Partie unique.

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Point de vue Taehyung.

Le froid claque mes joues comme des piques que l'on enfoncent à l'intérieur. Ça pique, et le froid qui fouette ma peau me glace encore plus. Mes cheveux brun et verts se laissent être décoiffés. Je glisse sur la neige gelée, mon long manteau noir flottant dans l'air froid de l'hiver. Même habillé chaudement on ne peut rien y faire, le froid fait partit de nous. Il me ralentit considérablement. Fort heureusement, mes mains couvertes par des moufles laissent une infime partie de chaleur sur mon corps. Le reste n'est que glaçons à faire fondre pendant des heures. Le coup de grâce, celui qui me casse en plusieurs morceaux, littéralement, c'est lorsque je tombe. Mon corps entier cogne la glace, mes patins rejoignent ma peau, mon dos se tord dans un angle douloureux avec un craquement sec et seulement après, ma tête tombe dans un bruit sourd sur la neige congelée. Je vois le sang couler face à moi, je ne peux plus bouger, enfin si, seulement mes doigts qui sont dans les moufles. J'ai trop froid, trop mal, je ne suis que douleur pour pouvoir bouger. Allez Taehyung, ressaissis-toi. Non. On me retrouve quelques heures après, et je suis transporté à l'hôpital. Il y a du chauffage. Je suis toujours comme ça. Je reste après la fermeture de la patinoire pour être tranquille et ne pas me cogner contre des touristes. Je déteste les touristes qui prennent toute la glace seulement pour glisser dans des lignes droites. Le verdict tombe. J'ai quelques côtés fêlées et les jambes invalides.

On m'a toujours fait penser que la mort était quelque chose de difficile à accepter. On m'a toujours fait croire ça. Même les films en parlent. On peut penser que c'est une propagande, mais je n'en suis pas sûr. On nous fixe souvent des idées en tête mais certains savent s'en dépêtrer. En ce moment même, je ne suis qu'un survivant dans ce monde. Je comprends ce que le verdict m'annonce silencieusement. Qu'est-ce que la mort au final ? C'est ce qui nous libère de tout. Par tout j'entends nos problèmes, nos sentiments, nos refus. Aujourd'hui et pour moi, c'est beaucoup plus facile de mourir que de vivre. Car aujourd'hui, je ne peux plus patiner. Alors qu'est-ce qui m'en empêche ?




Point de vue Jungkook.

Quand j'étais petit, je vivais dans une petite ville réputée pauvre où je n'avais accès à presque aucun plaisirs futils. Petit à petit, l'adolescence m'avait gagné et je m'en sortais. Je ne sais pas si j'avais pris la bonne décision. De toute façon, qui en avait affaire de connaître les décisions que prenaient Jeon Jungkook ? Moi, je voulais juste sortir de ce taudis, emmener mes parents loin de là, me sauver de la ville puisqu'elle m'avait donné tant de problèmes. Comme si j'avais choisi d'être ici, on m'y a juste obligé. Obligé de vivre dans une petite maison lugubre, sans rien pour me faire sourire. Ni joie, ni rire, ni sourire. Malheureusement, je ne pouvais pas en vouloir à mes parents. Ma mère avait tant souffert de la carrière militaire de son mari. Mon père s'était engagé dans l'armée pour aider sa patrie, pas sa famille. Son salaire nous aidait un peu, mais il n'était jamais là. J'aurais préféré un père plutôt que de l'argent pour me consoler quand j'en avais besoin. Ma mère souffrait, jusqu'à ce qu'il soit rapatrié d'urgence ici, dans notre petite maison. Amputé d'une jambe qui s'était faîte écraser par un char. Et plus de travail voulait dire plus d'argent. Alors je me démenais en cours pour pouvoir m'en sortir, pouvoir avoir des diplômes et travailler rapidement et stablement. J'accumulais aussi des petits boulots le soir pour les aider financièrement alors que ma mère faisait le ménage chez les retraités à coté de chez nous. Je doute qu'ils avaient plus d'argent que nous, mais ils étaient gentils et ils voulaient nous aider.

En ce moment, je nettoyais la glace de la patinoire couverte de la ville d'à côté. Une ville plus riche que la mienne, je dois le dire. Tous les matins, les hommes d'affaires traversaient la rue devant la patinoire pour aller travailler dans leur bureau. Tous les matins, ils avaient leur porte-document à la main avec un gobelet de chez Starbucks dans l'autre. Certainement du café pour les réveiller car, à six heures trente du matin, tenir toute la journée jusqu'à seize heures devait être difficile. Pourtant, je rêvais d'être comme eux. Me lever, travailler, avoir un salaire et me la couler douce pendant un an dans les Caraïbes après avoir informé mon patron, si ce n'était pas moi dans le meilleur des cas, que je prenais une année sabbatique. Mais pour l'instant, je restais devant la glace à surveiller les touristes, travaillant mes cours. J'aimais ce petit travail, jusqu'à ce que je le rencontre lui.

Ice Passion - OSWhere stories live. Discover now