J'échappe un rire en y pensant, et lève les yeux au ciel avant de reprendre une gorgée de mon thé délicat.
« C'est intéressant de travailler avec lui. Il peut être très énervant, et user d'un ton cassant quand il veut, mais il n'est pas comme ce que les gens décrivent. J'ai longtemps pensé que si, mais ce n'est qu'une simple façade. »
Je me tais, n'ayant plus l'impression de simplement me confier à quelqu'un, mais de faire à la place une rétrospection de ce que je ressens lorsque je suis avec lui.
Mes joues commencent délicieusement à me brûler sans que je ne puisse exercer dessus un quelconque contrôle, tandis que Colette me jauge d'une expression pleine d'amusement.
Ses yeux sont pincés de tendresse suite au sourire qu'elle professe, et son regard est des plus adoucis quand elle le pose sur moi, accentuant la coloration qui pigmente mes pommettes.
« Quoi ? je murmure en resserrant, gêné, mes doigts autour de la tasse.
— Rien, rien. »
Elle se met à rire, avant de m'inviter à la suivre en cuisine.
Elle m'indique que je finirai la machine plus tard, et m'enjoint à venir près d'elle pour terminer de préparer les tartelettes et les crêpes qui cuisent sur la gazinière.
Je ne me fais pas prier, et après avoir déposé la tasse dans l'évier et m'être lavé les mains, je m'associe à ma voisine pour terminer notre futur goûter.
La table en bois grince légèrement sous nos divers à-coups, notamment quand nous pétrissons notre boule de pâte chacun de notre côté.
Pris dans l'exercice qui me met du baume au cœur et me tire de mon quotidien assez monotone, bien qu'il devrait changer d'ici quelques jours, je me mets à raconter à Colette tout ce qui se passe ces temps-ci, dans ma vie.
Elle était déjà au courant pour le personnage authentique qu'est Kim, mais je ne lui avais pas encore conté toutes ces histoires de meurtres et d'enquêtes.
Et ça me fait du bien de parler de tout ça à quelqu'un, sachant qu'Emma se rendra aux archives le soir-même.
J'ai besoin d'extérioriser, d'être rassuré.
« Oui, ils en parlent à la radio, m'annonce-t-elle en se grattant le menton avec son index recouvert de farine, avant de me pointer l'objet en question qui repose sur le bord incurvé de la fenêtre de la cuisine. »
Entourée de plusieurs plantes, de photos de famille, de fèves, de timbres, et de cartes postales, l'ouverture en question donne une vue sur le ciel légèrement ponctué des duvets cotonneux que forment les nuages.
Et lorsque mon regard se porte sur le reste de la demeure, sur son carrelage couleur brique, ses meubles anciens, toujours habillés des affaires personnelles de Colette, ainsi que sur la nappe fleurie, les poutres au plafond, ou bien encore la télévision qui ne sert jamais, je m'y sens comme chez moi.
Il y a des endroits comme ça qui vous font instantanément vous sentir bien. Que ça soit grâce à l'odeur, au décor, ou aux habitudes de la personne qui vit à l'intérieur, ça a quelque chose d'apaisant.
Moi, en l'occurrence, la décoration et les senteurs naturelles qui s'échappent de la pièce, mélangées à celles qui fusent du savon provincial posé dans un coin de l'évier, me ramènent en enfance.
« Mais fais attention à toi Jungkook, d'accord ? Tiens, mange. »
J'ai à peine le temps de hocher la tête pour lui faire part de mon accord, qu'elle me glisse dans la bouche l'une des tartelettes à la fraise de la première fournée qui vient tout juste de sortir du four.
Elle avait soufflé dessus au préalable, mais son attention et son geste spontané me font immédiatement sourire au moment où le goût prononcé de la fraise, mélangé à celui du beurre et de la pâte encore tiède, éclate et roule sur mon palais.
« Oh bon sang, c'est délicieux ! »
Mon cri fait naître une expression pleine de fierté sur ses lèvres. Elle acquiesce ensuite à répétition sous mon regard attendri, avant de trottiner vers l'un des tiroirs du meuble principal pour aller en tirer un sac plastique de congélation.
Elle revient près de moi au moment où je finis de pousser la plaque de cuisson au fond du four, pleine de nouvelles tartelettes qui n'attendent que d'être cuites.
La bonne odeur des gâteaux embaume l'air, tandis que j'observe Colette préparer plusieurs petits baluchons de ses doigts habiles, bien qu'usés par le temps.
« C'est pour toi, m'indique-t-elle d'un ton qui laisse transparaître sa tendresse. Et pour ton ami. Sans e, ajoute-t-elle en coulant en ma direction une petite mine pleine de sous-entendus.
— Que... »
Un petit rire se dérobe à ma gorge quand elle me dit ça de cette façon, étant donné qu'elle est au courant de l'existence d'Emma.
« J'en donnerais quand même à ma collègue, elle est gentille.
— Aah oui ! La petite qui est toute pétillante. Je l'aime beaucoup aussi, affirme-t-elle en ramenant vers elle les excédents de pâte restés sur la nappe. Mais j'espère aussi que tu me feras rencontrer ton copain ! »
Elle se détourne après avoir lâché cette simple phrase qui provoque pourtant moult remous et impulsions dans chaque cellule de mon corps.
« C'est juste un collègue, lui aussi. Je pense que ça n'ira jamais au-delà, je lui narre avec douceur pour ne pas qu'elle se fasse d'idées.
— Mais oui, c'est ça. On en reparlera, assure-t-elle en me jetant un coup d'œil espiègle par-delà son épaule.
Colette s'avance vers la poubelle pour aller jeter le reste des débris qu'elle couve entre ses paumes, tandis que je récupère ceux qui restent encore sur la table en me munissant de l'éponge pour finir de tout nettoyer.
Pensif, je laisse mes lèvres se parer d'une esquisse gorgée d'amusement quand je pense au tempérament de ma voisine.
Il n'y en a pas deux comme elle, ça c'est sûr. Et même si Colette se trompe rarement -j'ai d'ailleurs l'impression que c'est l'un des super-pouvoirs que possèdent toutes les vieilles femmes- je ne suis pas décidé à faire de Kim un ami.
Ni de quoi que ce soit d'autre, d'ailleurs.
Il m'intrigue certes, mais je ne préfère pas me risquer à aller au-delà. Parce qu'il est clair que je m'y brûlerai les ailes.
Ce légiste n'est pas n'importe qui, et surtout, il n'engendre pas à faire n'importe quoi.
⸻
Tout à fait, Jungkook...
JOYEUX NOËL !!!!!! Hihihihi surprise ! 👀
J'espère que vous avez été gâté ! N'hésitez pas si vous voulez me lister les cadeaux que vous avez eu, j'aime troooooppp les hauls ! Même les hauls écrits !
J'espère aussi que vous avez passé un bon week-end, et que vous avez profité ! Je vous le souhaite en tout cas, je veux que vous soyez heureux ! ❤️
On se dit à très vite !
- Vee
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𝑀𝑢𝑟𝑑𝑒𝑟(𝘩)𝑒𝑟 〕 𝑡𝑎𝑒𝑔𝑔𝑢𝑘
Fanfiction𝐑𝐨𝐲𝐚𝐮𝐦𝐞-𝐔𝐧𝐢. 𝐀𝐧𝐠𝐥𝐞𝐭𝐞𝐫𝐫𝐞. 𝟏𝟗𝟖𝟐. L'un côtoie la mort, l'autre côtoie la vie. Quand deux âmes qui n'étaient pas destinées à se rencontrer, se retrouvent liées par une série de meurtres mystérieux. Un député tué dans une ruelle e...
𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟭𝟰 🁙 🀵
Depuis le début