— Mais papa...

— Stop, j'ai dit.


A son regard, je compris que je ne devais pas insister. Si je continuais, je savais très bien ce qui m'attendait. Je soupirai profondément, laissant échapper un mélange de frustration et de résignation. Je détestais être ainsi rabroué, me sentant relégué au rang d'enfant désobéissant. Je suis Thomas Castez tout de même. La situation me semblait à la fois absurde et désespérante.

Mais, cela ne m'empêchait pas de lancer un regard mauvais à l'autre dinde qui se prenait pour la femme du siècle.


— Victoria, Thomas, vous comprendrez que dans le monde des affaires, certains sacrifices personnels devaient être faits pour garantir la pérennité de nos entreprises et la sécurité des futurs générations. La fusion de Castez et Glamous créerait une entité encore plus puissante, capable de faire face aux défis qui se présenteraient. Et le mariage entre vous deux serait un moyen d'assurer cette alliance solide, expliqua Tobias d'un ton plus compatissant.

— Vous allez vous marier, que vous le vouliez ou non, reprit mon père. Nous annoncerons d'ailleurs vos fiançailles dans deux semaines lors du gala pour l'ouverture de la nouvelle galerie d'art.


Je détestais déjà mon père mais avec ce qu'il voulait m'obliger a faire, ce n'était pas prêt de s'arranger. J'aurais aimé pouvoir lui dire clairement ce que je pensais, mais je ne pouvais me contenter que de serrer les poings. Il serait capable de me faire virer de l'entreprise. A ses yeux, il n'y avait que ça qui comptait.

Tout reposait donc sur Victoria.


— Papa, s'il te plaît, ne fais pas ça, supplia Victoria.

— Vic, j'aimerais te laisser le choix, mais tu ne trouveras pas meilleur parti que lui et pense au bien de l'entreprise.

— Mais...

— Vic... ne me déçois pas s'il te plaît et accepte ce mariage.

— Très bien, se résigna Victoria.


Non, c'était impossible, si elle acceptait, cela voulait dire qu'il n'y avait que moi que cela dérangeait. Pourquoi abandonnait-elle aussi facilement ? Après tout, ce n'était pas étonnant venant d'elle. Non seulement c'était une fille à papa, mais en plus, qui dirait non à se marier avec moi ?


— Papa, je ne peux pas me marier avec elle. Je devais me concentrer sur l'entreprise, tentais-je.

— Thomas, écoute-moi bien, si tu continues à contester mon ordre, je désignerais quelqu'un d'autre comme légitime successeur à la place de PDG. Me suis-je bien fait comprendre ? Tu sais très bien que je n'attends que ça. Qui plus est, avec un peu de chance, ton image de playboy changera pour une d'un peu plus professionnelle. Maintenant, tu fermes ta bouche et tu obéis, sinon tu sais ce qui t'attend.


J'étais vaincu. Si je m'obstinais, je perdrais tout et c'était hors de question.Je peux supporter sa colère mais pas de devoir renoncer à mon héritage. Surtout si c'était à cause de Victoria, elle ne le méritait pas. Je devais trouver un autre moyen d'annuler ce mariage. Si je le demandais à mon père, le connaissant, il me le ferait payer à coup sûr, comme à chaque fois que j'avais osé, un peu trop, lui tenir tête.


— On annoncera vos fiançailles dans deux semaines et dans un an jour pour jour, on célébrera votre mariage, reprit Tobias. Bien sûr, il faudra que vous emménagiez ensemble pour éviter toute rumeur.

Divorcer de son ennemieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant