Chapitre 63 : Lorenzo

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— Lorenzo ! Ce n'est pas toi qui fait la loi ici ! Arrête ça tout de suite, chuchote violemment l'un d'entre eux lorsqu'il tourne la clé dans tous les sens pour ouvrir le passage.

— C'est Adelina, et c'est son ancienne maison. De plus, Monsieur Alessio est en Italie en ce moment. Pourriez-vous arrêter de geindre comme si vous respectiez tout ce qu'il demande habituellement ?

La garde habituelle de Lorenzo, il semble avoir pris confiance. Et pourtant, dans mes souvenirs il devait être le plus jeune garde du corps de la maison.

Presque mon âge mais pas assez pour des études, il a dû abandonner le lycée mais je n'ai jamais su la raison et pour tout dire, nous avions une relation plus que professionnelle.

Sans oublier qu'il est aussi un complice de ce maudit Judas, dans mes souvenirs il n'a pas perdu une seconde pour déguerpir lorsque je criais à l'aide pour sauver ma mère et les balles qui transperçaient déjà son corps, signant la fin de sa vie.

J'entre dans le bâtiment malgré la réticence des plus grands et me faufile près de lui pour pouvoir parcourir la grande allée qui mène à notre maison.

— Pourquoi êtes-vous ici ?
— Je dois vous parler.

La surprise se lit sur ses yeux lorsqu'ils baissent légèrement les sourcils avant de les laisser aussi neutres que possible. Il lance un regard aux hommes toujours derrière nous, nous suivant de près avant de parler une nouvelle fois.

— À quel sujet ?
— Je viens aux nouvelles, réponds-je sans trop étaler les détails afin de voir sa réaction, mon soulagement étant que Lorenzo n'en a aucune. Malgré tout, le doute me ronge.

Savait-il pourquoi j'étais là ? Peut-être que je deviens folle à voir des ennemies partout, peut-être qu'il n'a jamais été un allié de Judas ? Il aurait pu être plus surpris de me voir ou même avoir peur que je ne le dénonce pour toutes ses preuves ?

En vérité je n'en ai aucune, je n'ai que les souvenirs de cette nuit, de cette mare de sang devant moi, de ce type cagoulé et les seuls messages de Judas qui ne voulaient rien dire pour moi à cet instant mais qui ont constitué une menace au point qu'aujourd'hui ma poitrine et mon coeur se gorge d'une haine encore plus grande.

Nous arrivons à l'entrée de la maison, les femmes de ménages me dévisagent avec choc avant de parler entre elles mais je décide de les ignorer. Trop de souvenirs me reviennent lorsque je prends le temps d'observer le hall d'entrée, les scènes que j'ai pu avoir avec mon père.

Mes mains se mettent à trembler lorsque je visualise le salon à quelques mètres de là.

La cuisine et puis la fameuse salle à manger où je ne pouvais prendre que deux cuillères de chaque nourriture.

Où ma mère cuisinait tous les plats préférés de mon père malgré le personnel compétent qui pouvait tout aussi bien faire.

Où je préférais tout avaler d'un coup pour m'enfuir dans ma chambre en prétextant du travail supplémentaire.

Autant pour essayer de le rendre fier que pour m'enfuir avant qu'il ne passe ses nerfs sur moi...

— Adelina ? Venez.

Lorenzo me guide dans une toute nouvelle pièce qui était censée être ma chambre autrefois mais qu'ils ont bien débarrassés pour en faire un repère, parfait pour se concerter sur leurs nouvelles victimes ou pour se bourrer la gueule.

Le brun m'installe sur une chaise avant de prendre un verre de whisky et d'en verser un verre pour lui avant de me tendre la bouteille.

— Oui, s'il vo-

Basorexie (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant