Chapitre 42 : « Munitions au max ! »

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Elle éteignit la lampe du FAMAS et s'immobilisa. Les pas de cinq contractors retentirent dans un couloir perpendiculaire. Si leur lumière ne passait pas sur elle, la pénombre des catacombes la garderait cachée : Elo avait enfin réussi à s'en faire une alliée.

Elle les suivit.

Plus loin, elle reconnut le tunnel ouvragé qui menait au secteur des bunkers. Lorsqu'elle consulta le détecteur, ils avaient disparu, mais un nouveau point orange était apparu.

Après une profonde inspiration, elle s'approcha en tapinois. D'après les voix, deux mercenaires gardaient un couloir à quelques mètres, mais elle ne pouvait passer la tête pour voir. La main serrée sur le FAMAS, elle tendait l'oreille en espérant qu'elles se mettent bientôt en mouvement afin de les pister.

— T'as entendu la dernière, disait l'une d'elles.

— Ouais, ouais. C'est pas bon pour les affaires.

— Pour les « affaires » ? Et pour nos culs ?

— Ne parle pas comme ça. Et puis, est-ce qu'elle a vraiment besoin d'une fille adoptive, dans le fond ? Elle nous a nous.

— T'es con, soupira la première. Nous, elle nous couve depuis cinq ans ; elle, c'est depuis qu'elle a cinq ans.

Une paire de semelles gratta le sol. Elo fut prête à décoller, mais la mercenaire s'était seulement approchée de l'autre avec une exclamation étonnée.

— Quoi ? Ça fait cinq ans qu'on s'est rencontré ?

— Ouais, demain.

— Ouah... on perd vraiment le compte ici. Bon alors... à la tienne, mon cœur !

Les mercenaires firent s'entrechoquer la crosse de leur arme, avant de s'éloigner à nouveau. Elo retint sa respiration, mais, apparemment, ces deux-là n'allaient nulle part, elles ne lui serviraient à rien. Alors qu'elle s'apprêtait à effectuer une retraite, elle entendit un piétinement.

Du tissu qui bruisse. Un pas irrégulier. Un souffle rauque et mécontent.

Quelqu'un trainait la patte et arrivait dans sa direction. Au silence soudain imposé entre les deux mercenaires, elle comprit que cette visite n'était pas prévue. Elo vérifia le détecteur : pas de point orange.

Le bruit provenait du couloir en face d'Elo. Perpendiculairement, le couloir des mercenaires : l'une d'elles s'approcha de l'angle, en embuscade. Elo fit deux pas en arrière, les plus silencieux jamais effectués, afin de rester hors du champ de vision. Ils ne suffirent pas. Le gravier trahissait tout le monde.

Le canon de la mitraillette se retira et Elo bloqua sa respiration : elle aurait dû partir en courant le plus loin possible, mais son instinct lui cria que c'était trop tard, que le canon allait réapparaître dans l'instant. Elle ôta la sécurité de son arme.

Devant, deux silhouettes guidées par la lampe d'une mitraillette se dessinèrent enfin ; les mercenaires sautèrent hors de leur couloir. Prévenue par les ombres, Elo changea de position et tira.

La diagonale la sauva de l'aveuglement. Et du tir adverse. Son arme remonta en ligne droite du torse jusqu'à la tête dans une vibration déchirante. La mercenaire s'écroula en envoyant une série de balles dans le ciel. Elo s'accroupit par réflexe. Quand elle réalisa son erreur, elle releva l'arme vers la seconde mercenaire : le duo d'en face l'avait abattue.

La mitraillette restante était maintenant pointée vers elle. Ses mains se levèrent.

— Ne tirez pas ! Je suis avec Relais-1 !

Heka TombeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant