Tournant le dos à l'homme qui venait de lui montrer ce qu'était des baisers passionnés, elle respira un grand coup et se dirigea vers la porte d'entrée. En ouvrant la porte, son sourire de convenance disparût. Sa sœur et sa colocataire se tenait sur le perron.
- Judith ! Shannon ! Que me vaux cet honneur ?
- Et bien on était partis pour un weekend et sur le chemin du retour je me suis dit qu'on allait passer voir mes nièces et ma sœur ! Où est Lia ?
- Si tu avais téléphoné j'aurai pu te dire qu'elle est en vacances chez les parents, et que j'ai actuellement un client donc, merci de ne pas être trop...
Elle ne trouvait pas le mot adéquat. Sana aimait beaucoup Judith, sa sœur de deux ans son aînée, et après l'année qu'elle avait passé à lui faire la tête juste parce qu'elle s'était faite inséminée pendant que son couple à elle était en train de couler, elles s'étaient retrouvée, mais pas comme avant. Sana faisait attention à tout ce qu'elle disait en sa présence. Puisque, après avoir fait une légère dépression elle s'était trouvé un autre mec qui lui avait montré les joies des soirées étudiantes, les joies de redoubler ses années d'études, et pour couronner le tout, les joies de l'alcool. Après avoir échouer à son examen, Judith avait fini par quitter ce fameux mec, puis s'était faite internée en maison de repos non loin de chez Sana qui allait la voir deux ou trois fois par semaine, pour écouter sa sœur lui raconter que si la semaine elle se la coulait douce dans la maison de repos en jouant à la malade dépressive, le weekend elle ne se privait pas de boire plus que de raison et de coucher avec tout et n'importe quoi. Un mode de vie que Sana ne comprenait pas, et ne cautionnait pas. Elle ne pouvait hélas rien dire puisqu'elle était la seule personne de la famille à qui Judith s'adressait. Puis, quand elle comprit que le séjour à la maison de repos ne serai plus pris en charge par la sécurité sociale, Judith s'était miraculeusement remise sur pied. Enfin... Elle continuait de se plaindre à longueur de temps, à s'apitoyer sur son sort tout en ne bougeant pas le petit doigt et après une année entière à dormir sur le canapé à droite à gauche, parfois en échange de faveurs sexuelles, où ses parents continuait de lui verser de l'argent comme lorsqu'elle était étudiante, et à faire le tour de tous les weekend étudiant de la France, Sana avait pris son courage à deux mains pour informé leurs parents que pour la calmer il faudrait peut être qu'ils arrêtent de lui donner de l'argent. L'idée avait fait son chemin et, sans totalement lui couper les vivres comme prévu, Judith se retrouva avec une petite pension qui ne lui permettait plus toutes ces folies. Ses 25 ans étaient venus en même temps et, voyant sa sœur entreprendre de faire un deuxième enfant et déménager dans sa propre maison, elle avait fini par se trouver un petit job de boulangère dans une grande ville et s'était trouvé une colocataire. La fameuse Shannon. Non pas que Sana ne l'aimait pas, mais elle trouvait que la jeune femme n'était pas la politesse incarnée. A l'instant présent, elle mâchait son chewing-gum la bouche ouverte, ce qui l'agaçait prodigieusement. Le deuxième problème était que les deux femmes avaient décidé d'être des « femmes ». Ainsi, elles jouaient au faux couple de manière dérangeante, s'échangeant et parfois même partageant leurs partenaires, chauffant les hommes en se frottant l'une à l'autre. Si seulement elles étaient juste vulgaires, Sana se serrai excusée auprès de Luc, mais les deux femmes étaient tout de même des femmes parfaitement dessinées, et étaient à l'aise en toute circonstance. Il était facile que les hommes, même respectables, succombe à leurs charmes. Sana ne savait pas si Luc était quelqu'un de respectable, mais le moment qu'ils venaient de passé tous les deux lui prouvait qu'il était un homme plein de fougue et sexuellement actif. Elle avait beau n'avoir aucune expérience, lui savait très bien y faire.
« Oh non, ma nièce chérie n'est pas là ! Heureusement, toi tu ne quitte pas ta maman ! » Dit Judith en se penchant sur le ventre rebondie de Sana. Et instantanément, elle s'attendrit.
