Après il faut ajouter les pépites Mademoiselle, l'informa la femme de ménage en lui tendant le sachet, en souriant.

Elle renversa le sachet de pépites de chocolat dans le saladier et Yelena entreprit de créer les cookies et de les disposer sur la plaque de cuisson.

La femme de ménage s'occupa de ranger son matériel et demanda à Yelena.

C'est vraiment la première fois que vous en faites ?

Oui. Et maintenant je sais que je déteste toucher la farine. Ça me donne des frissons.

La femme de ménage rigola et lorsqu'elle me remarqua, son rire se stoppa en même temps.

Monsieur Esposito, je m'apprêtais à partir, le ménage est fait.

Je vous remercie, répondis-je seulement en inclinant la tête.

La femme salua chaleureusement Yelena et quitta la villa.

Je m'avançais vers l'îlot central de la cuisine et Yelena me lança un regard inquisiteur.

Qu'est-ce qu'il y a ?

Pourquoi tu n'es pas gentil avec elle ?

J'arquais un sourcil face à sa question.

Qu'est-ce qui te fait croire que je ne suis pas gentil avec elle ?

Pourquoi est-ce qu'elle a arrêté de rire dès que tu es arrivé ?

Je n'avais jamais vraiment sympathisé avec la femme de ménage. Pourtant elle était là depuis quasiment trois ans.

Je ne suis peut-être pas très gentil avec elle, admettais-je en décalant le bol de beurre fondu vide.

Yelena se concentra pour former le dentier cookie qu'elle déposa sur la plaque juste après. Elle attrapa le saladier et le déposait dans l'évier, ainsi que le bol de beurre fondu et tous les autres ustensiles qu'elle avait utilisés.

Tu as déjà mangé des cookies ? m'interrogea-t-elle.

J'acquiesçais prudemment suite à son interrogation.

Moi jamais, renchérit la mexicaine en se lavant les mains puis en enfournant la plaque au four.

Elle se retourna vers l'évier et entama la vaisselle.

Laisse, je vais le faire, l'arrêtais-je en posant ma main sur son poignet.

Elle me regarda, étonnée et acquiesça finalement en reculant pour me laisser la place.

C'est la femme de ménage qui t'a donner la recette ? lui demandais-je.

Non. Je m'ennuyais alors j'ai regardé les livres dans la bibliothèque du salon et je suis tombée sur un livre de pâtisserie. J'ai vu l'image des cookies et ça m'a donné faim.

Rares étaient les aliments qui donnaient faim à Yelena.

La jeune femme ouvrit le frigo et prit un complément alimentaire ainsi qu'une cuillère avant de s'installer sur un tabouret face à l'îlot central.

Au début je voulais faire des crêpes, mais Louisa m'a dit qu'il n'y avait pas de crème chantilly, ni de Nutella et encore moins des fruits alors j'ai choisi les cookies.

Après avoir achevé la vaisselle, je me retournais vers elle, posant mes mains contre l'évier de cuisine.

Ton père m'a appelé. Il aimerait te voir sans que je ne sois présent, lui expliquais-je.

La jeune femme remua son yaourt et releva ensuite la tête vers moi.

Je n'aime pas.

Je me retenais d'éclater de rire face à sa mine dégoûtée.

Depuis notre passage à la pharmacie, Gabriele m'avait livré d'autres packs de compléments alimentaires pour que Yelena puisse avoir un choix plus vaste que ce qu'elle avait au départ en termes de goûts.

Quand est-ce qu'il veut me voir ?

Je me reprenais et haussais les épaules.

Tu veux y aller ?

Oui, me répondit-elle songeuse. Il faut que je vérifie quelque chose.

Qui est ? demandais-je intrigué.

Je te le dirai si j'ai mes réponses, je ne veux pas m'enflammer, murmura-t-elle. Mais j'ai besoin que tu fasses quelque chose pour moi.

Dis-moi, dis-je méfiant.

J'ai besoin que cette entrevue se fasse au Mexique, avoua la jeune femme.

Non, répliquais-je vivement en sortant de la cuisine.

Alors que je comptais remonter dans mon bureau, je l'entendis m'appeler d'une voix ferme.

Renzo.

Je serrais les mâchoires en fermant les yeux avant de me retourner lentement vers elle.

Tu ne m'as même pas laissé m'expliquer, me reprocha-t-elle. Ce n'est pas parce que tu n'aime pas mon père que tu dois me le faire payer.

Je ne fais pas le transfert de ma haine et de mon dégoût de ton père sur toi, crois-moi, lui assurais-je.

Alors ne me tourne plus jamais le dos quand je tente de te parler, trancha-t-elle.

J'arquais un sourcil, surpris par le ton légèrement froid qu'elle employait à mon égard.

Yelena arrivait de plus en plus à laisser son caractère prendre possession de son corps. Elle était en train de devenir elle-même. La vraie Yelena. Et putain que ça me plaisait de la voir évoluer.

C'est un ordre ? chuchotais-je en esquissant un sourire tout en m'approchant d'elle.

C'est une requête. Requête qui, si jamais, n'est pas appliquée, te mettra dans la merde, souffla-t-elle en me contournant.

PRISONNIÈREWhere stories live. Discover now