Chapitre 16 p2

Depuis le début
                                    

Mes pieds me font un mal de chien, je suis certaine d'écoper d'ampoules dès ce soir et je pourrais m'estimer heureuse si ça ne va pas jusqu'au sang.

— Hé ma jolie, j'ai commandé deux bières !

Je me retourne vers celui qui m'a interpellé en essayant d'arborer un sourire convaincant.

— Je vous apporte ça dans quelques minutes.

Je reprends mon chemin en direction des deux dernières tables prévues sur mon plateau quand on m'attrape le bras.

— Hé, poupée, comment ça se passe pour avoir du temps avec toi ?

Interloquée, j'écarquille les yeux.

Il vient quand même pas d'imaginer que je puisse proposer d'autres services que celui de lui servir de quoi se bourrer la gueule ?

— Je fais pas ce genre de choses.

J'essaie de me retirer de son emprise.

— Aller je te file un gros billet. J'ai très envie de voir ce qu'il y a là-dessous lance-t-il en me désignant de son doigts répugnant.

— Non, lâchez-moi immédiatement.

Je tente vainement de retirer mon bras. Le type me tire vers lui et je lutte du mieux que je peux pour ne pas m'effondrer sur lui. Avec ces outils de tortures aux pieds, garder l'équilibre relève d'un exploit.

— Je vous ai dit de me lâcher ! m'emporté-je.

Son regard se perd derrière moi. Alors que j'amorce une énième tentative pour me détacher de sa poigne, il me relâche. Subitement, je pars en avant, les bouteilles de bières se déversent sur mon haut et le plateau tombant à mes pieds. Je suis rattrapée par un torse ferme juste à temps.

Je me redresse, confuse.

— Oh merde, je suis vraiment désolée.

Mes yeux heurtent ceux que je commence à connaître un peu trop bien. Le regard bleu glacier qui glisse sur moi me fait frissonner. Ses yeux s'arrêtent sur l'énorme tâche qui s'étend sur mon haut, dévoilant bien plus que ce que je ne voudrais. Son visage se crispe et je décèle comme une lueur de colère dans ses pupilles d'acier.

— Qu'est ce que tu fais habillée comme ça?

— Pardon ?

— Si tu veux pas qu'on t'emmerde, faut peut-être pas s'habiller comme ça.

Je fulmine.

— Non mais tu te prends pour qui ? crié-je, mon index contre son torse.

Sa musculature se fait sentir, et je suis subitement gênée de mon coup d'éclat. Je me demande toutefois ce que ça ferait de poser ma main entière sur son torse et la descendre le long de ses abdos que je devine sans mal.

Ok, c'est pas du tout le moment, on se reprend !

Avant qu'il ne puisse me répondre, je m'éloigne du mieux que je peux de lui.

— Si t'as un problème avec ma tenue, t'as qu'à voir ça avec ta super copine Alana. Tu m'excuses, y en a qui bosse.

J'ai envie de lâcher un connard mais me retiens de justesse. Je ne prends pas la peine de me retourner et repars au bar récupérer de nouvelles commandes.

— Bah alors...

— Toi la ferme ! J'en ai ma claque de tes réflexions. T'es pas contente que je sois là et bien flash news, moi non plus ! m'écrié-je.

Alana, surprise par ma répartie reste interdite, la bouche ouverte. J'en profite pour fuir le plus loin possible en emportant de nouvelles boissons à servir.

Le reste du service se passe sans trop d'accroche. J'ai fini par détacher mes cheveux afin de cacher du mieux que je pouvais ma poitrine imbibée de bière des regards. lubriques.

Lorsque la cloche de fin de service retentit, je ne demande pas mon reste et m'empresse d'enlever mes talons et de filer dans ma chambre.

Je ne prends pas la peine de me déshabiller et m'affale de tout mon long sur le lit.

Quelques minutes plus tard, mes yeux se ferment, m'attirant vers mes démons.

***

— Tu ne comprends rien !

— Papa, je sais que tu es triste, mais tu n'es pas seul...

— Bien sur que si, je l'ai toujours été. Ta mère ne pensait qu'à elle !

— Tu dis n'importe, elle a toujours été là pour nous. Comment peux-tu lui reprocher sa maladie?

— Elle m'a laissé !

— Mais papa elle est morte ! Punaise reprends toi. Je sais que tu en souffres mais je suis là, on va affronter ça ensemble.

Il ricane, son rire me fait presque peur.

— Je suis même pas ton père !

Le choc est violent. Une boule se forme dans mon estomac. J'ai peur de ne pas avoir bien compris ses mots. La douleur m'enserre la poitrine. Je suffoque.

Black Shadow : l'écho des secrets [en cours de réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant