Chapitre neuf.

Depuis le début
                                    

Je ris.

- Trêve de plaisanterie, jolie demoiselle. Tu es sûre que tu veux toujours venir samedi ? S'il faut que tu te reposes, on peut simplement aller au ciné ou rester dans mon appartement. Aller en soirée ne t'aiderait pas du tout à te soigner. Tu récolterais seulement une gueule de bois en plus. Tiens-moi au courant. Mmh, bisous ?

Je souris puis sauvegarde le message. Je le rappelle immédiatement. Il décroche dès la deuxième sonnerie.

- Tu n'es donc pas morte, finalement.

- Il faut croire que non. Peut-être dans les prochains jours, qui sait ?

- Tu penses pouvoir attendre quelques jours ? Histoire que je profite encore un peu de toi.

- Ça, je ne sais pas.

- Pourquoi tu n'as pas répondu quand je t'ai appelé ?

- Parce que mon frère était avec moi. Je pense qu'il serait préférable que ce soit moi qui t'appelle. Il s'est énervé à cause de toi.

- Je ne comprends pas tellement ton frère.

- Moi non plus, murmuré-je. Je t'expliquerai, un jour. J'ai une relation plutôt particulière avec mon frère.

- Rien de trop ambiguë ?

- Tout dépend du point de vue de chaque personne.

Cole me tient compagnie quelques minutes. Je l'interromps chaque fois que je tousse ou que je me mouche. Il me taquine tandis que je râle. Malheureusement, il se fait tard. Il a cours demain et il doit se reposer. Quant à moi, je vais devoir trouver le sommeil tout en ayant du mal à respirer.

- Bea, je veux vraiment te voir samedi. Tant pis si je tombe malade après.

- Je viendrais. Je veux venir. Je veux voir ton monde.

- Si j'étais amoureux, je t'aurais dit que tu es mon monde. Sauf que ce n'est pas le cas, rit-il. J'ai vu ça dans plein de films.

- Idiot, ris-je. Je viendrais, mais il est hors de question que tu me laisses seule un seul instant.

- Je n'oserais pas. J'aurais trop peur que mes amis te sautent dessus.

Il baille dans le téléphone.

- Cole ?

- Oui ?

- Tu penses vraiment que je suis ce que mon frère pense de moi ?

- Non, Bea. Crois-moi, je connais des filles qui se comportent comme des putes et tu es tout l'inverse. Tu as le droit de rencontrer des garçons et d'aller plus loin. Même si tu n'étais pas dans ton état normal, même si ça ne comptait pas. C'est arrivé une fois. Ne culpabilise pas à cause de lui.

- J'ai hâte de te voir, samedi.

- Moi aussi, ma jolie Bea.

Je le retiens quelques minutes de plus au téléphone avant qu'il ne raccroche pour aller dormir. Je repose mon téléphone sur ma table de nuit et le branche pour le mettre à charger. Je prends un mouchoir afin de dégager mon nez du mieux que je puisse faire puis j'éteint la lumière et ramène la couette sur mon corps.

Des larmes silencieuses se mettent à couler le long de mes joues. Des larmes de fatigue et sûrement un peu de tristesse. Jacob me fait la morale alors que durant toute la fin de la journée, j'ai vu la vidéo de Camille et lui circuler sur les snaps de ses amis.

À la fin du match, Camille avait couru vers lui pour lui sauter dans les bras. Peu importe s'il était tout en sueur, elle lui a sauté dessus. Et elle l'avait embrassé. Et il s'était laissé faire. Jenny m'avait envoyé la vidéo, me demandant si j'étais au courant et me disant qu'elle n'avait plus aucune chance maintenant qu'ils étaient en couple.

Nous ne devions pas [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant