prologue

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Le temps ne pouvait être plus agréable en ce jour de fin d'été. Un ciel bleu profond et un soleil rayonnant au point d'en avoir mal au crâne. Deux, trois nuages par ci, par là, sans menaces. C'était un jour parfait. Le genre de jour qui vous fait tout oublier.  Tous les habitants avaient sortis les serviettes de plages et les crèmes solaires, impatients de goûter la mer limpide. Les enfants se baladaient en tenue légères et s'arrosaient avec un tuyau en guise d'arme. Les restaurants affichaient complets et les crèmes glacés diminuaient dans les réfrigérateurs. La chaleur supportable rendait rendait heureux. La fin de l'été ne semblait pas être un soucis. Ici, la belle saison continuait même après la date fatidique. En fin d'après-midi, un petit vent se leva, il rappela instantanément à tout le monde la véritable date et les rues se vidèrent petit à petit. Bien sûr, quelques chanceux touristes exploraient encore les recoins des villes, mais les habitants, eux, étaient retournés chez eux. C'était dimanche. Le deuxième du mois de septembre. Il fallait se préparer au terrible lundi, celui qui arrive si vite. Celui qu'on redoute. Les marchands rangèrent leurs boutiques et dix-neuf heures sonnèrent. Déjà. La journée était passée à une allure incroyable. Une allure presque effrayante. Mais où part le temps ? Deux bras entourèrent mes épaules. Je me retournai et croisai le regard aigu de Solal. Raphaël venait de sauter dans l'eau. Il tentait de remonter sur le rocher, sous les encouragements de Hanaé. Clémence nageait encore dans l'eau devenue fraîche et sombre. Loïc manquait à l'appel. Je tenais toujours mon appareil dans mes mains, immortalisant la scène. Nous imaginant dans un film, un beau film coloré, moderne. Mes yeux me piquait. L'eau de mer nous arrosait légèrement. Le vent s'intensifiait. Le temps passait et changeait. Il fallait retrouver nos vies. S'enfuir de cette parenthèse pour regagner la routine. Nous étions notre propre routine. Mais le temps en décidait autrement. Qu'est-ce qu'ils attendait de nous au juste ? Que nous voulaient-ils ? Les adultes, les responsabilités, la société, la vie. Sans même s'en rendre compte, nous venions de basculer dans notre nouvelle ère. Où l'innocence n'aurait plus sa place. Nous avions dix-huit ans, juste l'âge du commencement, l'âge du possible. Nos vies commençaient sur ce rocher, au bord de la mer, là où les plus téméraires sautaient les yeux fermés et les autres riaient et dansaient sur des playlists des années 2000. Oui. Nous, tout jeunes adultes rangeaient nos affaires et grimpaient jusqu'au rempart le plus proche. Puis se séparaient. Oui. Le temps nous avait rattrapé. 




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⏰ Last updated: Jul 06, 2020 ⏰

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Un tempsWhere stories live. Discover now