The Smile Of My Life

storm....

Dehors, le ciel semblait se déchaîner. Les éclairs explosaient comme des feux d'artifices dans la nuit. Les gouttes de pluie s'écrasaient contre les vitres dans un fracas assourdissant.
Les branches des arbres s'agitaient sous le joug du vent comme une foule en délire.

A cause de ce temps peu habituel, de nombreux employés n'avaient pas pu venir. Le personnel était ainsi fortement restreint.
Raphaëlle était seule à devoir s'occuper de tout l'étage. Elle zigzagait rapidement entre les chambres, prenant soin du mieux qu'elle le pouvait de tous les patients. Elle était exténuée mais ne laissait rien paraître. Elle n'avait pas le temps de s'appitoyer sur son sort, quand des personnes malades réclamaient sa présence. Elle avait traversé des épreuves difficiles pour pouvoir exercer ce qu'elle aime. C'était un métier qui demandait une grande endurance physique et mentale. Mais elle regrettait pas. Elle faisait ce qu'elle avait toujours voulu faire. C'était son rêve, sa passion.
Et même des patients difficiles comme Sidney ne pourraient pas lui faire regretter son métier.

D'ailleurs, ça faisait un moment qu'elle  n'était pas allée voir la jeune fille et c'était bientôt l'heure de sa piqûre. Elle s'avança alors vers sa chambre. Devant la porte, l'infirmière tapa trois coups. Personne ne répondit. Elle devait une fois de plus avoir ses écouteurs sur les oreilles, lui empêchant alors d'entendre les sons extérieurs.
Raphaëlle abaissa la poignée et poussa lentement la porte. Elle s'attendait à ce que sa patiente ronchonne en lui signalant que sa chambre n'était pas un moulin.
Elle ne reçut aucune critique. Sidney n'était pas dans son lit. L'infirmière savait que sa patiente bravait souvent l'interdit en s'échappant pour déambuler dans les couloirs. Mais cette fois ci c'était différent. Elle ne savait pas pourquoi mais elle avait un mauvais pressentiment.
Elle sortit alors en trombe de la chambre, en claquant la porte si fort que les chevilles manquèrent de se briser.

Elle arpenta le couloir en passant sa tête à travers les embrasures des portes de chaque patients de l'étage. Elle leur demandait si ils n'avaient pas vu Sidney. Tous répondaient négativement. L'infirmière les remerciait à peine brièvement qu'elle était déjà repartie. Elle n'avait pas le temps de s'inquiéter des bonnes manières, il fallait retrouver sidney au plus vite.

Dehors l'orage continuait de faire trembler les fenêtres. Mais pour l'instant, la tempête qui se déroulait dans cet étage était bien plus importante.
La tête de Raphaëlle était comme dévastée par un ouragan. Tout était en train de se déchaîner. L'infirmière ne parvenait plus à réfléchir. Trop de questions se bousculaient. Trop de scénarios catastrophes accaparaient son cerveau. Elle commençait à réellement s'inquiétait.
Sidney était introuvable.

Arrivée au bout du couloir, elle se sentit perdue. Raphaëlle venait de faire toutes les chambres de son service sans une seule trace de la fugitive. Désemparée, l'infirmière s'effondra à terre en se recroquevillant sur elle même. Son souffle était bruyant et saccadé. Elle tenta de calmer lentement sa respiration.

Peu à peu, son souffle qui couvrait jusqu'à présent tous les bruits, se fit silencieux.
Elle entendit pourtant un faible bruit provenant du couloir d'à côté.
Raphaëlle se leva d'un bond, sans même prendre la peine de décrypter le son, elle s'élança dans ce couloir.
Elle parcourue le service de cancérologie des enfants à grande vitesse, sachant pourtant très bien qu'il était formellement interdit de courir. C'était un cas de force majeure. Elle se fichait éperdument du règlement. Elle avait d'autres préoccupations en tête.

Le bruit se faisait de plus en plus entendre. Elle était tout proche, elle le savait. Mais ce bruit n'était pas rassurant. Il l'inquiétait encore plus L'infirmière accéléra alors un peu plus jusqu'à tomber dans le hall.

Elle s'arrêta net.
Son pressentiment était malheureusement vrai. Elle ne s'était pas trompée.
Et ce qu'elle vit lui déchira le cœur....