à prendre comme nouvelle identité, il me tuerait sur le champ.

— Vassili. Appelle-moi Vassili.

Connard de Vassili Orlov.

Je m'apprête d'abord à lui faire du bien avec mes doigts quand une voix beaucoup trop familière retentit dans mon dos.

Est-ce que je délire, putain ?

— Oups, désolé de vous déranger !

Je fige mon mouvement et soupire, la mâchoire contractée alors que mon plan du moment me bouscule violemment. Je m'éclate la gueule par terre et lâche une panoplie de juron, plus qu'énervé.

Lucas Andréas José Bouchet, tu vas crever.

L'inconnu que j'allais baiser pour essayer d'oublier ma situation de merde attrape vivement son pantalon, soudain pudique et regarde l'intrus les yeux ronds, la bouche entrouverte qui le fait ressembler à un poisson. Pour ma part, je darde un regard noir sur Lucas qui se tient innocemment devant moi, le sourire aux lèvres, une main sur les yeux. Il finit par détacher son index et son majeur de son annulaire et son auriculaire pour dévoiler son oeil amusé qu'il pose sur moi.

Je vais vraiment l'assassiner.

Il se baisse, attrape mon boxer et me le balance en pleine gueule au moment où je veux me relever pour aller l'étrangler.

— JE VAIS TE DEFONCER, PUTAIN !

Evidemment, Lucas rit et lâche :

— C'est pas moi qui allais subir ce sort il y a quelques minutes pourtant.

Quel enfoiré.

Qu'est-ce qu'il fout ici, bon sang ? Pourquoi apparaît-il toujours au pire moment ? Pourquoi arrive-t-il toujours à bousiller mes plans, hein ? C'est pas possible, bordel. Je n'ai pas besoin de me demander comment il a fait pour rentrer puisque Lucas est doué pour crocheter des serrures. Le pire, c'est que je ne l'ai même pas entendu entrer, ce con. Un vrai ninja de merde. Le mec de la boulangerie, qui ne comprend rien à ce qu'il se passe, se tourne vers moi, hébété.

Cruelle Virtuosité | T1, T2 & T3 | TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant