Chapitre 27

Depuis le début
                                    

-Je peux savoir ce que tu fais à te reposer comme ça? Elle me reluquait de haut en bas en continuant de taper du pied, me donnant presque une migraine, je te rappelle que ton enquête n'avance pas et que moi j'attend quelque chose de ta part! Alors boug-

-Je n'ai pas de compte à te rendre Diane. Je la coupais avant même qu'elle puisse finir sa phrase, la regardant avec des yeux perçants et méchants qui la faisaient redescendre un minimum sur terre, la remettant dans son rôle initial. Tu n'es pas ma patronne et tu ne connais rien du travail que je fais, alors tais toi un peu et retourne t'entrainer à faire semblant d'être triste devant ta stupide caméra!

Car loin d'être ma patronne et encore moins une policière, Diane Warch était reporter la présentatrice du journal quotidien qui était diffusé dans toute la région. Une grande blonde, belle avec un air charmant qui attirait les hommes et les femmes à des kilomètres à la ronde, qui se trouvait être en réalité un véritable démon assoiffé de gloire et de scoops qu'elle cherchait à la pincette dans tous les recoins des villes. Et à chaque fois qu'elle montrait le bout de son nez au commissariat, sa se passait de la même manière. Elle me donnait des ordres, je lui criais ses quartes vérités, puis elle me menaçait ainsi que mes collègues avant de partir en claquant la porte avec son regard hautain. Elle m'énervait. Je la détestais au plus haut point, et pourtant je n'avais rien le droit de lui faire, que ce soit la mettre dehors ou même la frôler. Je haïssais ce sentiment d'être enfermé dans une cage, emprisonné dans les règles qui m'étaient imposées, sans pouvoir agir comme je le souhaitais. Le travail d'inspecteur n'était pas du tout celui que je m'imaginais étant enfant. Le rêve de l'homme qui courait après les méchants que j'admirais tant était bien loin de la réalité et aujourd'hui, je ressemblais juste à un homme banal, stressé jusqu'à en perdre la notion du temps, sans arrêt coincé dans son bureau trop étroit ou régnais une odeur de café froid et de renfermé. J'avais l'impression que rien autour de moi n'était là pour m'aider dans ma vie sombre qui allait me rendre complètement dingue, rien de m'aidais à sortir de mon angoisse continue de ne pas pouvoir être là à temps pour les gens. La vue des cadavres, l'odeur du sang et la sensation liquide et visqueuse de ce produit rouge sur mes doigts ne me faisaient plus rien, mais c'était une autre peur qui me rongeait l'estomac. Celle qui me rappelait que si j'avais été meilleur, j'aurais sûrement pu sauver cette personne allongée sur le sol, avec une balle dans le crâne, un couteau dans le cœur ou des marques de strangulation violacées autour de son cou. Je n'étais pas un incapable, j'étais juste... Trop lent. Beaucoup trop.

Me sortant de mes pensées, Diane avait approché son visage de moi pour planter ses yeux dans les miens, me faisait sursauter au premiers abords. Elle avait saisi fermement le col de la chemise en soulevant un peu le tissu, malgré ses bras maigres, étouffants dans sa veste de costume.

-Je veux un scoop d'accord. Elle parlait d'une voix calme et lente, comme celle qu'elle utilisait quand elle passait à la télévision, lors d'un épisode grave de l'histoire. Je t'ordonnes de la retrouver, et les deux autres aussi. Alors magnes toi et tout ira bien pour ton boulot.

Elle lâchait mon vêtement et je m'écroulais dans ma chaise en serrant les dents, la massacrant du regard en serrant mon poing sous la table, me retenant de la frapper aussi fort que je le pouvais. Elle esquissait un sourire satisfait de ma réaction, et parti sans plus rien rajouter, laissant tout le monde bouche bée par sa capacité à me faire perdre le contrôle de moi même. Un collègue passait derrière moi et me donnait une rapide tape dans le dos histoire de me remettre dans le bon chemin, celui du calme et du sang froid.

-Ne t'énerves pas comme ça, elle est ignoble avec toi tu devrais avoir l'habitude. Il soupirais en me voyant trembler, détend toi un coup et retournes bosser, tu vas y arriver Adrien.

Passé Commun | CreepyPasta | (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant