Je ris avant qu'elle est put terminer. Elle venait de se prendre un râteau et elle repartait à la chasse. Les filles comme ça sont vraiment une énigme. Elles ne doutent jamais. Je n'ai jamais été comme ça sauf quand il s'agissait de sauter d'une voiture en marche ou autre. Dans ces situations, je n'hésitait même pas mais pour les relations, c'était autre chose.

La sonnerie retentit à ce moment et je quittai Myriam pour rejoindre Alice. Cette discussion était vraiment étrange mais j'avais l'impression que Myriam essayait d'être... mon amie? C'était vraiment trop étrange. Mais bon, elle devait être contente, le regard du nouveau ne nous avait pas quitté durant tout le long de notre discussion.

***

Le Français est l'une des matières où je m'en sors le mieux et même sûrement celle où j'ai la meilleure moyenne. En plus, c'est celle que je préfère. C'est pour ça que je n'étais pas vraiment satisfaite en voyant le nouveau s'installer à côté de moi. Apparement, nous étions ensemble en français. Youpi, voilà qui allait encore m'attirer des ennuis. Pourvu que Myriam et sa jalousie déraisonnée n'apprenne jamais cela...

En plus, il commença tout de suite la conversation et je répondis légèrement à contre coeur.

-Salut! Je suis Libertà et toi?

Je ne pus que le fixer, ahurie.

-Tu te fous de moi?

-Non, pourquoi?

Son sourire affable était resté en place. Il n'avait même pas tressaillit comme s'il était habitué à cette réaction.

-Tu t'appelles vraiment Libertà...

-Ma mère est italienne, se contenta-t-il de répondre.

C'est vrai qu'il avait le teint halé même si ce n'était pas choquant.

-Je suis Zoé.

-Très beau prénom.

Il me fit un clin d'oeil et je pouffai avant de me reprendre. Je n'étais pas du genre à « pouffer »...

-Pas très original, me moquai-je.

-C'est sûr qu'à côté du mien...

Il sourit, moqueur et je l'imitai. C'était agréable de parler avec lui. Il ne se prenait vraiment pas la tête. Ma professeur de français nous interpella pour que nos cessions de parler. Bien sûr, je me tut immédiatement mais Libertà ne s'arrêta pas et baissa seulement la voix.

-En tout cas, tu es vraiment aussi belle que je le pensais.

Je me sentis rougir avant de comprendre son sous-entendus.

-Tu me connais?

-Je t'ai déjà vu, oui. Avec Jace.

Je sentais ses yeux m'observer alors je fis de mon mieux pour ne rien laisser transparaitre.

-Quand?

-Le soir où je l'ai battu à la salle de boxe.

Cette fois-ci, je me tournai vers lui.

-C'était toi?

Il sourit légèrement.

-Oui.

Je rigolai légèrement.

-C'est pour ça qu'il ne t'aime pas, pensai-je à voix haute.

-Sûrement mais je suis étonné qu'il ne te parle pas alors que vous aviez l'air proche.

Le temps des questions indiscrète est arrivé. Paix à mon âme.

-J'ai refusé sa proposition.

Il se ré-adossa contre sa chaise en souriant.

-Il t'a proposé d'être son plan cul, affirma-t-il.

Jace ne l'avait pas proposé dans ces termes là mais c'était l'idée. Et ça me fit mal. Ensuite, sa phrase se fraya un chemin dans ma tête et je compris autre chose.

-Tu connais cette proposition donc tu le connais lui.

-T'es plus intelligente que prévus...

-Sympa.

Il ignora ma remarque et continua.

-Oui, je le connais mais lui ne me connait pas.

-Et ça veut dire..?

-Ca veut dire ce que ça veut dire, répliqua-t-il.

-C'est un peu trop facile ça, grognai-je.

Il rigola.

-Je sais.

***

Le lundi heureusement, je finis assez tôt mais je dois rentrer seule parce qu'Alice finit une heure après. Et malheureusement pour moi, Jace avait décidé de me tendre un piège à ce moment. Il était adossé au portail de l'entrée et c'était impossible pour moi de sortir sans passer devant lui. Je pressai le pas et baissai la tête pour passer devant lui mais sa main m'attrapa le poignet et je me stoppai en soupirant. Je me tournai lentement face à lui pour découvrir son visage dépourvu d'émotion. Je grimaçai: s'il était comme ça, la discussion s'annonçait merdique. Vraiment.

-Qu'est-ce que tu veux? attaquai-je.

Il ne sembla même pas surpris. Il était vraiment très fort. Ou alors c'était un robot.

-Tu m'as dit non mais je n'accepte pas que tu flirt avec d'autres et surtout pas avec lui.

-Qu'est-ce que ça peut te faire?

-Tu m'as dit « non » à moi alors tu ne peux pas dire « oui » à un autre.

Je ricanai, amèrement.

-Alors c'est juste une question de fierté mal placée?

Il ne répondit pas mais je sus que j'avais touché dans le mile.

-Ta fierté tu peux te la foutre où tu sais, crachai-je.

Je libérai mon poignet et repartit vers chez moi. J'entendis des pas dans mon dos. Il me suivait? Avec rage, je me retournai vivement prête à engueuler Jace mais c'était Libertà qui se trouvait derrière moi. Il leva les mains comme s'il se rendait et je me détendis.

-D'après ce que j'ai entendu, Jace n'a pas digéré que tu lui dises « non », s'amusa-t-il.

-Et?

Je recommençai à marcher et il se plaça à mes côtés.

-Et je peux t'aider si tu veux.

-M'aider à faire quoi?

-A le faire chier. Et, entre nous, ça me plairait beaucoup.

Je réfléchit avant de mettre en avant les points les plus importants.

-Comment tu veux faire? En plus on se connait même pas! Et puis Jace ne vas peut-être pas réagir...

-On va le rendre jaloux fis rien de très sérieux, on va juste rester ensemble, ça suffira, apparement, il est très possessif. Pour ce qui est de notre entente et bien je suppose qu'on apprendra à se connaitre lors du plan.

Je lui lançai un regard sceptique.

-T'es étrange comme mec, conclus-je.

Il rigola et me sourit.

-Tu n'as pas idée.

Coeur FragileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant