— Je voudrais m'excuser. Pour tout. Tu avais raison, je me suis comporté comme un abruti avec toi. Et je me comporte encore ainsi. La vérité, c'est que je me suis caché beaucoup de choses à moi-même ces derniers temps, je ne comprenais pas combien tu étais importante pour moi jusqu'à ce que je te vois aussi proche d'Erid comme j'aurais aimé être proche de toi. J'ai réalisé à ce moment-là que j'étais en train de te perdre et j'ai réagi comme un idiot. Je me suis battu contre toi, je t'ai embrassée contre ton gré. J'aurais tellement voulu que ça se passe différemment, finit-il pour lui-même.

Océane fut plus touchée qu'elle ne l'aurait voulu. Elle aurait préféré le détester encore mais elle sentait qu'il était sincère, que pour la première fois peut-être, il était complètement honnête avec lui-même, ainsi qu'avec elle. Et il semblait si triste ! Une part d'orgueil l'empêcha de s'avancer vers lui pour le prendre dans ses bras. Au lieu de cela, elle s'entendit dire :

— Comment auriez-vous voulu que ça se passe ?

— J'aurais dû t'embrasser ce soir-là... Auprès du feu, après notre danse.

A présent il était face à elle, il prit une mèche de cheveux qui lui barrait le visage et la fit glisser entre ses doigts.

— Et ? demanda Océane.

— J'aurais dû partir sans toi, déclara-t-il très honnêtement en la regardant dans les yeux. J'aurais dû avoir la force de partir, continua-t-il avant qu'elle ne parle. Ne pas t'impliquer dans cette histoire qui n'est pas la tienne.

— Je vous ai suivi de plein gré, affirma Océane en s'écartant. Je savais ce que je faisais en venant avec vous. Les risques potentiels que je prenais.

— J'aurai préféré une vie tellement meilleure pour toi...

— Cessez de vouloir ce qu'il y a de mieux pour moi, cessez de décider cela à ma place voulez-vous ? Je ne suis pas une enfant, ni une faible femme.

— Par la Lune ! Tu crois que je ne le vois pas ? Je vois chaque jour quelle personne tu es. Si courageuse, si pleine de vie. Tu es la femme la plus forte et la plus désirable que j'ai jamais rencontrée ! Et de savoir qu'il puisse t'arriver malheur, par ma faute, me terrorise ! Depuis que tu as tué cet homme pour me sauver la vie, je ne vis que dans cette culpabilité qui m'étouffe, lâcha-t-il.

La jeune femme, qui était prête à répartir, fronça les sourcils.

— Je ne comprends pas... Pourquoi... Pourquoi serait-ce votre faute, William ? fit-elle en s'approchant de lui et posant sa main sur sa joue. Je vous ai suivi parce que je sentais que ma place était auprès de vous, parce que si j'étais restée alors ma vie n'aurait pas eu de sens. Vous n'avez pas à vous sentir coupable de quoi que ce soit. Vous avez donné une raison d'être à mon existence.

— Je me sens coupable, parce que s'il t'arrivait quelque chose, alors je perdrai ce qui m'est de plus cher au monde, avoua-t-il en relevant les yeux vers elle. Océane je t'aime. Par la Lune et les étoiles, ce sentiment est tellement grand qu'il m'aspire et me dépasse.

Comme s'il ne pouvait faire autrement, comme s'il avait un besoin urgent du corps d'Océane pour vivre, William la serra contre lui de toutes ses forces. Il tint d'abord son corps contre le sien, sentant sa chaleur contre la sienne, s'abreuvant de sa vitalité. Puis il remonta une main contre sa nuque, glissa ses doigts dans ses cheveux encore humides et emmêlés. Il descendit son autre main contre le creux de ses reins, sentant les deux fossettes contre sa paume.

Il aurait voulu la garder ainsi pour toujours. Et tandis qu'elle refermait ses bras dans son dos, scellant leur étreinte, il enfouit sa tête dans son cou, respirant son odeur. Puis, il releva la tête, l'embrassa derrière l'oreille, au coin d'un œil et de l'autre ainsi que sur le bout du nez. Océane frissonnait contre lui. Elle le regardait avec les yeux brillants et la bouche entrouverte, le souffle court, inconsciente de l'invite qu'elle lui faisait. Il se saisit de ses lèvres dans un baiser impatient, ardent.

La dernière fois, il s'était plus agi d'une lutte, d'une perte de contrôle. Là, il maîtrisait parfaitement son désir et son amour. Il l'embrassait avec chaque parcelle de son être, de son âme. Océane répondit à son baiser avec un mélange de fougue et de langueur à lui faire perdre la tête. Elle s'agrippa à son épaule restée nue et à ses cheveux pour approfondir leur baiser. William plaqua son corps un peu plus contre le sien, tandis que pris du même désir impatient, ils commencèrent une danse primitive et sensuelle. Telles les flammes du feu qui reflétaient leurs ombres, ils se mouvaient avec grâce et impétuosité. Avec la même liberté.

William glissa sa main sous la tunique de la jeune femme et sentit enfin la douceur de sa peau. Comme si ses doigts avaient toujours attendu ce jour et qu'ils reconnaissaient la douceur d'Océane. A ce contact, le jeune Seigneur redoubla d'ardeur dans son baiser. D'une main, il l'invita à accrocher ses jambes autour de sa taille et de l'autre, il aida Océane à se défaire du vêtement superflu. Une fois la tunique jetée dans un coin, il resta un moment à la contempler. Il la trouvait sublime accrochée à lui, prête à s'offrir à son amour et, dans sa poitrine, il sentit un sentiment de douce quiétude l'envahir. Il pourrait passer sa vie dans ses bras. C'était une certitude.

Alors qu'il l'allongeait dans une des cavités qui servait de couche, William se débarrassa de son pantalon. Océane l'observa dans toute sa nudité. Elle ignorait comment ils avaient pu passer de la froide distance, de la colère à ce sentiment de plénitude et de chaleur mais elle savait que c'était là tout ce qu'elle désirait. William. William qui s'allongeait contre elle pour lui transmettre sa douce ferveur, William qui l'embrassait sur chaque parcelle de son corps, William qui caressait sa peau, l'embrasant à son passage, William qui la regardait avec ses yeux émeraudes comme si elle était la plus sublime des merveilles que la terre ait portée. Elle croyait à tout cela, elle le croyait, le désirait avec une force jamais éprouvée jusque-là. Tout ce qu'elle voulait, c'était qu'il la fasse sienne, ce qu'il fit en une poussée salvatrice pour tous les deux. Le sol trembla, le monde se figea. Ils restèrent un instant tremblant, n'existant que dans le regard de l'autre, puis le monde recommença à tourner et leur danse intime repris lentement. Océane s'accrocha un peu plus à William. Elle avait trouvé sa place dans l'univers et sous aucun prétexte elle n'aurait voulu être dérangée.

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Et oui, ENFIN ! Nan parce que bon hein ? Vous venez de découvrir le pouvoir de la grotte hinhiiiiiiiin !

La légende des deux royaumes [TERMINÉ]Where stories live. Discover now