Chapitre 2 (obscurite)

Depuis le début
                                    

Depuis cette première fois, j'ai recommencé à rêver de dragons, de créatures magiques, d'elfes, de fées, de pouvoirs magiques, de combats, d'épées, tout ce qui touchait à l'héroïque et à l'imaginaire. Chaque fois c'était un rêve différent, une aventure différente, des compagnons de rêves différents, des malheurs différents, car à chaque fin de rêve, il se passait quelque chose d'horrible et c'est à ce moment là que je me réveille, les yeux grands ouverts, ma respiration saccadée, toujours dans le noir et le silence complet. Et cette opération opère toutes les nuits depuis que j'ai un an, et jamais ça ne s'est passé autrement. La première fois, j'avais eu très peur, j'ai même hurlé, mais plus les rêves se succédaient et les années passées, et plus ma résistance à ces cauchemars devenait plus forte, plus ma peur s'atténuait. J'ai arrêté de me réveiller en hurlant à l'âge de 10 ans, à l'âge de 12 ans, j'ai arrêté de pleurer à la fin de chacun d'entre eux, et à l'âge de 14 ans, je n'ai plus eu peur. Maintenant, à l'âge de 16 ans, je n'ai plus peur de ces cauchemars, je ne pleure plus, je ne hurle plus, je ne panique plus, je sais contrôler ma respiration saccadée, je n'ai plus peur, mais j'ai toujours un arrière goût de crainte à chaque réveille en me disant "et si cette fois-ci c'était réel" , mais rien ne se passe les minutes suivantes et je revois toujours la lueur du jour le lendemain, en soufflant de soulagement, car à chaque fois que je vois le soleil, c'est une sorte de nouvelle victoire pour moi, significative de mes progrès depuis le berceau à ne pas me laisser paralyser par ces rêves. Plus les années passées et plus les créatures de mes rêves se définissaient, prenaient forme, se formaient, se finalisaient, elles devenaient plus terrifiantes de nuits en nuits, plus inquiétantes, plus distinctives, plus... réelles. Ça n'a pas été facile de les vaincre, vraiment pas, elles font parties intégrantes de moi, et j'ai luté de toutes mes forces pour contrôler cette peur, et au bout de 16 ans, j'y suis enfin arrivée. Je reviens de très loin et je le sais, il n'y a que moi qui le sait.

Je n'ai parlé de mes cauchemars journaliers à personnes, ni même à mes parents quand je voyais leurs regards inquiets quand je les rejoignais dans leur lit au beau milieu de la nuit, ni même à mes amies qui me prenait en sandwich pour me calmer lors des nuits de pyjamas parties, ni aux animateurs de colo quand je réveillais toute la chambres à cause de mes gémissements, ni même à Sam. À strictement personne. Je ne sais pas pourquoi je ne l'ai pas fait, je n'en sentais pas vraiment le besoin de les raconter ou de trouver un remède à ça. Les seuls remèdes possibles étaient les cuites ou la drogue, qui pourraient me plonger dans un profond sommeil sans rêve ou dans un état second qui ne laisserait pas de place à ces rêves, mais je n'étais pas débiles et pas prête à faire ce genre de sacrifices pour passer une nuit tranquille, sans cauchemars, en paix. J'avais surtout peur qu'après avoir commencé je ne puisse plus m'arrêter, que j'en devienne accros et que je devienne une alcoolique ou une droguée et que ma vie soit gâchée, que ces rêves me gâchent la vie. Alors j'espérais que cette nuit là sera l'exception. Jusqu'à que je comprenne que le seul et unique remède à ces rêves soit la, juste sous mon nez, j'étais le remède, mon courage était le  remède. Il m'avait fallu 6 ans pour le comprendre et 4 ans plus tard je passais une étape de ma vie importante.

Encore aujourd'hui je me demande qu'elle est l'origine même de ces rêves, d'où viennent-ils ? Que signifient-ils ? Pourquoi moi ?
Ces questions demeurent toujours sans réponses mais j'espère qu'un jour je les trouveraient, je m'en étais fait la promesse une nuit, quand un cauchemar m'avait fait rechuter, brisant tout mes efforts fournis jusqu'à lors. Je les avais maudit et m'étais faite la promesse de découvrir la source originel de ces rêves et de la détruire à tout jamais, pour mon propre bien-être et ma santé mentale qui vacillait parfois, touchée par ces suppôts de satan.

Mais je me demandais aussi pourquoi ce genre de rêve ? Parce que même si tout était différent à chaque fois, plus j'y réfléchissais et plus je me rendais compte que c'était le même schéma narratif pour chaque rêve : je combattais le mal. Et cette idée était exploitée dans toute les formes possible, une nuit j'étais un pirate, une autre une fée, une reine, un loup garou, un maître des éléments, un dragonnier ou une fille ordinaire, et le mal était interprété par des pirates, des barbares, des mercenaires, des chasseurs de primes, des dragons, des créatures maléfiques, etc.... et il y'a avait toujours ces créatures là, elles faisaient toujours parties du mal et étaient toujours présentes, dans chacun de mes rêves, dans chacun de mes combats contre le mal - contre elles, dans chaque version. Elles étaient là, trois créatures aux corps trouble, leur corps était une épaisse fumée noire qui ne laissait rien paraître, leur yeux était brillant comme le soleil à midi, on pouvait voir leur gueule dessinait dans la fumée et leurs crocs se dévoilaient parfois, émettent des grognements tout droit venus des enfer, à vous faire trembler de terreur. Elles n'avait pas d'odeur, pas de présence physique, comme des fantômes, elles ne laissaient aucune trace sur le sol, mais on sentais leur présence comme la du feu quand vous êtes trop proche de celui-ci, étouffant, oppressant. Ces créatures qui hantais chacune de mes nuits depuis 16 ans. J'ai du me battre contre elle depuis 16 ans et j'ai enfin réussi à les battre, enfin presque, parce que j'ai toujours une criante qu'elles soient réelles et quelles se retrouvent en face de moi, prêtes à me tuer de leur crocs, m'enveloppant de leur fumée noire épaisse d'où aucun son, aucun de mes hurlements ne pourraient s'échapper. J'ai déjà rêvé de ça, en cours, quand je me suis réveillée j'ai fait un bon d'au moins de mètres, ce qui m'a valu d'être exclu de cours pour non attention au cours de Maths. Je ne sais pas si je dois considérer ça comme une bonne ou une mauvaise chose mais ces rêves, je ne les rêves que la nuit et une seule fois par nuit, c'est un peu comme une prescription de médicaments. Non vraiment, je n'ai aucune idée dans quelle catégories je dois dire que placer cet "avantage".

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