Chapitre 38

Depuis le début
                                    

– Ne touche pas à cette radio, Elio.

– Mais cette musique est absolument infâme! proteste-t-il.

– Ne touche pas à cette radio.

– Avery, elle...

Le cri hystérique de mon amie lui fait refermer la bouche.

– THIS GIRL IS ON FIREEEEEEEE!

– THIS GIRL IS ON FIREEEEEEUEUEUER! reprend aussitôt Emy en se redressant sur son siège.

C'est décidément une habitude bien ancrée en elles. Après avoir cligné des yeux, Elio met ses mains en porte-voix.

– SHE IS WALKING ON FIREEEEE! hurle-t-il.

– Sainte mère, m'exclamé-je, les yeux exorbités.

Au bout d'une autre demi-heure, Avery coupe enfin le moteur de sa Volvo blanche.

– On est arrivés, mes chéris.

Je hausse un sourcil amusé.

– Pourquoi tu parles comme une tante?

– Merci de nous avoir emmené, tata Vivi, ajoute Elio.

– Plus jamais, Elio, grince l'intéressée.

Avery sort de la voiture en claquant théâtralement sa porte et nous l'imitons en souriant. La voiture de Ronan est garée un peu plus loin et les garçons sont tous les quatre adossés au capot, les bras croisés. Will nous lance un regard surpris en se décollant de la voiture.

– Vous êtes toujours vivants?

Il s'approche de nous, les mains dans les poches de son chino beige. Avery fait tourner les clefs de sa voiture autour de son index.

– Dis que je sais pas conduire, aussi, grommelle-t-elle.

Son copain hausse les épaules.

– Tu sais pas conduire. Je sais pas comment t'as eu ton permis, raille-t-il.

– Mes virages son juste un peu serrés, marmonne Avery.

– T'as pris une putain de valise, Avery? les interrompt Ronan en sortant la dite valise de la banquette arrière. La jolie rousse se tourne vers Ronan avec une mine blasée.
– Évidemment, je suis pas une plouc.

Ronan hausse les sourcils.

– Tu me traites de plouc?

– Absolument.

Il laisse tomber la valise à ses pieds.

– Tu rentres pas.

Avery lève les yeux au ciel. Pendant ce temps, Gabriel a entrepris quelques pas sur la pelouse, qui s'avère assez haute. Il s'arrête, un sourire espiègle sur les lèvres.

– Le gazon a pas été tondu depuis 2012.

Ronan détourne son regard de la valise pour le porter sur la propriété. Ses sourcils se froncent instantanément et il part rejoindre Gabriel sur le gazon.

– L'enfoiré, grogne-t-il.

– Quoi? fait Gaby en fronçant les sourcils. On s'en fout, c'est pas gênant.

Ronan secoue la tête.

– On paye un jardinier une blinde pour qu'il vienne tondre la pelouse toutes les deux semaines, nous apprend-il.

– Ah, lâchons-nous tous en cœur.

– Le jardinier ne vient pas tondre la pelouse toutes les deux semaines, affirme Elio en secouant la tête.

Les touches noiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant