Chapitre 45 : Savoir

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« Méfis-toi Weasley, tu ne sais pas qui tu affrontes » je lui rétorque en passant à côté de lui, lui donne un coup d'épaule amical.


Je fais un signe à tout le monde et décide d'avancer seule. Je me dirige vers la salle commune laissant le groupe discuté ensemble. J'ai besoin d'un peu de solitude après tous ces évènements. La salle commune est très peu remplie. Je décide d'aller m'asseoir au rebord de pierre près de la fenêtre pour rester dans mes pensées. Je regarde les algues divaguer doucement dans l'eau au gré du courant.


Je cale ma tête contre la fenêtre en essayant d'observer aussi loin que je pouvais les profondeurs de l'eau. Je repensais à notre échange avec Sébastian. J'avais été un peu agressive sur la fin je dois l'admettre.


Je sens mon corps tout fatigué après cet effort intense dans les airs, cela faisait longtemps que je n'avais pas autant forcé. Je relève la tête et cligne des yeux fortement pour chasser les larmes qui commençaient à percer mes yeux. Je suis sûre que le professeur Fig aurait été content que je sois dans l'équipe de Quidditch, il m'avait encouragé à faire du sport pour intégrer une équipe et me faire des amis.


« Y/n.. est ce que je peux te parler » je tourne alors ma tête vers Sébastian qui me parlait tout doucement. Il se tenait debout à quelques mètres, il avait changé de tenue et avais remis sa robe Serpentard. Je regarde à nouveau le Lac Noire et lui réponds positivement.


Il s'assoit alors sur le rebord de pierre face à moi. Je l'observe du coin de l'œil et remarque que ses tâches de rousseurs sont éclairés par la douce lumière bleutée du lac. Il a recoiffé un peu ses cheveux et c'est débarbouillé le visage de la poussière accumulée lors de notre duel dans les airs.


« Je suis désolé pour tout à l'heure » il murmure nerveusement.


Je tourne à nouveau ma tête vers le lac observant à nouveau les algues divaguer.


« Je sais » je réponds sèchement sans le regarder.


« Je comprends pas pourquoi tu as réagis comme ça.. pour une simple main dans les cheveux » je rajoute tout aussi sèchement, je lève une jambe pour caler mon pied sur le rebord et me tenir le genou contre la poitrine. Je me décide enfin à le regarder, dans l'attente d'une réponse.


Il baisse les yeux et s'accoude à ses genoux.


« Il faut que tu laisses Garreth, ce n'est qu'un ami. Est-ce que tu peux le comprendre ça » 

Ma voix est plus apaisé, je ne veux pas m'en prendre à lui. Si il faut que je le rassure sur mes sentiments envers Garreth je le fais bien évidemment. Même si je ne comprends pas en quoi cela le perturbe tant que Garreth puisse m'aimer.


Si Sébastian m'aime il n'a qu'à me le dire.. Rien ne l'effraie jamais d'habitude, ce n'est pas l'amour qui le pétrifie quand même..


« Est-ce que tu réagis comme ça avec lui parce que .. tu.. » mes mots sont hésitants alors qu'il plonge soudainement son regard vers moi.


Je n'arrive même pas à terminer ma phrase, ses yeux. Si brillant, si doux, si mélancolique. Je ne comprends pas toute cette avalanche d'émotions qui se transmets de ses yeux au miens.


« Parce que.. tu .. tu » j'essaye de finir cette foutue phrase. 


Je dois savoir, j'ai besoin de savoir. 


Je le regarde me fixer et ses lèvres s'entrouvrent.


« Vous nous rejoignez pour manger ? » Imelda arrive d'un coup nous faisant sursauter chacun de notre côté.


Je me lève alors esquivant des yeux Sébastian, gêné par la situation. Il se lève à son tour et se met derrière nous, Imelda ne fait que de parler d'entrainement et de Quidditch tout le long de la route alors que nous sommes silencieux avec Sébastian.


Le repas se passe tranquillement, le long silence entre Sébastian et moi est couvert par le bavardage incessant d'Imelda. Je triture ma viande de mon assiette, je n'ai pas réellement d'appétit. Ominis qui nous trouve bien calme penche sa tête d'un côté puis de l'autre. Il pose alors une main sur ma cuisse, je dépose ma main sur la sienne et entrelace ses doigts à la recherche de réconfort. Il me caresse tendrement le dos de la main pour m'apaiser. J'aime tellement quand Ominis est comme ça, sans un mot sans rien il arrive à ressentir quand j'ai besoin de lui.

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