Il y a un endroit
où je ne vais qu'avec toi
Nous interrompons notre soirée pyjama
Pour aller là bas
Tu me montres un passage
une porte en forme de nuage
Il y a derrière cette porte
Un paysage qui me transporte
Des fleurs dont tu connais tous les secrets
dessinent un chemin tout tracé
Et nous courons sur ce chemin
en nous tenant par la main
Nous nous échouons dans un champs de fleurs bleus
Je suis contre ton corps, très loin de te dire Adieu
Comme l'aurait voulu ma famille
Avec toi, le monde entier vacille
J'aimerais que le monde entier
voit à quel point je suis ensorcellé
Le parfum des fleurs fait vibrer mes sens
Quand je t'embrasse, c'est en toute innocence
Je te dis «Elwood, chuchote à mon oreille
toutes ces promesses que tu tiens à merveille
Dis moi que nous ne grandirons jamais
Car de mon côté, jamais je ne nous abandonnerais
Aux atrocités de notre monde en guerre
et à toutes leurs activités d'adultes, si vulgaires
Promet-moi qu'il y aura toujours le Passage aux Fleurs
Lorsque j'en suis loin, je ne peux m'en empêcher, je pleure
Promet-moi, mon amour
que nous resterons purs pour toujours»
Elwood, tu me souris, et réponds
«Prescott, le monde réel est infécond
Les bombes et, sur la terre, le sang versé
l'a pour toujours condamné
Je te promet que je garderais ce monde en vie
aussi longtemps que tu en auras envie»
Mais le monde vint à nous
sans que nous puissions en venir à bout
Bientôt, nous eûmes dix huit ans
nous fûmes entrainés dans ce monde violent
Trop violent pour nous, qui ne souhaitions simplement
retourner à nouveau dans nos floraisons d'adolescents
Loin les fleurs, et loin l'amour
Je ne pouvais point venir à ton secours
Lorsque l'éclat d'obus vint se loger
dans un visage que j'avais tant aimé
En te soulevant, je criais, encore et encore
et jusque dans mon sommeil, toujours, je me tord
Mais la guerre est finie
elle nous a laissé meurtri
Et malgré ta promesse, tu ne peux plus
ouvrir la porte-nuage, et c'est ainsi que ce conclut
L'histoire de notre innocence, mais pas de notre amour
car malgré tes blessures disgracieuses, je tiens ta main, jusqu'au jour
Où les fleurs de notre paradis secret
nous conduirons vers un monde plus gai
Un monde où tout est beau, et le ciel
plus clément, plus providentiel
Nous réchauffe de ses rayons, jusqu'à ce que nos chairs meurtries
s'étendent et s'enlancent dans un monde à nouveau fleuri

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Luv (version française)
PoetryEncore (!) un recueil de poèmes sur l'amour sous toutes ses formes, tragique, mélancolique, heureux...