Petit ami et Compagnie - Partie 2 (Terminée)

Chapitre 5 partie 2

Quand Jales est venu toquer à ma porte le lendemain matin pour me montrer les objets de ma convoitise, j'ai été soulagée. Comme promis, il s'était rendu au supermarché.

— Tu es sûre que ça va aller ce coup-ci ? demande-t-il quand je sors tout mon matériel et me couvre le dessus du dos avec une serviette.

— Oui oui, ça va aller impec ! réponds-je en posant les tubes sur le lavabo.

Dire que j'ai voulu éclaircir et que je me retrouve maintenant à appliquer une coloration chocolat ! Tant pis, ce sera toujours mieux qu'être une mutante.

Après avoir soufflé un bon coup, je me lance.

***

Lorsque je ressors de la salle de bains quarante minutes plus tard, j'ai la mâchoire qui me fait mal à force de sourire. Je suis tellement heureuse de retrouver une couleur normale que j'en saute même dans les bras de Jales qui a attendu chez moi durant tout ce temps. Je porte la main à la tête et bien que mes cheveux ne soient pas encore secs ni même coiffés, je suis aux anges.

Je me promets de ne plus jamais me les décolorer toute seule. Plus jamais ! Tant pis, lorsque j'aurais envie de faire une petite folie, j'irai chez le coiffeur. J'ai appris de ma bêtise.

— Ah, je revis ! m'exclamé-je en levant les bras.

J'ai envie d'écouter ma playlist de chansons entraînantes et de danser jusqu'à en être fatiguée.

— Je vois ça.

Ce n'est qu'après son commentaire que je remarque qu'il me tient par la taille. Le souffle soudainement court, mon euphorie s'évapore. Le cœur battant, je viens déposer ma main sur sa joue et à l'afflux de la moindre réaction de sa part, je me mords les lèvres. La bataille quotidienne dans mon esprit se réveille, mais je décide de l'ignorer pour une fois.

Faire une pause, ce n'est pas un acte de faiblesse, pas vrai ?

Jales me fixe sans rien dire et je sens bientôt sa prise se raffermir. Ma discussion de mercredi avec Maxime concernant mon allure générale me revient en tête malgré moi et je réfléchis aussitôt à ma tenue. Évidemment, je suis comme toujours dans des vêtements confortables. Mon pull sur lequel trône un bouledogue français portant une casquette n'est pas des plus classes, voire pas du tout. Quant au pantalon, si je n'étais pas en bas de jogging, peut-être aurais-je pu gagner quelques points, mais ce n'est malheureusement pas le cas.

Un peu gênée par ma dégaine, je décide de blablater pour m'occuper l'esprit.

— C'est pas la première fois que je me fais des frayeurs avec mes cheveux mais d'habitude je ne décolore pas. Ceci dit, même sans toucher à ces produits, il m'arrive de me rater. Tiens, il y a deux ans de cela par exemple ! C'était à la même période à peu près, pour Noël plus exactement, je voulais me lisser les cheveux car j'avais envie de renouveau. Eh bien au final, je me suis cramé le côté droit et j'ai dû me rendre au repas de ma famille avec la coupe façon Crazy Horse. Dire que je les avais pratiquement jusqu'à la taille avant cet accident ! Tu sais, le court ne me va pas. Oh non, absolument pas ! rajouté-je en soupirant à cause des flashs que mon cerveau vient de m'envoyer.

Jales se contente de hocher la tête.

— Heureusement cette fois-ci, je n'ai pas tombé de cheveux. Depuis cette fameuse histoire, j'essaie de les laisser repousser et il s'avère que c'est vraiment compliqué, continué-je.

Voilà que je suis partie pour le saouler avec mes mésaventures d'autrefois ! Je me racle la gorge en me disant que je devrais arrêter de faire la pipelette. Seulement comme Jales me fixe encore, sans faiblir ne serait-ce qu'un peu et qu'il me tient toujours par la taille, je commence à me sentir un peu mal à l'aise, alors je parle. Cela m'arrive souvent de monologuer pour essayer de faire partir ma gêne.