IMMORTELS : ANGELS ACADEMY ( en cours de réécriture )

Chapitre 19

Mona est vêtu d'une robe bleue, ses petites ailes dorées repliées derrière son dos avec ses plumes soyeuses me touchent les épaules. Elle dépose un doux baiser sur mon front, en essuyant mes larmes.

— Mo, murmurais-je, la voix enrouée.

Elle attrape le verre d'eau sur la table de chevet et m'aide à boire. Je grimace en remarquant que mon bras est en écharpe, immobilisé contre ma poitrine. Je bois à grosses gorgées, l'impression d'être complètement déshydratée avant que Mona ne retire le verre de mes lèvres, et caresse mes cheveux d'un geste maternelle.

Je lui offre une sourire. Barinthus et elle sont comme des parents pour moi. Mona est institutrice dans l'Ecole du Paradis, il n'y en a qu'une seule, puisque les nouveaux-nés sont très rares. Elle n'a jamais pu voler à cause d'un handicap à son aile droite, mais elle voue sa vie à aider les jeunes bambins à apprendre la culture angelique. Éduquer les anges de demain, ces petits êtres frêles et précieux, est sa raison de vivre.

— Ne t'en fais pas, petit diable. Tu n'auras plus aucune douleur d'ici demain !

Ce n'est pas pour la douleur que je pleure, mais je garde cette pensée pour moi.

Barinthus aurait pesté en entendant ce petit surnom que Mona m'a attribuée depuis le premier jour de notre rencontre, il y a une dizaine d'années. Alors que je m'étais précipitée dans le bureau de Barinthus pour me cacher après une énième bagarre, Mo – comme j'aime l'appelé– avait désinfecté mes phalanges blessées, avant de m'offrir un part de gâteau au chocolat qu'elle avait cuisiné pour son compagnon. Barinthus nous avaient trouvées dans son bureau quelques heures plus tard, alors que Mo me racontait des anecdotes embarrassantes sur mon cher directeur. Je riais si fort, que mon ventre me faisait souffrir. Il n'y avait plus aucune miette du gâteau, et Barinthus avait boudé comme un enfant.

Je souris en me remémorant cette scène.

— Tu es toujours aussi bagarreuse, me dit-elle avec un sourire complice.

Je me redresse complètement contre le dossier du lit et pose un regard sur l'écharpe bleu entourant mon avant bras. Mona se rassoit sur sa chaise, mais sans reprendre sa tâche favorite.

— Cette fois-ci, je ne l'ai pas cherché. Promis !

— J'espère au moins que tu leur a filé une sale raclée.

Je lui lance un regard espiègle.

— Cinq contre un, je me suis fait bousiller mais je ne suis pas du genre à aller en enfer sans embarquer quelques âmes avec moi.

Mo éclate de rire, et je la rejoins. Elle  a beau être une ange, elle a cette hargne, cet esprit de rébellion que peu d'anges osent montrer au grand jour. Aucune de nous ne peut voler, nous avons toutes les deux été les victimes des plus forts, et rabaissées au niveaux de moins que rien à cause de notre handicap physique. Mo sait tout comme moi, que les anges ne sont pas tous des créatures d'amour et de paix. Mais bien de pouvoir et de brutalité pour certains.

Avec son physique frêle, et ses ailes qu'elle ne peut déployer, elle n'était pas considérée dans la société angélique. Voler, c'est le théorème du succès d'un ange. Mais son intelligence, sa bienveillance, son dévouement et sans oublier sa magnifique voix ont fait d'elle, au fur et à mesure des siècles, l'une des anges les plus aimée du monde céleste. Mais ce n'est pas parce qu'elle est désormais appréciée de tous, qu'elle a oublié l'harcèlement dont elle a été victime.