ARYA

6.la promesse d'une balle

Je me lève et fais lentement le tour de la pièce, les mains dans les poches. Le silence s’étire, pesant. Puis, soudain, avant que je ne puisse continuer, un bruit sec se fait entendre.

BANG.

Un coup de feu, étouffé par la distance, mais suffisamment fort pour nous faire tous les deux sursauter. Je me tourne immédiatement vers la porte, le regard alerte.

— Qu’est-ce que c’était ? demande Arya, une pointe de panique dans la voix.

Je la regarde, un sourire en coin.

— Ah, ça… Ça doit être notre comité d’accueil. Tu n’as pas encore rencontré notre sniper, hein ?

Elle me fixe, incrédule.

— Je te laisse deviner qui il vise, lancé-je avec un clin d'œil.

Elle comprend rapidement que quelque chose ne va pas, et pour la première fois depuis que je suis là, je vois une lueur de doute dans ses yeux. Je m'approche, mes mains toujours dans mes poches, et je me penche légèrement vers elle.

— Alors, Arya. Peut-être que tu devrais envisager de parler avant que les choses ne deviennent vraiment désagréables. Parce que là-haut, les balles ne sont pas aussi patientes que moi

                               
                                    °°°

Je m'appuie contre le mur, les bras croisés, observant Arya avec ce sourire en coin qui fait grimacer la plupart des gens. Sauf elle, apparemment. Toujours aussi dure à craquer.

— Bon, reprenons. J'ai pas toute la nuit, Arya. C'est quoi l'histoire avec kaïs ? dis-je en faisant un geste vague de la main. Je suis sûr qu'il y a plus qu'une simple vendetta.

Elle relève la tête, ses yeux sombres, mais un éclair de défi traverse son regard.

— C'était pas compliqué. Il m'a manqué de respect, dit-elle sèchement.

— Ah, le respect. Ça revient toujours à ça, hein ? murmurai-je, en mimant une sorte de réflexion exagérée. Je l'ai peut-être sous-estimé, kaïs.

Elle serre la mâchoire. Je m'approche d'elle, plus sérieux cette fois.

— Non, sérieusement, Arya. Me fais pas perdre mon temps avec cette excuse bidon. Qu'est-ce qu'il t'a fait pour mériter de crever comme ça ?

Elle hésite une seconde, mais finit par lâcher, d'une voix froide.

— Je lui avais promis. Depuis qu'il m'a manqué de respect, il savait que ça arriverait. Et il a continué à jouer avec sa vie.

Je plisse les yeux, observant chaque micro-expression sur son visage. Arya sait se protéger, mais y'a toujours des failles, des failles que je me fais un plaisir de chercher.

— Promis, hein ? Pas un truc lié à ton père ? Parce que, tu sais, tout ce chaos que t'as créé depuis, ça sent plutôt un plan de vengeance.

Elle éclate de rire, un rire sans joie.

— Mon père ? Non, cette mort-là, c'était entre Kaïs et moi. Rien à voir avec les magouilles de la famille.

Je m'approche encore, jusqu'à être à quelques centimètres d'elle, mes yeux plantés dans les siens.

— Tu sais que tu me racontes que la moitié de l'histoire, hein ? Et ça m'agace. Mais bon, tant que t'as pas envie de tout balancer, on va jouer à ce petit jeu. Parce que moi, j'adore les jeux, surtout quand je gagne, dis-je en souriant légèrement.

Elle détourne le regard, mais je peux voir que mes mots l'ont touchée quelque part.

— Et ton père je suis sûre qu'il à quelque chose à avoir dedans, dis-je d'un ton plus léger, en jetant un œil sur mes ongles comme si tout cela n'était qu'une banale discussion de routine.

Elle serre un peu plus ses poings.

— Je t'ai déjà dit, ça n'a rien à voir avec lui, répond-elle rapidement, peut-être un peu trop rapidement.

Je souris, satisfait de voir qu'elle a mordu à l'hameçon.

— Tu sais, tu devrais vraiment travailler sur tes réactions, Arya. Ça te trahit .

Je m'écarte finalement, les mains dans les poches, laissant un silence lourd tomber entre nous.

— Bon, je vais te laisser méditer là-dessus. Mais ne t'inquiète pas, on se reverra. Et peut-être, qui sait, tu me parleras vraiment de ce que tu caches.

Je fais demi-tour et commence à remonter les escaliers, l'esprit déjà en ébullition. Quelque chose cloche dans son histoire. Mais elle finira bien par craquer, ça, j'en suis sûr.

Avant de sortir, je me retourne une dernière fois, un sourire amusé sur le visage.

— T'aurais dû demander à Kaïs de s'excuser plus vite. Ça lui aurait peut-être évité une balle dans la tête.

Et sur ces mots, je disparais, refermant la porte derrière moi

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