— Je suis heureux que tu sois revenu, Aoto. J'espère que tu n'as pas causé à nouveau du grabuge comme la dernière fois...

Je roulai à nouveau des yeux exaspéré par la question de mon père. En quelle langue devrait-on lui faire comprendre que Aoto est un aimant à problème ? Causer du grabuge est sa spécialité !

Mais non, que dis-je ? Sa spécialité est tout simplement d'être le plus grand enfoiré que la Terre ait porté. Mais n'en demeure que cet idiot attire les problèmes comme des aimants.

— Ne vous en faites pas, père, j'ai compris la leçon la dernière fois et j'ai changé, je vous le promets ! S'exclama Aoto avec les yeux brillants et l'attitude pieuse tel un saint.

Pieu, mon cul !

 Merde, ce con devrait faire carrière dans le cinéma. Même le Bon Dieu croirait à son repentir tellement il jouait bien. Il pouvait tromper tout le monde mais sauf nous, hélas.

— Aoto, arrête de mentir et de jouer à cache-cache avec nous. Avec tes choix de vie, l'on sait tous que tu es champion pour disparaitre dans des ennuis. Et merde, arrête de jouer le saint, tu le sais que tu n'es qu'un fou ! Fis-je agacé.

— C'est à moi que tu t'adresses, Bakayarou (connard) ? Dis Aoto en se relevant, voulant venir vers moi.

— Bien sûr que je m'adresse à toi, Tanshou (petite bite) ! Tu as un don pour attirer les problèmes. À ce rythme, tu finiras par ouvrir une école de cataclysmes !

J'allais finir par frapper ce petit merdeux !

Kise qui depuis le début de notre échange n'avait pas parlé tapa d'un coup sec le tatami afin de détourner la conversation avant de se tourner vers Aoto puis vers moi tout en nous fusillant du regard.

— Ao', Ryûji, sales petits cons ! Vous risquez de me donner des migraines, alors, fermez vos gueules avant que je ne le fasse moi-même ! Si Père nous a appelés, c'est pour nous faire part de quelque chose d'important. Alors, arrêtez de vous disputer et prenez la peine d'ouvrir ce qui vous sert d'oreille, merde !

Il souffla, surement pour évacuer sa colère avant de reporter son regard vers notre père qui nous regardait avec une mine exaspéré. 

Père finit par se racler la gorge avant de faire signe à une servante afin qu'on leur apporte du thé.

— Il y a depuis peu une certaine agitation parmi les clans. Certaines familles secondaires semblent vouloir se rebeller et plusieurs d'entre elles sont passées à l'action. Il y a quelques jours, Ryûji a éliminé des sous-fifres du clan Otsubo du syndicat de Shinmei-gumi. Ces derniers nous avaient volé une importante quantité d'armes.

Le Shinmei-gumi est l'une des familles de Yakuza les plus importantes du Japon faisant partie des douze clans de la branche principale.

— Père, pensez-vous qu'ils ont quelque chose à avoir avec l'attaque du clan Otsubo ? Parce que, j'ai beau retourner la situation dans ma tête, je ne vois pas pourquoi ils nous attaqueraient. Dit Kise, le visage soucieux essayant d'analyser la situation.

Aoto lui aussi semblait réfléchir. Enfin, il essayait de le faire avec l'unique neurone qu'il lui restait.

— Kise n'a pas tort, mais il y a déjà dix ans que la trêve a été signée. Pourquoi se liguerait-il contre nous. Ça n'a pas de sens !

Ce qui dit Aoto n'était pas bête et était même très logique, pour une fois. 

— Alors non, le Shinmei-gumi ne nous a pas trahis, mais il semblerait que nous ayons des traites qui se sont affiliés avec différents cartels. Nous n'en savons malheureusement pas plus, mais je crains fortement qu'une guerre très sanglante finisse par éclater et nous devons nous tenir près. Dit père calmement.

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