13.Retournement de situation

Depuis le début
                                    

Tu lui as montré que malgré ça, tu vivais toujours. Tu es forte et c'est pour cela que je t'aime.
Mon coeur se serra. Il venait de lui dire quoi là ? C'était l'homme le plus faux de toute la terre. Si moi j'étais un connard, lui c'était un enculé de premier ordre. Elle n'allait pas avaler ce mensonge là si ?
Elle ne répondit pas.

Je sais que tu te poses des questions mais arrête de trop réfléchir. Je suis prêt à tout faire pour que tu aies confiance. Je ne suis pas Richie ou l'autre de Steven. Je suis Bill, malheureusement, ton ami et je serai ton homme si tu es prête.
Beurk ! Quel menteur ! Je ne pouvais pas laisser faire. Il allait l'avoir car elle était triste en ce moment. À qui la faute débile mental ! Hurlait ma conscience. Ferme-la tu veux !
Je fus si agacé que s'il existait un autre mot dans le contexte mais à un degré infiniment élevé, je l'utiliserais. Un sentiment naissait dans ma poitrine. Je voulais l'écarter de mon chemin mais c'était un beau parleur. Il n'était pas moche et semblait être indépendant, pas extrêmement riche mais il était le genre qui plaisait aux femmes telles que Cillia. Tant qu'il était dégourdi et semblait être à leur écoute, la négociation était gagnée à  78%.
Je devais enquêter sur lui.  Je devais aussi changer quelque peu et la protéger de ce vil personnage.
Mais qu'est-ce que je racontais ? Ce n'était pas mon genre de jouer les preux chevaliers. Je soufflais et me remis à l'aise sur mon tissu. Je m'assoupis cinq secondes...

Morel ! S'écria quelqu'un. D'un bond, je me levais effrayé aussi. Quand je me tournais je la vis. Génial !

Super ! Dis-je faussement joyeux.

Surtout ne cachez pas votre joie ! Je ne savais pas que vous étiez ici,  j'y vais.

Fais ce que tu veux après tout tu es devenue la reine. Tu as fini de tout révéler alors la guerre est finie. Lui dis-je avec dédain sans me retourner.
Qu'est ce qui ne tournait pas rond chez moi ? Je venais de me dire que j'allais me changer et là je lui étais froid ? J'étais clairement soit débile soit immature.

Vous ne manquez pas de culot. Vous me faites la misère, couchez avec moi alors que j'étais ivre et vous osez vous...

Je n'ai pas couché avec toi si tu  veux le savoir. Je ne fais pas de nécrophilie et je ne suis pas un prédateur sexuel.
Elle se tut perdue de cette révélation. Et toc !

Vous mentez ! Si c'est vrai alors pourquoi ?

Quoi ? Maintenant tu acceptes que j'aie couché avec toi ? Demandais-je sarcastique.
Elle s'empoupra automatiquement et balbutia.

Non... Non... Je veux dire que les photos,  la vidéo, le lit chaud...

Il ne t'est jamais venu à l'esprit que je te faisais marcher hein ? Là tu as juste dit une partie de l'histoire.

Mais comment êtes vous entré chez moi ? Je veux comprendre.

J'étais sorti avec mes potes et ton frère. On s'est croisé dans un bar,  tu étais déchirée et étais avec Bill...
Mais bien sûr, je comprenais maintenant. Elle m'avait répété  tout au long de notre périple chez elle qu'elle n'avait bu qu'un seul verre. Forcément Bill avait tenté de la droguer.

Eh oh !! Vous étiez en train de me parler. Je n'arrive pas à croire que pendant tout ce temps c'était faux. Vous êtes malade. Bill a dû se sentir mal de ne plus me voir.

Mais oui bien sûr !

Moi qui pensais que c'était vrai. Je souffrais de l'avoir fait inconsciemment en plus alors que vous vous délectiez de cette supercherie. Je vous hais.

Tu sais quoi ? Ce n'est pas la peine car tous croient que je suis un enfoiré ! Dis-je en ignorant ce qu'elle me disait.

Et n'est-ce pas ce que vous êtes ? Faire croire que j'ai couché avec vous... C'est affreux !
Elle me croyait là ?
Je me levais pour lui faire face. Elle me regardait ahurie puis avec envie. Ses yeux parlaient trop. Je souris avant de m'approcher d'elle.

Qu'est ce...

Je suis un connard en effet et jamais je n'ai voulu faire croire le contraire. Mais tu m'as facilité la tâche avec ton caractère de lionne. Une très belle lionne je dois dire,  surtout maintenant. Je l'ai fait pour la simple et bonne raison qu'il fallait te tenir en laisse, ensuite j'ai vu qu'avec ça au moins tu apprendrais une leçon.

Ah... Oui... La... Laquelle ? Balbutia t-elle en me voyant m'approcher d'elle tel un prédateur. Je dois dire que la manière dont elle me regardait me donner envie de l'embrasser.

Celle de faire attention dorénavant à n'importe qui. Tu tourneras sept fois ta langue avant de te déchaîner sur un inconnu. Ce soir-là je t'ai ramené à la maison ivre.  Je t'ai changé et avant que tu puisses crier,  je n'avais aucune pensée lubrique. Car tu dormais tel un cochon. Et non je ne regrette pas ce que j'ai fait,  je regrette juste la manière dont j'ai agi. Je t'ai fait mal et je crois que si un homme l'avait fait avec ma sœur, je l'aurais étripé. Je te demande pardon.
Je lui parlais franchement sans ironie,  ni dédain ni sarcasme. Je le pensais cette fois-ci.

Je n'arrive pas à y croire.

Crois-le ou non je ne ferai jamais cela à  une femme.

Ça  n'efface pas tout ce qui s'est passé Morel.

Je sais,  lui dis-je vaguement. J'étais occupé à contempler ses traits. Mince que m'arrivait-il ? Elle me paraissait si douce. Je me mis à caresser sa joue. Elle frissonna ce qui me fit frissonner aussi. Elle avait fermé les yeux et semblait attendre la suite avec envie. Je voyais sa poitrine monter et descendre dans un souffle saccadé. Je pris son visage en coupe de main. On se fixait pendant un long moment. J'avais cette envie primaire de la serrer contre ce mur et l'embrasser sauvagement mais une voix me disait que pour elle,  ce serait irrespectueux. J'approchais mes lèvres et je les déposais tranquillement sur les siennes. Je goûtais à ses lèvres douces et tendres pendant une minute. Je me rendis compte de ce que je venais de faire et de cette sensation de paix qui s'était propagée dans mon corps sans permission. Cette femme ! Je déposais mon front sur le sien.
Elle m'entoura de ses bras.

Tu es bien trop bonne pour que je te dénigre comme je le faisais avec les autres.

Elle me regarda de ses yeux de biche surprise et gênée. Putain qu'est-ce que j'avais ? Maintenant que je la tenais je ne voulais plus la lâcher. Mon moi sombre me dit que ce n'était pas moi qui étais là. Je ne me reconnaissais pas. Toute cette haine pour se terminer dans ses bras à une soirée caritative. Mince et je n'avais pas envie de sexe, je ne voulais pas être impudique pour une fois de ma vie face à une femme extrêmement belle.
J'étais malade à coup sûr.
Puis mon téléphone sonna une énième fois,  ce qui nous tira de notre bulle trop paisible et bizarre.
Elle se racla la gorge avant de défroisser sa robe en se détachant de moi.

J'y retourne.

Attends ! Devrais-je le dire à tes frères ?

Elle ouvrit les yeux puis sa bouche mais aucun mot n'en sortit. Je voulais rire face à cette bouille d'ange. Beurk tu vas me faire vomir,  dit ma conscience. Je souris bêtement. Elle me fixa comme si j'étais revenu d'une autre planète.

Si vous voulez. Me vouvoya t-elle.

Malgré ça tu continues de me tutoyer ?

Quoi devrais-je faire autrement ?!  Me demanda t-elle malicieusement avant de repartir à la soirée. Je souris face à sa démarche et je me sentis tout chose.
Qu'est-ce qui venait de se passer au juste ?

Mon moi : La rencontre -Tome I (Terminé) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant