- A ça quoi ? Tu t'attendais à ce que personne ne t'aborde ? Il fallait pas mettre un short qui moulait si bien ton petit cul, chérie, lâcha-t-il en se mordillant la lèvre.
C'est vraiment un obsédé ! Stressée par cette situation carrément anxiogène, je lui souris et je lui répond avec le plus de politesse dont je suis capable face à un con de son genre :
- Non merci, je suis pas intéressé, ciao.
- Je crois que t'as pas compris, je t'ai pas demandé ton avis, rétorque-il en posant sa main deux fois plus grosse que la mienne sur mon bras.
Je lâche la barre et commence à me retourner pour m'éloigner, mais il agrippe mon bras et m'attire à lui. Je tente de retirer mon bras de son emprise mais il sert si fort que c'est impossible. Des larmes commencent à monter dans les coins de mes yeux, et je lui dit, d'une voix que je veux assurée malgré ma détresse :
- Barre-toi, je t'ai dis que j'étais pas intéressé.
Il me regarde longuement avant de ricaner, méprisant. Il commence à avancer son bras vers moi, la mets derrière mon dos, et descends jusqu'à être presque au niveau de mes fesses. Des frissons de dégout me parcourent, et avant qu'il n'ai pu finir son geste, je le repousse avec ma main libre. Emporté par son élan, il trébuche et tombe en arrière, au beau milieu du bus. L'autre gars qui était assis à côté de lui se lèvre et une grimace de colère se dessine sur le visage du mec qui est tombé. Ni une, ni deux, je me rue à l'avant du bus, et je demande au chauffeur s'il est possible de descendre là. Les portes s'ouvrent, et je descends, le souffle court. Le bus redémarre et les deux mecs restent à l'intérieur. Je regarde le bus s'éloigner sous les rayons du soleil. Je regarde l'heure sur mon téléphone et je me rends compte que je ne suis qu'à mi-chemin jusqu'à mon école, et que je dois y être dans moins de dix minutes.
Putain, je dois vraiment me grouiller ! Les rues ont l'air encore plus bondées que quelques minutes auparavant, et je dois bousculer au moins une dizaine de personnes pour parvenir à traverser la rue. Au détour d'un immense gratte-ciel, j'aperçois l'océan qui se jette aux portes de la ville. Les vitres bleutées des immeubles projettent des ombres dansantes sur l'avenue en contrebas. Il y a vraiment tous types de gens à Miami. Je crois des gens en costume trois pièces, oreillette collée dans les oreilles, leurs mallettes à la main, et des gens venus pour la plage, avec leurs shorts de bain et leurs lunettes de soleil. Je me fraie un chemin dans toute cette foule, pressant le pas pour essayer de ne pas être en retard.
Le soleil réchauffe ma peau claire, et je prends une grade inspiration pour me détendre, tout en m'arrêtant devant un passage piéton. Le petit feu de signalisation pour les piétons est à peine passé au vert que j'avance sur le passage piéton, oubliant que je ne suis pas dans ma petite ville natale de Caroline du Nord mais bien dans une immense ville, remplie de gens irrespectueux. Je suis déjà avancée d'environ un mètre sur la route qu'une voiture me frôle, manque de m'écraser, et file dans la rue perpendiculaire à toute vitesse. C'est une superbe voiture de sport, une Ferrari, à ce que je vois sur l'arrière de la voiture rouge qui s'enfuit au loin. Le conducteur n'a même pas pris la peine de ralentir. Putain ! Il aurait pu me tuer, ce con !
Je secoue la tête pour reprendre mes esprits, et je reprends ma marche à travers la foule de gens pressés. Mon téléphone annonce 8 :56, il me reste donc moins de cinq minutes pour rejoindre mon école, qui se trouve de l'autre côté de l'avenue. Je bouscule plusieurs personnes, m'excusant à peine, et je parviens à rejoindre les immenses portes vitrées de l'entrée de mon école, non sans être essoufflée. Ça y est, j'y suis !
Je passe les portes, accueillie par une immense bannière à l'effigie de l'école. Le hall d'entrée, décoré pour l'occasion, est immense, et grouille de monde. Ça se voit que c'est une école d'artistes car des statues et tableaux ornent chaque mur, chaque recoin, donnant un aspect coloré et psychédélique au hall de l'école. Je me dirige vers l'attroupement de gens, cherchant mon nom sur les listes. Je rejoins la prof qui semble avoir une pancarte affichant le nom de notre groupe, et me place à l'arrière du groupe d'élèves déjà présents. Mal à l'aise, face à tous ces gens que je ne connais pas du tout, je tripote une mèche de mes cheveux, l'enroulant autour de mon doigt. Soudain, le silence se fait, et une dame assez âgée, ce qui est assez visible à cause de ses longs cheveux blancs et de ses rides marquées, prend la parole au micro, en haut des escaliers du hall.
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Dark Spines [Tome 1]
Teen FictionLorsque June déménage à Miami, elle est loin de se douter qu'elle va partager son appartement avec Kyle, un gars mystérieux qui cache bien des choses...
Épisode 2 : Miami
Depuis le début