Finalement les filles arrivèrent ensemble à leur lieu de rendez-vous. Minji fit les derniers pas jusqu'à la porte, en levant sa main un instant plus tard pour sonner. Il ne fallut pas longtemps avant que la porte ne s'ouvre, révélant Gahyeon souriante, une bière à la main.

« Oh vous voilà ! » , s'exclama leur hôte, le visage enchanté de les retrouvées, en jetant son bras autour de Sua alors que Siyeon entrait dans la maison, « Yoohyeon a déjà commencé à faire griller la viande. On a pas besoin d'attendre trop longtemps avant que la nourriture ne soit prête.»

Siyeon fit un léger hochement de tête en enlevant ses chaussures, et étant surprise par le silence de la maison. Dès qu'elle enleva ses chaussures, Gahyeon entrelaça leurs mains et tira Sing avec elle vers le salon. La confusion s'installa à l'intérieur de la noiraude pendant un bref instant lorsqu'elle remarqua que la pièce était vide, mais elle comprit lorsqu'elle vit quelques silhouettes sur le patio, et que l'odeur de charbons ardents se répandit dans ses narines.

« On est tous dehors pour que Yootoni n'ait pas a rester tout seule pendant qu'elle fasse griller la viande » , expliqua de nouveau la plus jeune.

Siyeon fredonna en faisant un autre hochement de tête et son estomac se tordit lorsqu'elle vit Sua qui était déjà là installée, les yeux rivés sur la noiraude pendant qu'elle buvait une gorgée de sa bière renversée dans un verre. Son regard était intense, mais son expression illisible. Ses yeux épais qui ne tombait plus pesamment sur Siyeon, mais qui lui 'échappait

en brillant, fascinait d'impatience par la mobilité de ses feux.

Ultérieurement, tout le monde était assis à la place qu'ils avaient choisis. Certains faisaient quelques allez-retours, d'autres riaient aux grands éclats, tandis que d'autres discutaient paisiblement plus près du feu. L'ambiance était agréable,une atmosphère bon enfant régnait autour de ce dîner entre amis.

Mais le monde de Siyeon avait arrêter de tourner. Parce que malgré la musique, le tintement des verres et les autres ivre de joie, son silence faisait plus de bruit que le reste du monde. Elle était hypnotisée et ne pouvait que rester là et observer Sua et sa bouche entrouverte qui s'apprêtait a lecher la crème de son cupcake qui avait débordé plus tôt sur le bout de son doigt.

Cependant elle sortit de sa transe assez rapidement quand soudain le regard de cette femme transpersa celui de la noiraude.Son intensité brula la peau de Siyeon. Il fallut la voir ! D'autres sensations, d'autres sentiments, le bonheur, la possession, et les mille désenchantements qui suivent l'enchantement épuisé, n'ont pu détourner les yeux de Siyeon. D'où cette vie subite lui venait-elle? Était-ce de la coupe où elle trempait sa lèvre avec une sensualité pleine de flamme? Qui le savait? Qui pouvait le dire? Siyeon la comprenait bien davantage, ou plutôt,elle , elle ne se comprenait plus ! Ah ! c'était vraiment par le mouvement que cette femme était reine et reine absolue.

Le Toréador, bouillait dans les joues de d'ambre de venues écarlates de Siyeon. On eût juré qu'elle allait faire éclater les veines et couler dans ce souper, sous la force même de la vie.

Siyeon crut apercevoir un air amusé sur le visage de Sua mais il disparut trop furtivement pour en dire si elle l'avait imaginé ou pas. Aussitôt apparu, aussitôt disparu.

La brune se renversait, ,tout en causant, sur le dossier de son fauteuil avec des torsions enivrantes qui ne donnât aux imaginations des curiosités plus embrasées que les désirs et ne réveillât dans les âmes l'instinct des voluptés coupables, - le rêve endormi des plaisirs.

Ce qu'on éprouvait, ce que Siyeon éprouvait était nouveau , inconnu, inattendu comme elle. Eh bien! elle n'avait pas même l'air de s'en apercevoir, Plus d'une fois, pendant le dîner la noiraude le lui a dressai la parole, mais elle s'arrangea toujours de manière à ne pas lui répondre directement, et cela sans aucune affectation.

Était-ce taquinerie coquette?ressentiment? antipathie? Quoi que ce pût être, cela la jetait dans une irritation secrète qui produisait les transes de l'amour mêlées aux frémissements de la colère. Avec des riens, elle la soulevait. Siyeon devenait insensée à côté d'elle. Tiré à deux sentiments contraires, ivre de rage contre cette femme qui parlait à tous, excepté à elle ; qui s'occupait de tous, excepté d'elle.

Entraînée par une violence de sensation que Siyeon ignorait d'elle-même et par une conversation qui stimulait et justifiait bien des audaces, elle osait prendre son verre pour le sien.

Elle le lui prit, ses yeux fixent sur celle de sa victime qui ne mit pas plus d'une demie seconde a remarquer le geste de Siyeon mais sans doute trop surprise par l'audace de la plus grande, elle ne fit rien pour le moment. Les deux filles, toutes les deux plongées dans les yeux de chacune d'elle,; Sua les yeux écarquillés analysant méticuleusement chaque mouvement de la noiraude, Siyeon le regard perçant mais vide de raisonnement, apportant son verre à sa bouche pour y boire.

« - Vous vous trompez, Mademoiselle » , -dit-elle en le lui jetant un regard fixe et cruel. Le choix de l'appellation trahissait un certain amusement ; -

Et elle lui arracha le verre avec une action si fougueuse qu'elle le brisa en le saisissant.

« - Ah! Madame, vous vous êtes blessée? » lui répondit la noiraude, entrant dans son jeu de langage soutenu.

« - Oui, - répondit-elle , tortillant sa serviette autour de sa main, - mais j'aime mieux cela! » - Et elle se prit à sourire avec une ironie méprisante.

« - Veuillez excusez ma maladresse, je ferais plus attention dorénavant »

Siyeon mentait. Elle avait soif de la trace de ses lèvres qu'elle eusse retrouvée aux bords du verre-dans lequel elle avait bu. Elle allumait les sens jusque dans le cœur. Mais son insolente préférence fit jaillir de l'âme de Sing une intensité de haine égale à l'intensité de son amour, et d'éprouver une douloureuse et violente jouissance à lui rendre coup pour coup de mépris.

Cette petite scène, toute entre nous, s'était perdue pour les autres dans les mille distractions bruyantes d'un dîner comme celui que nous faisions. Kim Minji, qui était attentive aux moindres mouvements de ses amies, vit seule ce qui s'était passé entre elles, et elle en souriait de l'autre bout de la table. Ses observations lui étaient doublement agréables. D'une part, elle reconnaissait depuis une heure que Siyeon était l'esclave de cette femme dont elle lui avait présenté plutot.

Quand la noiraude se leva pour passer dans le salon, Minji se pencha à son oreille et lui dit : « Eh bien? Qui cédera la première ? » d'un ton enjôleur.

fin :)


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Voilaaa ! Je ne pense pas que je vais faire une suite, on va s'arrêter la avant que ça ne presse une tournure lascive 👀

Merci d'avoir lue ^^


Shameless Suayeon /𝑶𝑺Où les histoires vivent. Découvrez maintenant