Petit ami et Compagnie - Partie 2 (Terminée)

Chapitre 2 partie 2 : Pas sans toi

Lorsque je rouvre la porte, je lui rends son vêtement.

— On doit parler Annabelle.

— Et moi je n'en ai pas envie ! Je te remercie de m'avoir raccompagnée mais maintenant je voudrais récupérer mes affaires et rentrer chez moi.

Je donne un coup d'œil à Jales qui ne me lâche pas du regard puis je bombe le torse avant de m'engager une nouvelle fois dans les escaliers. Je me rue sur mes affaires une fois dans le salon.

Quand je me retourne vers lui, je remarque qu'il est en train d'enfiler à nouveau son tee-shirt et je réalise à cet instant que je sens son parfum. Mon cœur s'emballe aussitôt, comme un parfait idiot. Exaspérée par ma propre réaction que je ne comprends pas totalement, je soupire et entreprends de me couvrir, seulement une fois de plus la précipitation n'est pas mon alliée.

Jales avance vers moi pour m'aider à enfiler mon vêtement bien que j'essaie de le repousser. Lorsque je décide d'abandonner le combat, je mets mon bras dans le vide et n'arrive pas à trouver la manche qu'il me tend. Au bout de dix secondes à pagayer dans les airs, je me retourne en râlant et lui fais comprendre que je mettrai mon habit toute seule.

Déjà petite lorsque mon père voulait m'aider à enfiler mes vestes, je n'arrivais jamais à mettre le bras là où il fallait et l'opération prenait un temps monstre, en plus de nous rendre en spectacle mon père et moi.

Enfin habillée chaudement, je donne un coup de main dans mes cheveux encore humides et enfile mes chaussures. Jales me tend mon sac et je le remercie avant d'attraper ce dernier.

— Tu vas attraper froid la tête mouillée.

— Je ne vais pas loin, réponds-je aussitôt.

Je pose la main sur la poignée puis soupire avant de me retourner vers Jales. Il me regarde d'un air interrogateur tandis qu'aucun son ne sort de ma bouche. Je baisse la tête et me tourne vers la porte. Pourtant, je n'ouvre pas cette dernière, car mon voisin prend la parole :

— Pourquoi tu ne m'as pas dit que c'était ton anniversaire hier ?

Je ferme les yeux durant deux petites secondes pour faire fuir mon envie de lui répondre en criant qu'une fois de plus, j'ai pensé à lui avant de penser à moi.

— Annabelle, pourquoi tu me l'as caché ?

— Parce que j'ai fêté mes 29 ans !

Comme il ne semble pas comprendre, je m'explique :

— Ce n'est pas l'âge que tu avais lorsque Bian... lorsqu'elle est morte ?

Je comprends au visage de Jales que je me suis torturé l'esprit pour rien.

— Tu veux peut-être que l'on parle de ton comportement le soir du 24 sinon ! explosé-je, désireuse de me défendre.

Cette fois-ci, son visage de fige. Satisfaite, bien qu'un peu triste et en colère contre moi-même aussi, je me retourne vers la porte. Mais une fois de plus, je ne l'ouvre pas.

— C'est parce que je suis effrayé que je fuis à chaque fois. J'ai peur d'aimer à nouveau, j'ai peur d'être pleinement avec quelqu'un et de prendre le risque que cette personne pour une quelconque raison.

Le discours de Jales est semblable aux précédents. Pourtant il me touche, encore une fois. Je comprends maintenant qu'il souffre de la situation, peut-être autant que moi. N'est-ce pas terrible d'avoir peur d'éprouver des sentiments pour quelqu'un et de chérir cette personne ?

— Je t'apprécie vraiment beaucoup Annabelle et la peur de te perdre me fait perdre la tête.

Touchée en plein cœur, je me gratte nerveusement la joue avant de reculer et de heurter la porte derrière moi. La poignée de cette dernière me rentre dans le dos et je lâche aussitôt une plainte.