Chapitre 18

Depuis le début
                                    

-Espèce de pervers !, crié-je

L'esprit face à moi soupire de déception avant de me faire dos.

-Foutus bonne femme... À chaque fois c'est la même histoire, « Hildur tu es un véritable débauché », « Tu es le pire des satyre », « De toute manière...

-Oh c'est bon j'ai compris ! Vas te lamenter ailleurs si t'es pas content !

Je fis alors abstraction de sa présence et me mis à observer les lieux autour de moi. Il s'agit d'une clairière tapis de multiples fleurs où une mare prend place en son centre. Je me rapproche de celle-ci et observe la clarté de l'eau. Quelques rochers l'entourent et donne un charme incommensurable à ce lieu. Je n'ai rien de telle auparavant, les quelques poissons nageant dans l'eau semble plus heureux que jamais.

-Eh ! L'humaine !, cri soudainement Hildur

-Quoi ?!

-À ta place je ferai attention, les esprits n'apprécient pas que les humains foulent leur sol et surtout ce foutu plan d'eau.

Je fronce mes sourcils et m'éloignent légèrement de l'eau qui semblent pourtant m'attirer vers elle.

-Tu sais, tu me rappelle une fille...

-Une que vous avez amenez dans votre lit je suppose ?, rétorqué-je

-Ah. Ah. Ah. Très drôle, cesse dont de blesser mon égo. Non, celle-ci jamais je n'aurai pu l'approcher elle était déjà promise à un autre.

Ma curiosité piquée au vif je décide de me rapprocher de lui doucement.

-C'était il y a bien longtemps, peut-être trop longtemps pour que je m'en rappelle correctement je pense. Je me rappelle surtout de ses yeux qui m'avaient transportés lorsque je les avais croisés. Il ressemblait un peu au tiens mais à la différence de toi ils étaient remplis de larmes.

Il pousse un long soupir et ferme soudainement ses yeux comme pour se remémorer ce lointain souvenir. Je prend finalement place à ses côtés en attendant la suite de son histoire qui me subjugue comme si je l'avais également vécus. Je secoue la tête en rigolant, Ava tu dis vraiment n'importe quoi !

-Je ne sais pas comment elle avait atterris là. Seule la Lune peut permettre aux humains de nous rejoindre, et pourtant elle était ici. Seule, secouée par des pleurs qui faisait taire chaque âmes présente ici. Le ciel était dégagé ce soir là mais j'avais l'impression qu'il pleurait lui-aussi. Étrangement, lorsque je m'étais approché j'avais sentis toute sa peine m'envahir et j'ai finis par m'agenouiller au sol, impuissant. C'est seulement après de longues minutes qu'elle m'avait aperçus, elle semblait honteuse de s'être fait prendre et cela m'avait brisé le coeur. Elle ne cessait de s'excuser alors qu'elle essayait de contrôler ses sanglots.

-Que lui était-il arriver...?, soufflé-je

-Elle était tombée amoureuse d'un homme important, il avait dit vouloir l'épouser mais...

Un silence de mort s'installa et il se redressa en ouvrant doucement ses paupières désormais humides.

-Il lui avoua qu'il allait se marier avec une autre, qu'il s'était joué d'elle et que tout ce qu'elle pensait être de merveilleux souvenirs n'était en réalité qu'une énorme farce...

Je ne pipe mot en sentant une larme coulée le long de ma joue. Le satyre la réceptionna avant sa chute et me sourit avant de se lever.

-Qu'est-elle devenu ?

-Le chagrin l'a consumé.

Je me relève à mon tour encore secoué par cette histoire macabre et renifle avant de percevoir mon nom crié dans les bois.

Lune BleueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant