Chapitre 13

Depuis le début
                                    

Quelques minutes après, arrivée au lycée soulagée d'avoir coupé cours aux questions de ma mère sur Lauren, je vis cette dernière contre le mur à côté de l'entrée. Elle était penchée sur son portable mais releva juste à temps la tête pour croiser mon regard. En même temps, nous nous souriâmes. Elle passa sa main dans ses cheveux comme elle avait l'habitude de le faire, ce qui me fit sourire encore plus, à m'en décrocher la mâchoire. Je sentis ma coeur s'accélérer et mes mains devenir moites. Mince, c'était pourtant pas la première fois que je la voyais?

Arrivée à sa hauteur, nous nous fîmes la bise et soudain je repensais à hier, nous deux dans mon lit, tout habillées et ma mère au salon. Je me sentir rougir et je détournai le regard.

- Tu es très sexy quand tu rougis, me chuchota-t-elle à l'oreille.

J'ouvris la bouche pour répondre mais rien n'en sorti. Puis je regardai autour de nous pour voir si quelqu'un l'avait entendue. Je me râclai la gorge et lorsque Lauren me demanda à quoi je pensai pour être aussi cramoisie, je détournai la conversation sur un autre sujet. Elle sourie tout en me dévisageant de haut en bas. Puis elle me pris par le bras et m'entraina dans le lycée, bousculant sans gêne les gens qui étaient en plein milieu et ne voulaient pas se pousser.

Je lui demandai où est-ce qu'elle m'emmenait comme ça mais elle ne répondit pas. Après avoir bousculé plusieurs élèves qui râlèrent, et déambulé des couloirs, nous arrivâmes sur le toit du lycée.

- Depuis quand la porte qui accède ici est ouverte à tous ? fis-je inquiète.

- T'en fais pas, personne n'y vient jamais. C'est moi qui ai crocheté la serrure l'année dernière.

Je ris, surprise, la taquinant en lui disant qu'elle faisant comme dans les films. Je m'approchai d'elle mais elle s'assit sur une sorte de cheminée bouchée en béton, à quelques mètres du vide. Je me souvins : elle avait le vertige. Je pris place à ses côtés et lui pris la main posée sur sa cuisse. Bien qu'elle ne laissait rien paraitre, je savais qu'elle faisait son possible en ce moment pour avoir l'air normale et respirer à grandes bouffées.

- Pourquoi tu m'as emmenée ici, et pourquoi toi tu viens ici alors que tu as le vertige ?

Elle ne répondit pas tout de suite, mais je vis son regard balayer le paysage lointain et se poser sur des champs. En bas, on pouvait entendre le brouhaha des élèves discuter.

- Je sais pas, expliqua-t-elle, toujours de sa voix rauque. Paradoxalement c'est ici que je me sens le plus libre. Quand je m'approche du bord je sens ma respiration s'accélérer et comme si mes jambes allaient me lâcher, mais j'ai l'intuition que je dois être ici, tu vois. Je ne saurais t'expliquer. Ici, je ressens quelque chose de spécial, je me sens vivante et en haut du monde. Je peux observer les gens, les oiseaux. Physiquement c'est douloureux mais mentalement c'est apaisant.

Sans me jeter un regard, je continuai de l'observer, sourire aux lèvres. Peut-être qu'au fond d'elle-même, elle voulait aussi tout simplement vaincre sa phobie. Mais ceci dit je comprenait tout ce qu'elle venait de dire. C'est vrai que je ressentais aussi une agréable émotion à être ici, surtout avec elle. C'était magnifique et ça devait l'être encore plus la nuit, sous un manteau d'étoiles étincelant dans le ciel infini.

- Lauren, demandai-je. Tu accepterais de m'accompagner si j'allai voir mon père?

- Evidemment, répliqua-t-elle en pressant sa main contre la mienne.

Enfin, elle posa son regard sur moi, m'examina pendant de longues secondes. Je vis ses yeux verts émeraudes étudier mes joues, mes yeux, mes mains, ma poitrine, pour enfin finir sur mes lèvres. Elle mordilla sa lèvre inférieur ce qui me fit fondre de désir.

- J'aimerais ne jamais quitter cet endroit, murmurai-je alors que nos fronts se touchèrent.

- On peut arranger ça, susurra-t-elle à son tour en souriant.

Sourire qui se déposa sur mes lèvres, et à nouveau c'était comme si mon intérieur explosa.

Le temps passa extrêmement vite. Nous avions passé notre matinée sur le toit pour ensuite faire l'école buissonnière et nous rendre chez elle. Je savais que quand je rentrerai à la maison j'allai me faire tuer par ma mère, mais honnêtement je m'en fichais. Pour rien au monde je regrettai cette journée. Nous avions cuisiné ensemble, ce qui s'était terminé par une bataille d'oeufs et de farine, nous avions regardé des dizaines de films et séries américaines tout en mangeant du pop-corn et en critiquant les acteurs. Le soir était vite arrivé déjà, malheureusement.

Puis, il était à peu près 20h quand nous terminâmes notre dernier film. Lauren se releva et m'embrassa tendrement, me demandant si je voulais passer la nuit ici, et qu'il ne se passerait rien si je ne le voulais pas. Je dis oui pour la première proposition, et lui fis comprendre autrement pour la deuxième, en commencant par l'embrasser à nouveau, alors que ma main se glissa sous son t-shirt.

Lauren sourie de mille feux et me rendis mes baisers. Elle se mis sur moi en me retirant lentement mon haut et je fis de même avec le sien. Je découvris pour la première fois sa poitrine, recouverte par un soutien-gorge en dentelle noir très sexy. Je frissonnai. Nos lèvres se croisèrent à nouveau et je sentis qu'on me décrochait le mien, une main chaude et délicate caressant mon dos. Je l'imitai à nouveau, sans arrêter nos baisers langoureux.

Lauren posa ses lèvres pulpeuses dans mon cou et je fermai les yeux pour mieux savourer cette agréable sensation. Je retrouvai ensuite ses lèvres embrasser mes seins et je pinçai les miennes afin de retenir le plaisir qui émanait en moi. Lauren s'arrêta et me regarda en souriant, se tenant prête pour savoir si je désirai toujours poursuivre. Faisant oui de la tête, elle s'attaqua à mon pantalon, puis ma culotte. Pour la première fois j'étais nue comme un vers devant quelqu'un, et en plus une fille. Bizarrement, je me sentais pas du tout gênée. Je sentis sa peau douce tout le long de mon corps chaud, puis ses mains descendirent petit à petit, arrivant à mon entre-jambe. A nouveau, je frissonnai de plaisir, et quelques minutes après je me surpris gémir.

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