- Vous avez de la chance parce que j'ai fait à manger pour un bataillon ! Vous restez dormir ?
- Ça dépend, il est mignon ton client ?, demanda Judith d'un air malicieux
- Les filles, on ne touche pas au gagne pain d'une pauvre femme enceinte. Aller, entrez.
Si l'avertissement avait été dit sur le ton de la rigolade, il n'en restait pas moins un. De retour dans la cuisine pour mettre la table, c'est avec soulagement que Sana remarqua que Luc avait disparut. Oh elle savait bien qu'il allait réapparaitre, mais le plus tard serait le mieux. Non seulement parce qu'elle ne souhaitait pas voir Judith et Shannon se pavaner devant lui, mais en plus elle ne savait pas vraiment comment il fallait qu'elle se comporte avec lui. Après tout, c'était lui qui l'avait embrassé ! Et il n'ignorait pas sa situation. Mais pourquoi avait-il fait ça, tel était la question. Peut être qu'après tout il avait simplement profité du fait qu'elle soit seule et vulnérable. Ou bien ... Oh et puis zut, elle ne voulait pas gâcher cet instant merveilleux avec des questions qui resteraient de toute façon sans réponses. Elle allait faire comme si de rien n'était et voilà. Si elle avait eu de l'audace elle lui aurait même dit merci de lui avoir donné de quoi rêver le soir, seule dans son lit. Les filles la sortirent de ses pensées. La table était mise et elles montaient leur affaire dans leur chambre. Bien sur elle avait proposé que chacune en prenne une mais à quoi bon, ces deux là avait une définition bizarre de l'amitié. Elle sortit le bœuf du frigo et était en train de mettre la poêle sur le feu quand elle sentit deux mains sur ses hanches et un corps brûlant dans son dos. Luc se pencha sur son oreille et son souffle la fit frissonner
- Excusez mon impolitesse mais il à fallût que j'aille me rafraichir. Ah et sachez que je ne m'excuserai pas pour tout à l'heure, parce que j'ai tout simplement grandement apprécié ce moment. Des nouvelles clientes, aux éclats de voix que j'ai entendue.
- Je suis bien contente d'avoir eu un petit moment tranquille pour reprendre mes esprits. Ce ne sont pas des clientes, c'est ma sœur Judith et sa colocataire Shannon. Elles vont rester pour la nuit. J'ai moi aussi apprécié ce moment mais, il vaudrait mieux s'en tenir à hôte-client. Du moins devant elles.
Il se posta à côté d'elle en levant les bras, un sourire ravageur sur le visage. Elle mit le bœuf dans la poêle chaude, couvrant le bruit des pensées érotiques qui envahissait son esprit.
- Vous êtes sure ?
- Et bien... Je ne pense pas qu'il y ait grand-chose à dire sur nous et si ma sœur soupçonne quelque chose, elle va juste me bassiner toute la nuit. Forcément, elles vont vous tourner autour mais que puis-je y faire ?
- Pourquoi « forcément » ?
- Oh enfin, regardez-vous, en plus d'être aussi beau qu'un mannequin vous dégagez une grande aura. Gentleman et poli, les femmes ne doivent pas manquer ! Quoi qu'il en soit, je suis navrée si elles vous choquent. Ma sœur et moi sommes très différentes, mais vous verrez, elles ne mordent que si vous leur demandez. Bleu, saignant ou bien cuit ?
- Saignant, merci. J'avais prévu de faire quelque chose ce soir, pensez vous que ce soit encore possible ?
- Bien sûr vous êtes libre !
- Je me suis mal exprimer. Je parlais de faire quelque chose avec vous !
Elle se tourna vers lui avec des yeux ronds « Moi ? Et bien... Qu'aviez vous prévu ? »
- Oui, qu'aviez vous prévu ?
Sana, après un léger sursaut pivota vers le bar où étaient accoudées Judith et Shannon, tout sourire, dévorant Luc des yeux. « Et voilà, que la comédie commence » pensa la cadette.
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Luc et Sanna Partie 1 (terminé)
RomanceSanna savait que sa vie était en train de changer radicalement, mais elle n'avait pas penser à ce changement là. Ceci est une nouvelle.
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