SURVIE

Chapitre 2 : Le délai

-Oh putain! Merde Lira! Merde

Son visage se décompose. Là, je m'inquiète vraiment. Je dois avouer que ça fait un bon bout de temps que je ne l'ai pas vu aussi contrarié.

Qu'est-ce que Lira a bien pu faire?

Il se lève et part rapidement dans sa salle de bain. J'entends l'eau couler et quelques minutes plus tard, il ressort habillé d'une chemise blanche et d'un pantalon gris.

-Qu'est-ce que tu as Père ?

Il me regarde mais ne répond pas tout de suite. Quelques secondes plus tard, il parle enfin

-Tu es déjà prête pour demain ? M'interroge-t-il pendant qu'il semble chercher quelque chose

Il change de sujet, c'est encore plus inquiétant

Mais qu'est-ce qu'il lui arrive? Et pourquoi il a esquivé ma question ?

-Oui, j'allais voir Julio justement, je prononce la mine inquiète

Qu'est-ce qui se passe?

-Bien. N'oublie pas de ne rien lui dire, il prononce, plus calme

-De toute façon, je n'en sais rien.

-T'inquiète. Tu sauras tout une fois sur place

Je ne sais pas qui est ce El Diablo mais il met mon père dans tous ses états. Quoiqu'il essaie de me le cacher, il n'arrête pas de passer ses mains dans ses cheveux. Signe de sa nervosité. Et ça me rend nerveuse aussi.

-El Diablo. C'est à lui que tu as pensé quand tu m'as dit que tu avais une idée de qui nous attaquait, n'est-ce pas ?

-Je ne vais rien te dire, arrête de fouiner et va te préparer pour demain

-Aller Père, donne-moi juste un petit indice

-Non. Il répond catégorique. Je vais de suite partir et t'as intérêt à ne pas me suivre. Et oui, c'est un ordre.

Je fais une mine boudeuse et je respire bruyamment signe de ma frustration

Il quitte la pièce

Il n'a quand même pas pensé que je vais l'obéir comme un joli petit toutou et attendre sagement son retour

Lorsqu'il a prononcé sa dernière phrase, il a sûrement dû penser à toutes ces fois où je l'ai désobéi pour le suivre dans des situations dangereuses. Et ça suffit largement pour me mettre la puce à l'oreille : Il va a un endroit dangereux

Ma décision est donc prise

Je me dépêche de sortir de la maison mais à mon grand désarroi, sa voiture vient de partir. Alors que je marche en direction du parking, je sens qu'on me tient la main. Je me tourne vers le fou qui a osé me toucher sans mon consentement et ce n'est autre que Marcos.

Comment a-t-il osé ?

Je déteste cet imbécile. Car quand vous dites Marcos vous dites aussi Irina, et moi je n'aime pas Irina. Si Marcos te voit pisser, sache qu'Irina le saura aussi.

Elle m'insuporte, parce qu'elle est l'aînée_on va dire ça comme ça_elle se prend pour une reine et essaie toujours de prendre ses grands airs avec moi alors qu'elle n'est ni plus ni moins qu'une employée tout comme moi.

Nous sommes sous les ordres de Père et il est sous les ordres du grand Patron qui siège en Italie.

Je tire mon bras du sien et m'apprête à sérieusement le sermonner mais il me devance :