Chapitre 1

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Le son strident de la sonnerie retentit. Evidemment je sursaute. Ma concentration était portée ailleurs que sur le cours, aujourd'hui.Comme la plupart des jours en fait. En même temps, comment résister au beau visage de Ben ? Avec ses joues rosées qui font penser à un petit garçon tout timide, ses jolis yeux noisettes, ses cheveux blonds toujours bien coiffés sans trop en faire. Je ne supporte pas les mecs qui mettent trop de gel. Je ne trouve même pas que ça fait propre. Non, là c'est bien, les cheveux de Ben sont biens, tout est bien chez lui. Bref, j'en fais un peu trop là, mais comme vous l 'avez compris (enfin j'espère), j'aime Ben. Ben Roy est gravé maintenant dans mon cœur depuis un an et demi. Je sais vraiment tout de lui, le seul problème, c'est que j'ai jamais osé lui parler. Je me sens trop nulle et débile quand je suis avec lui, il est si parfait ! Bon, vraiment j'arrête maintenant, on dirait une gamine de six ans en train de s'extasier sur son prince charmant.

J'arrive enfin devant mon petit casier. Je suis très attachée à celui ci.Le mien est orange pâle, j'adore cette couleur, ça me rappelle le sable des plages éclairées par le soleil couchant aux douces couleurs chaudes en Italie. Ca me rappelle aussi le grand sourire de ma p'tite sœur, Lina, en train de chahuter dans les vagues. J'adorais ces moments, c'était comme féerique. Enfin bon, ça fait maintenant quatre ans que j'habite ici à Los Angeles. A chaque fois que je demande pourquoi on a déménagé ici, alors qu'on était très heureux dans notre pays, leur réponse est vague, pas claire, j'ai toujours trouvé ça étrange, mais j'ai pas envie de les embêter avec ça. Peut être qu'un jour ils m'expliqueront tout...

A l'intérieur de mon casier, j'ai accroché des attrape-rêves. Les attrape-rêves, je dirais que c'est mon objet porte bonheur. Quand j'avais cinq ou six ans, mon papa était allé m'en acheter un pour mon anniversaire car je faisais souvent des cauchemars. Lorsque j'ai ouvert le paquet cadeau, je ne savais pas trop à quoi servait cet espèce de bibelot, ressemblant un peu à une toile d'araignée, avec quelques plumes accrochées. Il m'a alors expliqué, quelle était la fonction de cette chose, mais à sa façon.

                 -Cela s'appelle un attrape-rêves, ma puce. Comme tu as dis à papa que tu faisais des cauchemars, je t'ai pris ça. Tu vois tous ces fils ? Quand tu dormiras ils attraperont des rêves pour que tes cauchemars soient remplacés. Il faut juste que tu l'accroches à côté de ta tête de lit.

Le pire dans tout ça, c'est que ça marchait vraiment, et ça marche toujours ! C'est peut être juste en entendant les paroles rassurantes de mon père et en pensant que c'était vraiment un« repousse cauchemars » que mon cerveau a fait un genre d'effet placebo et c'est donc pour ça que je n'ai plus refait d'horribles cauchemars, mais je préfère imaginer que les attrape-rêves sont vraiment magiques.

J'ai ensuite scotché quelques polaroids avec de réjouissants souvenirs de ces dernières années, comme ma fête d'anniversaire pour mes 16 ans, il y a deux semaines, ou bien la tête de maman et Lina avec des masques au charbon (on dirait des monstres) ou bien encore un simple chat qui se baladait dans la rue, mais il était vraiment somptueux.

Ensuite, sont entreposés, mes cahiers, toujours bien rangés,j'adore l'organisation. Sans cela je serai un peu perdue dans mes affaires. Pour moi ranger et organiser tous mes souvenirs, toutes mes babioles et tout autre chose c'est important sinon c'est comme se perdre dans ma propre vie. C'est bizarre dis comme ça, mais retrouver des choses douloureuses de mon passé juste parce que je ne les avais pas triées, ça peut me faire réfléchir pendant tout une soirée voire plus et par la suite me faire encore plus souffrir.

Au premier plan, j'ai posé tout mon matériel de peinture. Je suis passionnée par la peinture depuis toute petit. C'est vraiment un art qui m'apaise, m'aide à mettre mes idées au clair, m'inspire, me tire vers le haut. Bref, c'est « mon » art. Je ne dis pas que c'est moi la meilleure en peinture, loin de là, mais chacun à son art, que ce soit la musique, le dessin, la mode, la cuisine,...Et bien moi c'est celui là. Si on me l'enlevait, je serais vraiment malheureuse.

J'attrape ensuite mon petit miroir de poche que m'avait offert mon ancien meilleur ami, je l'aime beaucoup, mais je le perd de plus en plus de vue, ça m'attriste beaucoup, mais bon c'est comme ça, c'est la vie.Ce miroir est vraiment très beau. D'une forme ronde, et de couleur doré, on dirait qu'il est tout droit sorti d'une histoire de princesses. De très fines et gracieuses moulures ornent ses bordures. Sur sa face avant, une jolie rose est gravé. Mon miroir de poche je le garde tout le temps sur moi, c'est mon porte bonheur.

Je troque donc mes cahiers du matin avec ceux de l'après-midi. Mon sac est tellement plus allégé car je n'ai plus qu'un seul cours cet aprem. Ca fait du bien de plus avoir trente kilos sur le dos (j'abuse p't'être un peu là). Porte de casier claqué, clé tournée, verrou fermé et on est parti pour encore quelques heures au lycée !

En arrivant dans les toilettes pour me remettre un coup de blush et un peu de rouge à lèvres, la lumière ne s'allume pas, pourtant c'est une lampe automatique. Je pousse alors la porte pour ressortir, en entrant une deuxième fois, l'ampoule ne s'illumine toujours pas. Enervée, je fixe celle-ci, en espérant qu'elle s'allume cette fois,comme si en restant plantée devant, cela aller fonctionner...

Soudain,des frissons parcourent tout mon corps, ce n'est pas le genre de sensations quand on me fait des papouilles, ou bien quand ma mère me caressait le front pour m 'endormir lorsque j'étais petite, non c'est bien plus amer, mesquin. Chacun de mes muscles sont tendus, et puis en quelques instants, je ressent des picotements. Tranchants.Comme si on me plantait une aiguille dans chaque petite parcelle de ma peau. Cette chose étrange monte ensuite dans ma tête, et une horrible douleur dans celle ci naît, et s'évapore à la seconde d'après.

C'est maintenant à mes jambes de me jouer des tours. Mes pieds s'ancrent alors profondément dans le sol, comme si j'étais attirée par un aimant. Puis toute cette force s'évanouit. Je me sens maintenant toute faible, comme du papier maché en fin de décomposition.

Comme si ce n'était pas déjà assez, mon regard se lève en direction du plafond, sans vraiment... que je le décide. Soudain mes paupières se ferment, et je ne vois qu'une seule chose : un soleil,énorme, aveuglant. En les ouvrant, la lumière éclaire enfin la pièce.

Je crois que la fatigue me joue des tours, faut vraiment que je dorme plus en ce moment... Mais cette sensation était tout de même très... étrange et... je ne me sens pas bien... J'ai envie de me laisser de tomber... Je... Je...


Un miroir de poche brisé. Un visage angélique endormi. Un jeune homme averti.

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⏰ Last updated: Mar 13, 2020 ⏰

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