CHAPITRE 55.

Depuis le début
                                    

-          Ne t'en fais pas, je t'accompagnerai. Je t'ai promis d'être là pour toi, et je tiens toujours parole.

-          Merci beaucoup.

Je viens de terminer le service, je suis partie rapidement dans notre vestiaire me changer et ai filé par l'arrière du bar. Magalie m'a dit qu'elle était partie à la pharmacie se situant à côté du bar. Je suis en train de la rejoindre.

Je traverse le trottoir, au moment où j'allais pour entrer dans la pharmacie, ma collègue en sort chargée d'un sac rempli de médicaments. Je me demande bien ce qu'elle a pu demander pour en avoir autant.

-          Super, nous sommes synchronisées dis donc ! S'exclame-t-elle.

-          Comme quoi, nous qui ne nous entendions pas, sommes peut-être liées plus que l'on ne l'imaginait.

Elle se met à rire franchement. C'est rare de la voir comme-ça. En réalité je ne le connais pas en dehors du bar, c'est probablement la seule fois de ma vie que je l'aperçois en dehors du bar. Or on sait très bien que le lieu de travail n'est pas toujours très joyeux et ne reflète absolument pas notre personnalité. Alors c'est vrai qu'on a tendance à faire des jugements trop hâtifs.

-          Le cabinet de ton gynécologue est loin ?

-          Non pas du tout, j'ai fait exprès de le prendre pas loin du bar, comme il n'est pas ouvert à toute heure, il fallait que mon trajet ne soit pas très loin du bar. Dès que je finis le service j'y vais directement.

-          Je t'avoue que je n'ai jamais assisté à une échographie.

-          Contente que tu puisses le découvrir avec moi !

Son ton est beaucoup trop enjoué. Mon cerveau ne s'est pas encore fait à l'information que moi et Magalie puissions communiquer avec gentillesse et affinité, donc créer une potentielle amitié ou ce genre de chose, c'est encore trop précoce pour moi.

Nous marchons en silence pendant quelques minutes.

-          Tu as des contacts avec Gilles ? Je demande avec précaution.

-          Non, il refuse que j'en ai. Il m'a souhaité de mourir, et qu'il tuerait de ses mains cet enfant si jamais j'avouais que c'est lui le père.

Je porte une main à ma bouche entrouverte.

-          Tu rigoles j'espère ? Quel connard.

-          J'élèverai cet enfant seule, l'avortement est impossible maintenant, c'est trop tard. Je veux que mon enfant soit préservé de son enflure de père. 

-          Sa femme te croit folle n'est-ce pas ?

-          Bien sûr, elle croit tout ce que raconte son mari, il pourrait lui faire bouffer de la merde, elle serait encore prête à l'épouser une seconde fois. Elle pense que je le fais chanter pour avoir son argent. Moi je voulais juste la reconnaissance de son amour pour moi, pour notre futur enfant.

-          Et tout ce que tu récoltes c'est de la haine, des insultes et des menaces.

Puis nous nous arrêtons devant un bel immeuble, Magalie sonne à l'interphone et attend que quelqu'un lui réponde.

-          Bonjour, vous pouvez ouvrir la porte.

Nous entrons dans un hall d'entrée.

-          Le cabinet est au deuxième étage, sans ascenseur. Est-ce que tu vois l'erreur ?

-          Mais non ? C'est possible ?

-          Apparemment oui... J'ose imaginer lorsque j'aurais en guise de ventre un ballon de basket.

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