≬ Chapitre 18 ≬

Depuis le début
                                    

« Vous savez, si vous voulez profiter de cette sortie il faudrait peut-être que vous soyez à l'aise avec les chevaux non ? affirma-t-il en passant une main rapide dans ses cheveux argentés et il lui mit dans les mains la longe. Tenez-la-moi, faites attention c'est la jument du Prince, son préféré, il me tuerait de savoir que je l'ai laissé s'échapper. Mais ne vous inquiétez pas, elle n'est pas bien farouche alors vous n'aurez pas de problèmes avec elle. Maintenant attendez-moi juste quelques instants, je vais vous choisir une monture qui sera parfaite pour vous ! »

A peine eut-il fini qu'il disparaissait. En lui laissant entre les mains la grosse bestiole.

L'ancien triton regarda paniqué la bête blanche. Cette dernière lui souffla une nouvelle fois au visage, ses cheveux bougeant sous la force de ce petit vent chaud. Puis il se prit un gentil coup de tête sur l'épaule et les oreilles droites bougèrent doucement d'avant en arrière alors que sa queue fouettait sa croupe. En plongeant son regard dans ses yeux sombres, il se sentit complètement idiot. Comment cette magnifique créature pouvait lui vouloir du mal ? Il se sentait horriblement bête, réellement. Bien sûr que ce cheval – enfin jument s'il avait bien compris – restait impressionnant mais il agissait avec une telle délicatesse qu'il n'avait qu'une seule envie : se blottir tout contre lui.

Il posa une main tremblante sur le poitrail de l'animal, sentant sa chaleur corporelle et son cœur battre à un rythme régulier et apaisant. Il migra ensuite sa paume sur les oreilles puis sur le chanfrein de l'animal. Il lui semblait comme avoir une connexion infime avec lui. Ses doigts atteignirent les naseaux de l'équidé et il s'extasia de la douceur de la peau, trouvant même drôle ces petits poils qui poussaient par endroits. Le souffle chaud s'échouait sur sa paume, lui faisant des chatouilles agréables.

Un de ses sabots se posa brutalement sur le sol faisant violemment sursauter Tooru mais au lieu de s'éloigner, il ne fit que rire doucement, continuant ses caresses. Il avait le sentiment en voyant ses yeux que le cheval ne lui ferait jamais de mal volontairement, qu'il manifestait juste une émotion qu'il ne parvenait pas à comprendre. Il pourrait accuser ces mouches qui volaient tout autour d'eux, lui aussi cela l'énervait de les entendre constamment bourdonner près de ses oreilles. Pourtant, malgré ce petit désagrément, il se sentait prêt à passer des heures et de heures dans l'écurie. Et pas forcément en compagnie de l'écuyer, bien qu'il paraissait sympathique. Juste cette compagnie équine lui suffisait

« Je vois que vous vous entendez bien avec Aoba, dit une voix que Tooru aurait reconnu entre mille et lui procura directement une délicieuse couleur rosée sur les pommettes.

- Et pourtant cela ne semblait pas bien parti Hajime, déclara l'homme aux cheveux argentés qui suivait le Prince, tenant dans ses mains la longe d'un magnifique cheval noir. Vous avez été charmé par la magnifique Aoba, mais ce n'est pas étonnant, elle fait toujours cet effet-là. »

Le châtain sentit ses joues se colorer un peu plus fortement et il s'écarta rapidement de la jument sous les rires des deux autres hommes, la corde qu'il tenait manquant même de finir totalement dans la poussière. L'écuyer s'approcha de lui et fit rapidement l'échange des longes, récupérant celle d'Aoba pour lui donner celle du cheval noir.

L'ancien triton observa un instant la monture et commençant à la caresser comme il l'avait fait avec la jument quelques minutes auparavant. Ses yeux noirs semblaient pouvoir lire en lui, comprendre la moindre de ses peines. Ils étaient beaux ses yeux.

Du coin de l'œil, il put voir le Prince récupérer son cheval avant d'arracher sa longe avec ses rênes pour finir s'hisser avec grâce à l'aide de l'étrier gauche sur son dos. L'aisance qu'il avait était remarquable, même sans aucune connaissance en équitation. Il se tenait droit, majestueux sur sa monture. Installé de cette manière, tout son charme de futur Roi ressortait. Il n'avait plus l'impression de se trouver en face d'un simple homme, il se trouvait en face d'un Roi.

Light on the Foam [IWAOI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant