5 - Ain't no grave

Depuis le début
                                    

Le bruit de la porte qui s'ouvrit fit sursauter Andy et elle retourna à sa place en vitesse. C'était la grande blonde qui lui passa devant sans un regard dans sa direction pour fouiller dans un sac. Ses cheveux étaient sales et son visage dur ne montrait rien de plus que de la colère, mais Andy sut qu'elle n'avait pas plus de vingt cinq ans. Peut-être pas plus de vingt. Elle devait n'être qu'une enfant quand tout ça a commencé. Aujourd'hui, c'était probablement juste une machine à tuer obsédée par la survie, comme elle, comme tout le monde. En déglutissant, Andy se rappela qu'elle était en sursis, qu'à un moment ou à un autre l'un des membres de ce groupe n'allait pas tarder à vouloir voir morte l'agent de la FEDRA ligoté au milieu du salon.

" - Je peux être utile. Lança-t-elle en direction de la femme à quelques mètres. Je sais quand et où passera le prochain convoi de la FEDRA. Votre groupe à besoin de ressources. Vous êtes au moins huit, ce que vous avez récupéré ne va pas...

Elle fut coupée par la botte en cuir de celle à qui elle s'adressait, frappant violemment sa joue pour la bousculer sur le côté. Andy eut l'impression que sa tête allait se décrocher sous la violence du coup. La marque de sa semelle imprimée sur sa pommette rouge lutta contre les larmes.

- Ne m'adresse pas la parole. Sale vendu. Cracha-t-elle littéralement à ses pieds en disant ça.

Puis la femme sortit de la pièce et Andy fut à nouveau seul. L'ego meurtri, elle se serait surement apitoyée sur son sort dans d'autres circonstances. Sale, attachée, affamée et déshydratée, la joue en feu et le bras blessé. Elle avait beau porter un uniforme de la FEDRA, il avait beau la considérer comme une moins que rien pour avoir choisie cette vie la, peut être que leurs survie serait moins ardu avec son aide. Parce qu'elle avait planté une graine dans le cerveau de cette fille en lui disant ça, elle le savait même si la blonde l'avait reçu comme un mur.

Elle en eut la confirmation quand le soir venu, on la libera pour l'amener dans la même pièce où elle avait recousu Carl la veille.

Andy était assise à une chaise de bureau. Aucuns liens ne l'entravaient, probablement parce qu'il n'y avait aucun risque qu'elle se batte avec l'un des deux hommes autour d'elle.

L'un d'eux était dans l'autre camion et elle ne l'avait jamais vu. Il était tatoué sur tout le corps, une large cicatrice lui barrait l'arrêt du nez. L'autre était le frère de Tommy, celui qui avait failli lui coller une balle dans la tête la veille. Joel Miller.

Il lui tendit une bouteille d'eau et Andy retrouva l'une des sensations les plus agréables qu'il lui avait été donné de vivre ; celle du liquide frais qui s'écoulait dans sa gorge aride, ça la fit sourire de joie. Sa voix repris alors un ton normal et elle s'essuya la bouche avec sa manche sale.

La jeune femme comprit que c'était lui le chef remplaçant pendant que Carl était blessé. Parce que c'est lui qui la fixait sans émotions, les bras croisés, accoudé au bureau en face de sa chaise. Aucun d'eux n'ouvrit la bouche pour parler, et ce fut seulement l'intensité de leur combat de regard juvenile qui occupa tout l'air de la petite chambre.

Andy n'avait jamais été très forte à ça, pas qu'elle ait souvent été dans cette situation, mais rien qu'à la FEDRA, les peu de fois où elle a eu affaire à un supérieur, c'était elle qui parlait beaucoup.

" - Carl va survire. J'ai fait ma part du travail. Je ne compte pas mourir aujourd'hui, alors...

- Ça, ce sera pas à toi d'en décider, connasse.

C'était l'homme au tatouage qui l'insulta. Sous son œil droit était écrit Jeff en lettre cursive. Andy l'insulta mentalement en retour et lui lança un sourire méprisant.

The road is long, we carry on ¦ Joel x ocOù les histoires vivent. Découvrez maintenant