Chapitre 0 - Après

Depuis le début
                                    

Clara se détache de moi et vient essuyer mes joues avec ses pouces. Ses lèvres se sont déposées sur mon œil puis ma pommette, puis ses yeux se sont ancrés dans les miens.


- Tu ne le vois pas encore, mais tu es de loin la plus forte de nous tous. Dit-elle tendrement. Je comprends ton besoin d'être ici mais accepte l'aide lorsqu'elle vient à toi, ok ?


J'ai baissé la tête pour ravaler une larme.


- Je n'y arriverai pas. Ai-je dit la voix cassée.


Clara a détourné le regard, pour ravaler elle aussi, une larme.


- Je ne pense pas y arriver, non plus. Dit-elle d'une petite voix. Mais je crois au fait qu'on puisse le faire ensemble.

- Je ne peux pas rentrer au bunker.


Clara acquiesce d'un hochement de tête.


- Rejoins l'un des deux autres, mais ne reste pas seule, s'il te plaît.


J'ai inspiré et acquiescé en détournant de nouveau le regard.


- J'irai voir Malia.


Clara m'a souri et m'a tiré de nouveau contre elle. Cette fille m'agace par sa persévérance mais me réconforte au plus haut point par son entêtement. Je comprends que mieux le lien qu'entretenaient Elie et Clara, désormais. Clara était de loin la base solide qu'Elie avait besoin pour ses fondations. Il n'y avait pas l'une sans l'autre. Parce que leur forteresse a été faite à deux.

Clara est une personne équilibrée et simple. Elle n'est en rien dans la vengeance ou même la recherche de gloire. Elle est là pour les personnes qu'elle aime. Elle se démène pour son foyer. Et même en étant une tête pensante dans beaucoup de cas, elle reste humble. C'est une alliée incontournable. C'est mon amie. 

Clara s'est de nouveau détaché de moi, un léger sourire aux lèvres.


- Aller, on nettoie ce foutoir et je t'accompagne chez les Bleuets.


J'ai rigolé et me suis mise à ramasser mes propres déchets. C'est dire que cet endroit n'est plus ce qu'il était. En quelques mois, j'ai fait de ce lieu, un squat vraiment lugubre et presque dégueulasse. Sur le sol, on peut trouver des bouteilles vides. C'est ce qu'il y a le plus ici. Ainsi que quelques vêtements et sachets qui abritaient, sans nul doute, de la nourriture. Clara lève une bouteille et me fixe.


- Tu t'es enquillée ça toute seule ?


J'ai haussé les épaules.


- Mais c'est la bouteille que tu as récupérée il y a deux jours.

- Ne pose pas de question, si tu as la réponse. Ai-je dit en pliant mes affaires.


Clara a détourné le regard et s'est excusée silencieusement. Je l'ai tout de même entendue. Oui je suis tombée la dedans. Cela me permet de mettre mes idées au clair et donc de ne pas rester bloqué sur la perte de nos amis. Bien que cette nouvelle habitude m'a ramené des souvenirs d'antan qui me peine autant que nos pertes. Quitte à choisir, je préfère encore penser à mes traumatismes qu'à accueillir mon deuil.

Nous avons fini notre rangement, rendant à cet endroit, sa magie. Puis, nous avons pris le chemin du camp des Bleuets, à travers champs et forêt. 

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Nous sommes devant l'entrée des Bleuets et attendons qu'on nous donne l'autorisation d'entrer. Habituellement, cela met moins de temps, mais par les temps qui courent, nous ne sommes jamais trop prudents. 

Gabriel a stoppé les hostilités pour le moment mais il reste tout de même à nos portes. Il a établi des gros camps au niveau de la Zone, ce qui le rapproche de nos contrées. Et cette simple perspective nous a mis en état d'alerte. 


Une tête dépasse l'immense portail, un sourcil haussé et un visage surpris se dessine devant nous. 


- Ouvrez, vous attendez quoi ? Demande la brune


Les grandes portes en rondin s'ouvrent, laissant le champ libre pour pouvoir contempler ces magnifiques lieux. Clara m'a jeté un coup d'œil, le sourire aux lèvres et a avancé. J'ai baissé la tête, réajusté la lanière de mon sac et j'ai suivi. 

Clara prend Malia chaleureusement dans ses bras. S'en suivent quelques grognements de satisfaction, rire et regards complices. Je suis restée à distance. Non sans compter sur Malia, qui a finalement fini son chemin contre moi. 


- Bah bordel, j'ai bien cru que tu étais morte dans les bas-fonds de la forêt, noyée par ta tristesse. Finit par dire Malia

- Tu n'es pas censé dire ça à une amie en deuil, tu sais. 


Malia s'est détachée de moi, a rigolé et a déposé ses lèvres sur mon front. 


- Bienvenue à la maison merdeuse. 




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NA : Ciao ! Et voici la suite de cette aventure qu'on a commencée ensemble. 

Même principe que le premier tome, les images sont en lien avec ce que j'écris mais, ne sont pas à prendre au pied de la lettre. Faites divaguer votre imaginaire.

Je suis en période encore très prise par les examens et tutti quanti mais je vais commencer petit à petit à publier, car tout comme vous, j'ai vraiment hâte de partager tout ça. Je vous souhaite une bonne lecture et une bonne projection dans ce petit cocon imaginaire.

Bonne lecture!

E.

Le monde d'après - Tome 2 (correction en cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant