— « Ella la pêche » aujourd'hui ton employée ! fait un client à mon patron.
— Très drôle Paul, dis je. Je ne vais pas « Paul Emiquer » avec vous aujourd'hui, je suis pressée. J'ai un rencart avec un Pat.
— Un Pat ? me répond le client.
— Oui en espérant que ce ne soit pas une « Pat Molle », si vous voyez ce que je veux dire.
— Oh très drôle, « Ella de l'humour », gardez là !
— Merci « Paul i » !
— Poli ?
— Oui Poly, c'était un film français avec un cheval qui s'appelait Poly, il est sorti dans les années soixante. Il a été réadapté pour en faire un film en deux mille vingt.
— Je ne connais pas, mais en même temps, comment connais-tu ce film ?
Mince, je suis un peu trop bavarde.
— Je suis cinéphile, je regarde tout ce qui traine.
Ce qui est absolument faux mais il ne le saura jamais.
Je travaille dans ce bar depuis deux mois maintenant, après avoir fait différents petits boulots comme du ménage, du baby-sitting et de l'aide à la personne. J'ai un petit studio juste au-dessus, dont l'entrée sur le côté du bar est indépendante. Lorsque j'ai postulé pour la place, mon accent français a tout de suite charmé le boss, il m'a proposé le job et l'appartement. Je n'ai pas pu résister.
L'établissement est très sympa, les plafonds sont hauts et certains murs sont en briquettes rouges. La devanture est faite de grandes baies vitrées. L'enseigne sur la façade, indique« Anime Perdute », en français « les âmes perdues », ce fut une évidence pour moi de postuler ici.
Une terrasse est située sur le devant, elle est investie par dix tables rondes hautes dont le pied central est en fer forgé noir, avec autour quatre tabourets hauts.
En se dirigeant vers les doubles portes, on retrouve gravé sur l'une d'entre elle, le nom du bar mais cette fois-ci écrit en arc de cercle, « Anime Perdute », au centre du cercle l'emblème du bar une tête de mort avec un chapeau de cow-boys sur la tête. Pourquoi ? Eh bien, je n'en ai pas la moindre idée.
En poussant les portes, sur la droite se tient le bar. Le meuble derrière ce dernier, fait tout un pan de mur, il est en bois clair, d'une hauteur de deux mètres soixante, sur une longueur de six mètres. Il se compose de trois grandes étagères. Une se situant tout en haut sous la corniche, accueillant des dizaines de cadres. Ce sont tous des défunts et ils sont nombreux. Pareil, je n'ai pas encore posé de questions, trouvant cela un peu trop indiscret. Ce qui m'a fait penser que c'était des défunts ? Simple, le petit ruban noir, décorant chaque coin de cadre. En dessous de cette étagère, six écrans plats se partagent la longueur. Sous les écrans, deux autres grandes étagères où sont disposées, des bouteilles et des verres.
Le comptoir, quant à lui, fait six mètres de long également. Son plateau est en bois verni clair. Une main courante en fait la longueur sur sa partie haute ainsi que sur sa partie basse. Des chaises hautes en bois, dont l'assise est en cuir, forment comme un fauteuil. Elles sont disposées tout du long.
Dans la salle principale, on retrouve des tables rondes entourées de quatre chaises. Puis, plus loin au fond, face à l'entrée, contre le mur de briquettes, une cheminée. De chaque côté de celle-ci de grosses lampes avec un abat-jour dans les tons crème, l'éclairage est intimiste. Parallèlement à cette cheminée, se trouve sur la gauche un fauteuil club en cuir marron et sur la droite, un canapé dans la même texture. Tous deux se font face mais sont séparés par une table basse, posée sur un tapis.
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Anime Perdute
General FictionOn ne pense pas toujours que le loup peut être dans la bergerie, on l'apprend à ses dépens. Fuir un loup pour tomber dans la tanière d'un autre, est-ce mon destin ? Lequel des deux me stoppera ? Lequel des deux me retirera le droit de respirer ? Fui...
Chapitre 1 Ella
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