Chapitre 23

Depuis le début
                                    

Il se tenait près du lit, serrant le pendentif, me dominant de toute sa hauteur.

" Rends-le-moi... Qi Shu... "

J'entendis un cri triste d'un lionceau mourant, cruel et douloureux.

Il me fallut un long moment pour réagir, le son venait de moi.

"Je te donne ce que tu veux... Tu me le rends..."

"S'il te plaît.."

"Qi Shu..."

Je rampai pour tâtonner l'arête de l'ourlet inférieur de sa veste, et je fus esquivé avant que je puisse le toucher. Il jeta alors un regard froid à l'objet dans sa main et se dirigea vers la fenêtre.

"NE FAIS PAS ÇA !"

Je n'avais jamais émis un son aussi aigu. Qi Shu fit la sourde oreille, leva la main et jeta le pendentif par la fenêtre.

La minuscule lanterne dessina une parabole argentée dans l'air et disparut quelque part dans un coin de la cour.

Je me précipitai comme si j'étais poursuivi par la mort, mais je fus arrêté par Qi Shu et tiré en arrière par la taille juste avant de sauter.

"TU ES FOU !" Il me lança d'un ton sec. "Tu ne veux pas vivre ?!"

Je n'en voulais pas, j'avais arrêté d'en vouloir depuis longtemps.

Pour vivre s'il n'y a que souffrance, j'aurais aussi bien dû mourir cette nuit-là.

Je luttai de toutes mes forces pour m'éloigner avec Qi Shu, je me tins à un pas de lui et je lui dis avec le regard et la voix les plus pleins de ressentiment que je pouvais rassembler:

"Je te hais."

Son corps entier trembla momentanément. Il me regarda fixement, comme s'il avait trouvé cela incroyable, et me demanda :

"Qu'as-tu dit...?"

"J'ai dit, je te déteste, je te détesterai toujours."

Après avoir dit cela, je le repoussai et je m'enfuit. Comme en transe, je vis son expression distraite.

J'heurtai une femme de ménage au coin de l'escalier, renversant des tasses et des plats et les brisant partout sur le sol. Je m'excusai dans la panique, ne me souciant pas de ce qu'elle disait, et je continuai à tituber.

La cour était trop grande. Je m'accroupis longtemps accroupi par terre et je trouvai finalement la lanterne près de la piscine.

Le petit couvercle de verre avait été brisé en morceaux, et la poudre à l'intérieur était dispersée sur le sol, emportée par le vent, incapable de
revenir.

J'aurais peut-être versé trop de larmes. À ce moment, étonnamment, il n'y avait que du vide dans mon cœur.

Au final, je n'ai pas réussi à le garder ...

Peu importe ce que j'ai fait.

Je m'agenouillai, je rassemblai soigneusement les fragments et je les enterrai sous un camphrier luxuriant dans le jardin, avec le cadre de la lampe en argent.

Nous étions une paire de parents terribles, qui ne lui avaient pas laissé de paix même après sa mort.

J'avais perdu toute force pour tout finir, comme si mon intégralité était devenue une coquille vide, tandis que mon âme flottait dans les airs, regardant engourdie.

Mon pyjama avait été mis en désordre par Qi Shu.

J'étais pieds nus quand j'étais descendu, donc mes pieds étaient maintenant couverts de boue.

Before my Withering [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant