𝑪𝒀𝑪𝑳𝑨𝑴𝑬𝑵

Depuis le début
                                    

« Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans "ne m'adresse pas la parole" ?! Grogna Félix avant de se défaire sans grand mal de l'emprise de Changbin.

- Je peux vraiment rien faire pour me racheter ? Demanda t-il, suppliant.

- Laisse-moi seul. Ça n'avait pas l'air de te poser problème hier soir. »

L'ascenseur arriva et Félix entra dedans et laissa Changbin seul sur le palier. Lorsque que les portes s'étaient fermées et que le visage angélique de Changbin était désormais hors de sa vue, des larmes supplémentaires s'étaient ajoutées aux précédentes déjà présentes sur ses joues. Il serra sa main contre son cœur et s'était laissé glisser contre le mur de fer. C'était comme si un énorme poids s'était installé dans sa poitrine et maintenant, tout était difficile. Respirer, penser, sourire, tout était une épreuve. Ce n'était pas seulement le fait que Changbin ait préféré passé la nuit avec une fille qui le rendait si émotionnel et faible, c'était aussi le fait qu'il l'avait laissé seul. Que pendant qu'il était dans les bras d'une autre, Felix lui suffoquait dans le noir, s'inquiétait et espérait que Changbin vienne. L'espoir était peut-être le pire dans tout ça.

Jisung était parti et l'avait laissé seul, Changbin était parti et l'avait laissé seul, sa mère l'avait aussi laissé seul...Il avait juste l'impression que tout le monde autour de lui l'abandonnait. Ça ne s'arrêtait jamais, c'était perpétuel et Félix ne savait pas ce qu'il faisait de mal. Les portes s'étaient de nouveau ouvertes, cette fois au second étage un groupe d'amis qui attendaient déjà devant la porte l'avait regardé étrangement. Félix essuya ses larmes, s'était relevé et machinalement, il prit la direction de sa chambre, n'adressant même pas un regard aux autres internes.

Autour de lui, des décorations florales de partout, accompagné de lunes roses et de rubans. Ah oui, le festival... Habituellement, la simple idée d'un festival l'aurait remis sur pied mais là, tout ce qu'il pouvait penser était qu'il aurait pû y aller avec Changbin si celui-ci n'avait pas décidé d'agir comme un con. Il soupira et reprit son chemin tout en faisant de son mieux pour ne pas regarder toutes les célébrations sur les murs. Mais alors qu'il allait ouvrir la porte de sa chambre, il s'était arrêté. Au vu de l'odeur, Minho était toujours là. Félix ne voulait pas gâcher le moment de son meilleur ami simplement parce que lui n'allait pas bien, ce serait incroyablement égoïste. Parce que, même si Jisung ne se l'avouait pas encore, il aimait passer du temps avec Minho. Félix n'appréciait pas forcément tout le temps que Jisung accordait à Minho au lieu que lui mais si ça contribuait à faire apparaître de jolies couleurs dans les cheveux de son meilleur ami, il était prêt à faire des compromis . Et l'un de ces compromis avait été de ne pas le déranger maintenant, ses problèmes de cœur pouvaient attendre quelques minutes.


Tout était noir. Autour de lui, Jisung ne voyait rien. Il était plongé dans une obscurité anxiogène. Alors qu'il tournait sa tête de gauche à droite, il aperçut une lumière au milieu de la pièce. Sans se poser de question il s'était avancé vers la lueur qui semblait l'appeler. Il avait froid, très froid et malgré l'obscurité, et sa supposée solitude autour de lui, il pouvait entendre des murmures. Il n'arrivait pas à distinguer les paroles qui flottaient autour de lui et sur le moment, il ne semblait même pas y faire attention. Lorsqu'il arrive à l'endroit éclairé, une autre lumière s'allume, cette fois un peu plus loin. Quelqu'un s'y trouvait, un homme sûrement. Il était grand, fin, une longue veste blanche sur le dos. Il ne voyait pas son visage, juste son dos mais ça ne l'empêchait pas de remarquer ses cheveux désordonnés. Il parlait, sa voix était grave, rocailleuse puis il s'étouffa dans un hoquet de surprise et il tomba raide mort. Dans son torse, un couteau, profondément enfoncé. Puis des bruits d'agonie, longs et douloureux durant lesquels, Jisung avait relevé ses yeux pour tomber nez à nez avec sa mère. Ses mains tremblaient, ses yeux étaient larmoyants alors qu'elle regardait Jisung, elle-même sous le choc. Lorsqu'il avait regardé l'homme qui était tombé, il le reconnut. C'était son père, couché sur le sol, une mare de sang s'échappant de sa bouche alors que l'hémoglobine étouffait peu à peu ses bruits en gargouillements sinistres.

Anemone's Heart ᵐⁱⁿˢᵘⁿᵍ [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant