Judith

1 Journée de fac type

La désagréable sonnerie du réveil se fit entendre. Judith émergeait lentement et cherchait en elle le courage d'affronter cette nouvelle journée qui s'offrait à elle. Elle prit une douche glacée histoire de bien se réveiller et enfila à la hâte un vieux jean délavé. Elle se regarda calmement dans le miroir de sa petite salle de bain, elle observait son teint pâle, ses longs cheveux chatain foncé qui faisait de jolies boucles car elle les avait mouillés. Elle choisit un rouge à lèvre prune qu'elle appliqua lentement sur sa bouche charnue.Elle se parfuma un peu, quelque chose de léger et fruité. Pas le temps de se pomponner plus aujourd'hui.

Elle avait un peu de retard pour ces cours à la Sorbonne et s'installa dans le métro, machinalement perdue dans la masse d'anonymes tous enfermés dans leur routine quotidienne. Elle s'installa dans l'amphithéâtre à côté de Solange et de son groupe d'amis. Elle connaissait Solange depuis la primaire, elles avaient partagé tellement de choses toutes les deux. Le cours de linguistique n'était pas vraiment palpitant mais Judith copiait studieusement la moindre petite information. Elle se débrouillait bien et avait pour objectif une mention à la fin de sa licence. Solange comme d'habitude discutait un peu trop avec ses voisins. A la pause les deux amies s'isolèrent près de la machine à café pour discuter. Judith n'avait pas vraiment confiance en elle, elle était jolie pourtant mais ça elle ne le savait pas. Elle admirait les tenues chics et féminines de Solange qui n'était pas aussi douée qu'elle pour les études mais qui savait se mettre en valeur. Elle se maquillait avec minutie, ses tenues étaient réfléchies, travaillées. Solange avait en plus un petit ami mannequin, elle en parlait sans cesse avec une fierté un peu crâne et Judith complexait encore plus.

Souvent sans trop savoir pourquoi et sans que ce soit conscient Judith fixait son attention sur des personnes. Alors, elle les observait avec intérêt quand elle les croisait. Dernièrement et ce depuis la rentrée Judith avait remarqué son enseignant de littérature comparé. Elle le trouvait fascinant, avec du charme. Elle essayait de le regarder sans que cela se voit trop en cours, tout les détails de son apparence physique y passaient. Ses cheveux blond cendré, sa voix suave, sa manière élégante de s'exprimer. Ça lui arrivait parfois de « bloquer » sur une personne dans une sorte de fascination inexplicable. La sonnerie se fit entendre mais de toute façon ça faisait une bonne dizaine de minutes que la classe n'écoutait plus vraiment le cours. Les deux amies sortirent et se dirigèrent vers la cafétéria de l'UFR Lettres et langues. Solange fit une remarque à Judith sur le fait qu'elle avait regardé avec attention le prof en cours. Ça ne lui avait pas échappé et Judith rougit, elle pensait avoir été discrète. Solange en pinçait ( comme presque toutes les filles de la promo ) pour ce prof.

Ce qui plaisait à Judith au delà du fait que physiquement il soit attirant était plus de l'ordre de l'intellect. Elle le trouvait extrêmement cultivé mais pas hautain. Les autres filles de leur groupe d'amies presque exclusivement féminin les attendait à l'étage. Judith fit avec Solange la queue pour obtenir un panini ou un sandwich avant de reprendre les cours. Il y avait toujours beaucoup de monde le midi, il fallait prendre son mal en patience. Isalde et Salomé buvait un café à l'étage et les invitèrent à se joindre à elle. Isalde était une jolie brune d'origine italienne qui était plutôt extravertie et souvent d'humeur joviale. Salomé était plus discrète mais présente et ouverte aux confidences, attentive à ce que l'on lui disait. Elle venait de changer de coiffure et avait opté pour une coupe à la garçonne qui la mettait bien en valeur. Judith la complimenta sur ce choix de coupe.

Solange taquina un peu Judith en faisant remarquer au groupe que Judith avait été particulièrement attentive au cours aujourd'hui avec un gros sous entendu. Judith piqua encore une fois un fard, elle n'aimait pas rougir en publique à la moindre émotion, elle se sentait gênée par ce sujet de conversation. Isalde et Salomé avouèrent qu'elles pouvaient parfaitement comprendre l'intérêt que Judith pouvait porter au cours du prof de littérature comparée. Il avait un vrai fan club féminin.