Chapitre 13 : Le procès

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- Objection accordée

Le juge ne pouvait pas faire autrement que me donner raison. Je sens que ce procès va être un marathon. Pour aider mon client j'essayais d'objecter le plus possible.

- Avez-vous eu des relations extraconjugales ?

- Objection, trop vague.

- Retenus, précisez maitre Olson.

Il était sacrement énervé, j'avais objecté toutes ses questions. Quoi que simplette, sa stratégie d'attaque aurait pu fonctionner avec un autre avocat. Je bataillais ferme pour que mon client est le moins de question.

Je lui en posais quelques une aussi, elles étaient toutes à décharge. Il avouait avoir couché avec Mademoiselle Reed à plusieurs reprises. Il raconta aussi que c'était elle qui l'avait séduit et non l'inverse.

Puis ce fut le tour de la fameuse Mademoiselle Reed... Elle était habillée en tailleur noir stricte, les cheveux révéler et une paire de chaussures classique ; le procureur l'avait fait ressembler à une vraie nonne ! Mais tout son château de carte allait s'effondrer dans quelques instants.

- Je vous rappelle que vous êtes sous serment. Avez-vous séduit le sénateur ?

- Non, je ne suis pas ce genre de femme !

J'avais eu des informations comme quoi son précédent métier était escorte girl. Il me fallut plusieurs jours pour arriver à dégoter des preuves, en apparence son dossier était vierge, un peu trop d'ailleurs. J'avais fait appel à des contacts de longues dates pour trouver ces informations.

- Avez-vous des tendances SM mademoiselle Reed ?

- Pas le moins du monde !

- Donc ce n'est pas vous qui avez demandé au sénateur de nous étrangler pendant l'acte ?

- Non

Encore un mensonge, mon piège se refermait lentement sur elle sans qu'elle ne s'en aperçoive. Je décidais de donner le coup fatal à sa petite mascarade. Je lui fis un sourire carnassier et elle se tassa sur sa chaise.

- Rappelez-nous votre ancien métier mademoiselle.

- J'étais serveuse dans un bar. Répondit-elle

- Je parlais plutôt votre passé d'escorte girl

- Objection, fabulation de la défense ! Cria le procureur

Je lui tendis un dossier puis en apporta un au juge. A l'intérieur plusieurs photos d'elle avec des hommes différents. Certes les escortes girls ne couchent pas toujours avec leurs clients mais cela remettait en question la valeur de son témoignage.

- Ce n'est pas vous que l'on voit avec un homme dans un club spécialiser SM ? Demandais-je pour enfoncer le clou.

Je montais les photos aux jurés qui étaient tous complètements chamboulés de cette révélation. Malgré leur dégout manifeste pour la fonction de sénateur, les jurés n'aimaient pas se faire tromper, ils se sentaient tous trahis par cette jeune femme qui se disait blanche comme une colombe.

- Je demande l'annulation de toutes les charges à l'encontre de mon client, je demande aussi une investigation sur le fait que la mère de mademoiselle Reed ait reçue 15 000 dollar le jour après sa plainte provenant du PDG de Oilsysteme. Puis nous souhaitons ouvrir une procédure pour diffamation contre mademoiselle Reed.

La salle entière commença à parler, le juge essayait tant bien que mal de faire taire les personnes présentes. Je pouvais voir tous les journalistes écrire mes demandes sur leur ordinateur, ils allaient tous commencer à enquêter sur le PDG de Oilsysteme pur confirmer ou infirmer mes propos. Le juge devait prendre la parole.

- Le ministère public n'a pas assez d'éléments concrets pour continuer ce procès, en vue des éléments apportés par maitre Smith, je retire le témoignage de Mademoiselle Reed, que je condamne à 10 000$ d'amende pour parjures.

Le juge abattit son marteau et ce fut la fin. Ce fut presque trop facile comme procès... Je pouvais laisser sortir mon côté garce pendant mes plaidoyer et interrogatoires, c'est pour ça que j'aimais mon boulot. La question : est-ce que mon client est coupable ou non, ce n'était pas à moi de juger. Peut-être avait-il vraiment tenté de la tuée mais cela ne m'intéressait pas de savoir et de toute façon c'était mieux dans mon métier. On ne me paye pas pour avoir une conscience, de plus je n'étais même pas sûr d'en avoir une.

- Nous avons gagné, maintenant, vous allez faire votre déclaration souvenez-vous bien de votre texte, vous vous excuser pour votre adultère, je passerai à l'attaque contre mademoiselle Reed et son prétendu commanditaire.

- Merci maitre Smith, je n'oublierais pas. Dit le sénateur

Mon client sortit libre de la salle, sa femme au bras et moi sur les talons. Comme convenu, il s'excusa et fit une déclaration à sa femme qui pouvait convaincre tous les américains qu'il avait vraiment des remords, ce dont je doutais fortement. Il partit et ce fut mon tour de parler.

- Le sénateur Kingsley a été victime d'une femme qui a essayé de faire démettre de ces fonctions mais aussi de le condamner pour un crime qu'il n'a pas commis, cette femme a été mandater pour le faire et déstabiliser le sénateur. Nous allons continuer les investigations pour prouver nos dires. Nous avons des preuves que le PDG de Oilsysteme Hans Trammer à payer 15 000 dollars la mère de mademoiselle Reed, nous avons demandé l'ouverture d'une enquête à son encontre, pour trouver les tenants et les aboutissants de l'affaire. Je vous demanderais de laisser la famille Kingsley en paix, mon client a besoin de temps pour avancer de cette fausse accusation. Je vous remercie de m'avoir écouté !

Les procès au pénal aboutissaient à des peines de prisons ou d'intérêt général, et les procès au civil permettait de se faire indemniser, c'est exactement la plainte que j'avais déposé cette après-midi à l'encontre de l'ancienne prostituée. La diffamation sera jugée et des centaines milliers de dollar allaient pleuvoir, surtout si les enquêter pouvait relier cette jeune femme au PDG. J'avais un pourcentage sur l'argent qu'il gagnerait au civil et mes honoraires allaient être payés par mademoiselle Reed et le sénateur. Je ne suis pas cupide, mais tout travail mérite salaire !

En bas des marches du palais de justice se trouvait le procureur Olson. Il semblait m'attendre, pour discuter :

- Un sacré coup de maître que vous avait fait là. Mon collègue n'a pas trouvé toutes ses informations. Si vous voulez changer de camp, je pourrais vous trouver un job dans mon service. Dit-il

- Je viens de commencer à New-York, je vous remercie de la proposition mais je me plais bien de mon côté de la barrière.

- Cela ne vous fait rien de défendre l'indéfendable ?

- Il n'y a rien de plus humain que de chercher à défendre l'indéfendable, c'est la quête ultime de tout avocat pénaliste. Et puis, de mon côté je peux choisir mes batailles.

- Auriez-vous peur de toutes les autres batailles, sont-elles trop difficiles pour vous ?

- Non procureur, je n'aime pas la facilité, je prends toujours des affaires complexes.

- C'est assez étonnant, les avocats en quête de gloire préfèrent les affaires simples où le sort est déjà si perceptible.

- Je ne cherche pas la gloire, ce que j'aime c'est user de toute mes capacités pour mettre en place des stratégies pour gagner. C'est ça le frisson quand on entre dans le tribunal. Et pour vous procureur, qu'est-ce qui vous fait vibrer ?

- Défendre les autres, essayer d'apporter un certain réconfort au monde. Ce fut un plaisir de discuter avec vous, je dois y aller, d'autres affaires m'attendent.

- Bonne journée monsieur le procureur. Dis-je avant de le regarder partir


Parabellum Mafia - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant