Parce que je dois te laisser partir

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Avant que tu ne commences quoi que ce soit, s'il-te-plaît écoute ce que j'ai à te dire. C'est vraiment important pour toi et pour moi. Excuse-moi : ce sont deux simples mots mais ils prennent tout leur sens aujourd'hui. Je t'ai poussée dans les bras d'une autre, tu as raison. Dernièrement, j'ai relu tes messages et j'ai enfin ouvert les yeux sur ce que tu pouvais ressentir au plus profond de toi : que j'étais tombée amoureuse d'une personne que je déteste et que j'en payais le prix tous les jours. Tu avais besoin que je te prouve que la confiance et les sentiments que j'ai pour toi, ce que j'ai totalement ignoré. Je vais alors le faire aujourd'hui. Jess, depuis les premiers messages que l'on a échangés jusqu'à aujourd'hui, tu as su passer entre toutes les barrières que j'ai pu construire autour de moi pour arriver jusqu'à mon cœur. Ce que je veux dire par là, c'est que tu as marqué au fer rouge mon âme. Tu as pris chaque jour un peu plus de place dans ma vie pour finir par devenir indispensable à mon bonheur. Oui, tu as bien lu : mon bonheur ! Tu m'as rendu heureuse Jess, comme jamais je ne l'ai été depuis que je suis née. Encore une fois, tu avais raison, ce bonheur m'a fait peur. Tu avais su trouver directement le meilleur en moi que tu as cru instantanément en moi. De mon côté, je doutais tellement de moi que j'étais persuadée que j'allais te décevoir. J'étais tellement focalisée sur ce que je pensais de moi que je n'ai pas donné d'importance à ce que je lisais dans tes yeux : la fierté que tu avais d'être ma petite amie. Je crois que c'est pour cela que je donnais une mauvaise image de moi à ton entourage : je me retenais d'être heureuse et pour avoir un argument contre toi je devais prouver à quelqu'un que je n'étais pas quelqu'un de bien. La vérité c'est que j'ai peur d'échouer et que tu me prennes pour une merde. Tu es une personne tellement formidable et pleine de qualité que c'est dur de se sentir à la hauteur. Tu es la beauté, la joie, la gentillesse, l'intelligence, l'indépendance, la maturité incarnée. Tu es tellement parfaite à mes yeux qu'on croirait que tu es Dieu quand je parle de toi. Je t'aime de manière inconditionnelle. Tu es comme une pierre précieuse que j'ai peur d'abîmer. Ce sont ces sentiments sans limite qui m'ont menée à des réactions démesurées. Chaque chose me touche directement en plein cœur alors impulsive comme je suis, je surréagis au lieu de me poser et t'expliquer réellement ce qui me tracasse. Voilà comment je nous ai amené à des disputes sans fin pour des conneries. Et quand je réalisais les mots durs que j'avais pu avoir, il était trop tard. Tu voulais des excuses que je n'ai jamais su te donner car pour moi c'était admettre que je t'avais fait mal et je ne le supportais pas. J'étais et je suis désolée mais je n'ai jamais pu te le dire car j'ai trop honte. J'ai énormément honte de la manière dont je t'ai traitée, des insultes que je t'ai dites, des mots durs que je t'ai balancés, du comportement que j'ai eu avec toi devant les autres. Je t'ai traitée comme de la merde alors que tu es la personne la plus précieuse pour moi. J'aurais aimé avoir eu quelqu'un pour me conseiller à l'époque, avant que tout cela ne dérape. Je suis consciente que j'allais directement aux conflits... C'était la facilité pour moi puisque je n'ai conne que cela dans ma vie. J'ai toujours réussi à encaisser des insultes, des cris et des mots durs mais je n'ai jamais été confrontée à l'honnêteté et la résolution des conflits par la discussion avant toi. Je me suis retrouvée impuissante. Quand je réfléchissais à ce que je voulais te dire dans ma tête, je trouvais cela tellement pathétique et ridicule que je préférais rester dans le silence. Encore une fois, j'avais honte de pouvoir me sentir blessée, trahie ou abandonnée pour des choses futiles alors je préférais baisser les yeux et te laisser me dire que j'agissais comme une gamine. Je n'arrivais pas à te dire toutes ces choses qui pesaient lourd pour moi (comme mon stage et ces choses que j'ai l'impression que mon cerveau a enfoui pour me protéger). Je ne voulais pas que tu voies que je suis juste une meuf paumée qui est amoureuse d'une femme incroyable.

Ce jour-là quand tu es partie, j'ai senti que c'était sans retour en arrière possible pour toi. Je t'ai supplié de rentrer mais ce que je voulais vraiment te dire c'était que j'étais désolée, que je n'étais qu'une merde et que je voulais arranger les choses. Au lieu de ça, j'ai eu la pire des réactions. Je te promets que je n'ai rien prémédité. Je voulais juste planer un peu pour mieux gérer la douleur qu'avait engendré ton départ. J'ai perdu le contrôle alors que je devais être plus forte que jamais pour toi. Je devais être ta force car tu t'écroulais. Je n'ai pas de mot pour te dire à quel point je regrette cette faiblesse que j'ai eu. Je me sens tellement coupable et honteuse de t'avoir fait subir cela. Quand j'ai ouvert les yeux à l'hôpital et que je t'ai vu en tournant la tête, je me détestais d'avoir été aussi égoïste. Je ne pourrai jamais me pardonner de t'avoir laissée avec cette image de moi. Je me dégoûte et tous les jours je rêve de pouvoir remonter le temps et enlever ces souvenirs de ton esprit car je sais bien trop ce que ça fait de voir une personne que t'aimes à la limite de la mort... Je sais que tu ne pourras jamais me le pardonner, et sache encore une fois que moi non plus.

Je te le redis je t'aime d'un amour démesuré, pour tout ce que tu es. Tu vas me parler d'alcool et de cigarette, alors j'y viens. J'ai beaucoup réfléchi et ce n'est pas toi mais une partie de toi. Tu aimes boire un coup avec tes potes et en toute honnêteté, je peux l'accepter. Ce que je voulais c'est que tu arrêtes d'être dans l'excès. En me posant bien et en étant honnête avec moi-même, j'ai mélangé alcool et excès d'alcool. En fait, sans jamais te le dire, j'attendais que tu te contrôle toute seule. Je voulais que tu me prouves que tu me comprenais et que tu pouvais arrêter dès que ce n'était plus des verres de plaisir ou dès que les effets de l'alcool commençaient à se faire sentir. En fait, j'aurais juste aimé ne plus jamais te voir atteinte par l'alcool et être cette fille que tu n'es pas (aux alentours du début du troisième ou quatrième verre en général). Je ne t'ai jamais détestée, sinon je n'aurais jamais pu dormir avec toi ou m'occuper de toi quand tu prenais une cuite. Et le dégoût que tu voyais, il n'était pas pour toi mais pour ce que l'alcool faisait refléter. J'espère qu'un jour tu comprendras ce que j'essaie de te dire car je sais que ce n'est pas très clair.

Au niveau de la cigarette, c'est autre chose. Ce qui m'énerve vraiment c'est que pour le coup c'est vraiment nocif pour toi et qu'il y a beaucoup de conséquences autour. Lorsque tu fumes dans la voiture ou l'appart, tout autour sent le tabac après et c'est vraiment désagréable pour moi. Quand tu as dit que tu allais arrêter pour tes 26 ans, je n'ai pas vraiment réagi mais je voulais t'épouser dans la seconde. C'était tellement important pour moi ce geste que tu venais de faire. Je sais que ce n'est pas facile car tu fumes depuis que tu as 12 ans. Je le sais au fond de moi et je suis désolée de t'avoir rabaissée plutôt que de t'avoir soutenue. Je les ai vu les efforts, j'étais même fière de le dire autour de moi alors que c'est à toi que j'aurais dû le dire. Alors je te le dis maintenant. Je suis fière de toi femelle ! Je suis fière de la femme que tu es devenue malgré les merdes qui te sont arrivées. Je suis fière des efforts que tu as fait pour moi et pour nous. Je suis fière de ce que tu vas devenir car je sais que tu y arriveras. Surtout je suis fière d'avoir partagé ta vie. Je suis fière d'avoir tenu ta main. Je suis fière de t'avoir eu dans mes bras. Je suis fière d'avoir eu la chance que tu m'ouvres ton cœur et ta carapace. Je suis fière de t'aimer toi et pas une autre. Je suis fière d'avoir fait partie de ta vie. Je suis fière que tu te relèves et que tu sois à nouveau heureuse même si c'est sans moi. Je regrette de te dire ça maintenant. Je regrette de t'avoir fait autant de mal et qu'il ait fallu que tu partes pour que je prenne conscience de tout ça. Cette décision d'aller voir le psy et de me soigner, tu n'y es pas étrangère. Je veux comprendre quelle putain de chose de mon enfance peut me faire faire du mal à celle que j'aime éperdument.

Sache que si tu as besoin de quoi que ce soit, je serai toujours là, prête à t'aider ou simplement à t'écouter. Tu resteras toujours ma priorité.

Gwendoline

Parce que je dois te laisser partirWhere stories live. Discover now