BAD BLOOD (Romance)

Chapitre 5 - Nouvelles hostilités

— Oui, très bien... balbutié-je.

— Vous vous en sentez capable ?

— Oui, professeur.

— Impeccable ! J'attends cinq mille mots, s'exclame-t-il en attribuant d'autres sujets d'articles aux rédacteurs présents.

Une fois la réunion terminée, je sors aux côtés de Sarah.

— C'était génial, n'est-ce pas ? dit-elle en rangeant ses notes. J'ai hâte de voir ton premier article. Que dis-je, ton premier reportage !

Je souris, sentant une bouffée de fierté.

— Merci, Sarah. C'est vraiment excitant, je dois bien l'avouer !

— L'équipe senior de natation est pleine de talents. Tu ne vas pas t'ennuyer avec eux. Cette dernière année va être ponctuée de compétitions. Ce sera parfait pour un reportage détaillé sur les nageurs ainsi que les coulisses de leur quotidien. Ce que j'aimerais être à ta place !

— L'écriture d'un article sur le G20 qui va se tenir à Oxford est pas mal non plus.

— Je sais ! se ravit-elle, fière.

En fouillant dans mon sac pour ranger mon carnet, je remarque plusieurs appels manqués de Thomas. Mon cœur se serre, mais je décide de ne pas lui répondre tout de suite. J'ai envie de profiter de ce moment de bonheur simple sans me laisser envahir par des préoccupations extérieures.

— Tu veux aller prendre un café ? propose Sarah que j'ai l'impression de connaître depuis plusieurs années alors que c'est loin d'être le cas.

— Volontiers. On se retrouve plus tard ? Dans une demi-heure ? la questionné-je en sentant le besoin de quelques instants de solitude pour absorber tout ce qui vient de se passer.

— Bien sûr. À tout à l'heure au pub, dit-elle avec un sourire encourageant.

Je me dirige vers les jardins du collège. L'air frais emplit mes poumons. Je m'assois sur un banc, observant les feuilles qui tourbillonnent au vent et laisse mes pensées vagabonder.

Les appels de Thomas me reviennent en tête, mais je les remets vite dans un coin de mon esprit. Aujourd'hui, je décide de savourer mon arrivée au sein du journal de l'université. Demain apportera ses propres défis. Pour l'instant, je m'autorise à un peu de lâcher-prise.

        Je m'attarde encore un moment sur le banc, profitant du calme apaisant des jardins. Finalement, je me lève pour rejoindre Sarah au pub du coin. Alors que j'arrive devant l'enseigne, j'ai un moment d'inattention. Perdue dans mes pensées, je me heurte à quelqu'un. Je lève la tête et me retrouve face à Edward. Son expression est neutre. La froideur qui naît dans son regard me donne des frissons.

Avant même que nous puissions échanger un mot, un éclat de rire attire mon attention. Je tourne la tête juste à temps pour voir Mark s'avancer avec une pinte de bière à la main. D'un geste délibéré, il la renverse sur moi, le liquide froid trempant mes vêtements et dégoulinant sur mes chaussures. Les rires éclatent autour de nous, amplifiant l'humiliation de la scène.

— Oops, désolé, Sterling, ricane Mark, ses yeux brillant de haine.

Je suis figée. Le choc de la situation me paralyse pendant un instant. Les rires continuent, et je sens la colère ainsi que l'embarras me monter aux joues. Avant que je puisse réagir, Sarah apparaît à mes côtés, ses yeux lançant des éclairs.

— Viens, Andrea, ne leur donne pas la satisfaction d'une réaction, murmure-t-elle en me prenant par le bras. Ils n'en valent pas la peine.

Je laisse Sarah m'entraîner loin du pub. Chaque fibre de mon être brûlant de rage. Alors que nous nous éloignons, je jette un dernier coup d'œil en arrière et aperçois Edward qui observe la scène avec un sourire désagréable. Un sourire qui signifie qu'il est maître du jeu.

Nous nous réfugions dans un coin tranquille du campus, loin des regards et des moqueries. Sarah sort un mouchoir de son sac et commence à éponger la bière sur ma veste.

— Merci, dis-je, ma voix tremblant sous le poids de l'émotion. Je... je ne sais pas ce que j'aurais fait sans toi.

— Ne t'inquiète pas, répond-elle doucement. Ils sont pathétiques. Ils essaient juste de t'intimider parce qu'ils voient que tu es forte.

Je hoche la tête, mais au fond de moi, une flamme de vengeance commence à brûler. Je ne peux pas laisser cela passer sans rien faire. Edward et ses amis doivent apprendre que je ne suis pas une proie facile.

— La vengeance est un plat qui se mange froid, affirmé-je en serrant les poings.

Sarah m'observe, inquiète.

— Andrea, fais attention. Ne fais rien qui pourrait mettre en danger ton avenir ici.

— Je sais, dis-je en inspirant profondément. Je dois trouver un moyen de leur rendre la monnaie de leur pièce. Ils ne peuvent pas s'en tirer aussi facilement. Sinon, ils vont croire qu'ils pourront sans cesse me martyriser.

Nous marchons en silence jusqu'à ce que nous atteignions le bâtiment principal. Sarah me laisse seule avec mes pensées bouillonnantes. Je retourne dans ma chambre. Tandis que je change mes vêtements trempés, mon esprit s'active, cherchant des idées pour rendre la pareille à Edward et Mark.

Ils ont peut-être le pouvoir et l'influence, mais j'ai l'intelligence et la détermination. 

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