Démon de feu

Depuis le début
                                    

Si même les nouveaux chevaliers de cette déesse devenaient toujours plus forts au fil du temps, jamais leur organisation prendrait le contrôle du monde à force...

Le sol se mit à trembler. Le volcan allait entrer dans une éruption importante, on aurait dit. Un cri retentit.

Il n'était vraiment pas seul sur l'ile, alors? Il ne ressentait aucun cosmos, mais rien ne disait qu'un humain des plus communs pouvait arriver à survivre sur ce caillou incandescent... Si les grondements du volcan pouvaient arrêter d'être assourdissants, il pourrait savoir d'où provenait cette voix. Mais la nature n'écoutait pas le Phénix Noir et du cratère jaillit une colonne de lave qui retombait aussi rapidement sur chaque flanc de la montagne, proche de lui, et du sentier qu'il avait emprunté pour arriver jusqu'ici.

Il dut se réfugier dans une de ces cavités formées par l'activité sismique de l'ile, à l'abri, et il allait devoir attendre. Pendant combien de temps, il l'ignorait, mais de là, il pouvait respirer relativement bien, et il était assez protégé des fumées toxiques. C'était bien le moment pour se retrouver prisonnier et enseveli par une éruption volcanique, en effet. Cependant, la chaleur ambiante de l'ile envahissait petit à petit son refuge et il se sentait tourner de l'œil. Il semblait que sa vie allait se terminer comme ça, bêtement, après une stupide mission qui s'était soldée en un échec cuisant. Son prétendu avenir prometteur dans l'organisation en tant que Phénix Noir... tu parles... Et l'ironie voulait qu'il meure à l'endroit même où son équivalent de Bronze avait obtenu son armure...

Au loin, il entendait des oiseaux voler dans le ciel. Des corbeaux, à l'écoute de leurs cris.

Comment de tels animaux pouvaient arriver jusqu'à Death Queen Island? Même des rapaces charognards n'oseraient s'aventurer ici, aussi affamés fussent-ils. Il devait halluciner à cause des gaz toxiques qui émanaient encore de l'éruption. Et maintenant, il entendait des voix d'hommes. Et ressentait deux cosmos dont un assez impressionnant.

Se faisant le plus discret possible, il sortit de sa cachette, ignorant que la roche brulait anormalement les parties de ses mains mises à nu. Il aperçut à la lumière de la lune une aura dorée et des oiseaux volant à basse altitude, aussi sombres que des Chevaliers Noirs. Ce devait être des corbeaux, en effet. À nouveau les voix s'élevèrent et il retint quelques bribes de la conversation:

« Jamian, bouge tes fesses et tes piafs! On a encore le jeune Phénix à rapporter au Sanctuaire...T'as les deux rescapés?

-Oui, Seigneur Death Mask. Mes corbeaux vont les escorter.

-Allez, on se casse de cette fournaise, on dirait que tout le monde a crevé par ici. »

L'occasion avait été trop belle de tomber sur deux chevaliers d'Athéna, mais ils étaient repartis trop vite. Il fut pris d'une mauvaise quinte de toux qui s'amplifiait anormalement. Il cracha du sang.

Merde! La faute à cette éruption volcanique, à tous les coups!

Et aucun moyen de repartir d'ici. Il s'en rendit compte en revenant non sans difficulté sur la berge où la barque de fortune qu'il avait prise pour aborder l'ile depuis le cargo de l'organisation avait disparu.

Le Phénix Noir, un des éléments les plus redoutables, un des plus violents, réduit à l'état de déchet abandonné sur un caillou volcanique et en train de mourir à petits feux, intoxiqué par les rejets de gaz et de cendres qu'il avait inhalés. Magnifiquement ridicule, oui...

Un vent froid se leva d'un coup, tout près de là où il s'était assis pour réfléchir à comment en finir avec tout cela, peu importait la méthode. Et une ombre s'imposa sur sa droite, tandis qu'une voix au timbre inhumain s'adressa à lui:

Saint KanonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant