Winter Break

Chapitre 23

- Oh bah tiens ! Quand on parle du loup. Salut Norris, me dit le pilote monégasque.

- Salut, désolé, je... dis-je ne sachant pas quoi dire.

- Je sais, t'en fais pas... Elle est là, me dit-il en me désignant le canapé.

- Je pensais t'avoir déposé chez toi, je ne m'attendais pas à ce que tu atterrisse ici... dis-je à la surfeuse.

- Oui c'était le cas et j'ai pris un taxi pour venir chez Charles, dit-elle, j'aurais dû te rappeler aussitôt je suis désolée... dit-elle désespérée.

- Non c'est pas grave mais ça n'a pas l'air d'aller, dis-je en me retournant vers Charles.

Charles lui, grimace et secoue la tête discrètement. Juliette quant à elle ne répond pas.

Je me joins à elle dans le canapé pour la prendre dans mes bras. Elle ne dit rien et pose sa tête sur mon épaule.

- Il s'est passé quelque chose avec Marie ? demande-je inquiet.

- Lando, je vais pas t'embêter avec ça... dit-elle.

- Ju'!

Charles s'éclipse dans la cuisine pour nous laisser discuter.

- En rentrant, mes parents étaient dans le canapé chez moi... dit-elle.

- Tes parents ?! Mais pourquoi, qu'est-ce qu'ils font là ?

- D'après leur dire, prendre des nouvelles... Mais je n'ai pas cherché à comprendre, je veux pas savoir, dit-elle catégorique.

- Tu les as pas vu depuis quand ? demande-ai-je indirectement mais gêné.

- Ça fait 4 ans, depuis que j'ai quitté la maison enfaite... dit-elle

- Ah.. oui donc les voir dans ton salon... Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Elle ne répond pas de suite et se craque les doigts. Un bras au dessus de son épaule, ma deuxième main prend les siennes pour la calmer. Elle prend une grande respiration pour m'expliquer...

POV Juliette

*Flashback :

5 ans plutôt, 1er Février

- Je comprends pas Maman, dis-je. Je veux venir aussi à la cérémonie, c'est mon frère...

- Non Juliette, nous ne voulons pas que tu viennes, c'est... me dit-elle

- Quoi mais ? Papa, dit quelque chose ! dis-je en me retournant vers lui. Faut m'expliquer parce là...

- Ju'... Ça fait 3 ans qu'il a eu son accident mais... dit mon père.

- C'est de ta faute Juliette ! le coupe-t-elle. Tu nous ruines la vie avec ton cancer et en plus tu as conduit à la perte de frère... Donc non, tu ne viens pas !

Je me retourne vers mon père les larmes aux yeux pour tenter d'avoir son soutien.

- Ça ne sert à rien de regarder ton père, reprend-t-elle, on en a tous discuté et on est tous d'accord... même Simon.

- Non maman ! Tu sais très bien que je ne suis pas d'accord avec toi sur ce sujet, dit le principal intéressé. Un accident c'est un accident !

Mon père, quant à lui, se contente de regarder le sol pour ne pas croiser mon regard.

Je ne sais pas où donner de la tête. Entre ma mère impassible, mon père lâche et mon petit frère dans tous ses états, je décide moi aussi de décharger ma haine.

- Vraiment ? Tu me penses responsable, maman ? Et puis toi, papa, tu continues à te faire manipuler par elle...

- Votre relation fusionnelle lui a coûté la vie... me coupe-t-elle.

- Mais nous étions tous les trois fusionnels, putain ! Vous nous avez élevés comme ça ! Vous pensez que ça ne me fait rien qu'il soit mort ?! Que ça me passe au-dessus ? Vous êtes juste des putains d'égoïstes...

- Il venait te rejoindre, c'est ta faute, répète de nouveau ma mère.

- Vous avez perdu Sacha, ok. Mais vous venez de me perdre par la même occasion...

- C'était déjà le cas, Juliette... dit ma mère.

- Je vous déteste... dis-je en pleurs.

La seule chose que j'ai réussi à faire sur le moment a été de faire mon sac et de partir. J'ai bougé dans ma famille, celle de Charles et chez Marie jusqu'à mes 18 ans pour pouvoir partir sur Nice.

J'en ai toujours voulu à Simon de ne rien m'avoir dit alors qu'il était au courant. Mais je n'ai jamais coupé les ponts avec lui. Aujourd'hui, nos relations se sont améliorées, on en a discuté et nous deux avons nos tords et avons fait la part des choses.

J'aurais dû me douter qu'ils m'en voulaient pour ça mais aussi le cancer. Tous mes rendez-vous avec mon oncologue, je les passés avec Sacha mais quand il est décédé, mes parents n'ont pas eu d'autres voix que de m'accompagner. Certaines phrases ont été atroces.

*C'est la fin là, non?, Ce n'était pas à Sacha de mourir mais plutôt toi avec ton cancer., Je ne comprends pas pourquoi tu t'acharnes après tant d'années.*