Il ne prit même pas la peine de lui répondre, se sentant beaucoup trop épuisé pour ne serait-ce qu'analyser ses paroles. Il voulait juste pouvoir se rallonger et se rendormir de suite. Il voulait ignorer le tournis qui s'emparait de lui alors qu'il peinait à concentrer son regard sur un objet précis. Il perçu vaguement un mouvement de la part de son soigneur avant de sentir un objet froid se poser sur son front brûlant avant de se retirer quelques secondes plus tard en faisant un petit son qui lui vrilla les tympans. Tous les bruits autour de lui semblait être amplifiés ce qui provoquaient à la douleur d'être encore plus forte malgré les faibles décibels produits.
« Tu as 39.8°C de fièvre. Je peux pas te laisser sans surveillance toute la journée alors que tu es dans cet état... Il semblait réfléchir alors que Seonghwa ne faisait que fixer un point imaginaire, l'esprit vide. Ayant chacun un emploi du temps différent, je pense qu'on pourra se relayer mais je vais comme même voir si je ne peux pas les convaincre de déplacer cette journée pour qu'on s'occupe de toi. En attendant, je te demanderai de te reposer et de ne pas essayer de te lever. »
Il ne chercha même pas à le contredire malgré le sentiment d'être un poids pour l'équipe avant de se rallonger sur le dos et de fermer ses yeux. Il frissonna et se frotta les bras dans le but de se réchauffer - un réflexe - avant d'essayer de se saisir du pled. Mais lorsqu'il mit finalement la main dessus après l'avoir cherché à l'aveuglette il sentit qu'on lui prenait des mains comme on confisquerait un objet à un enfant.
« Il ne faut pas mettre de couverture quand on a une température aussi élevée que la tienne. Allez, recouche toi la belle au bois dormant. »
Il l'entendit glousser alors qu'il lui grommelait quelque chose incompréhensible et insensé pour exprimer son mécontentement. Il se sentit partir petit à petit, son corps trop fatigué à lutter pour le garder éveiller quelques secondes de plus.
Il avait eu différente phase dans son sommeil troublé. Il était souvent réveillé par la douleur ou le sentiment de froid ou de chaud sans pour autant rester éveiller plus de quelques minutes. Il naviguait entre le royaume des songes et la réalité, captant parfois quelques mots provenant des discussions l'environnant. Il ne pouvait et ne voulait savoir à qui appartenaient les voix, son esprit bien trop embrumé et fatigué pour se concentrer sur le sens des paroles ET qui les prononçait. Il ne bougea pas pas et ne fit pas l'effort de manifester son court réveil, peinant à rester éveillé. Il pouvait clairement distinguer le sens des phrases sensées êtres « chuchotées », autant dire que la discrétion du groupe était à revoir.
« Tu penses qu'il ne faudrait pas mieux l'emmener à l'hôpital ? »
Il sentit qu'on lui retirait un linge du front avant d'être remis quelques secondes plus tard. La fraîcheur du tissus imbibé d'eau le soulagea en faisant baisser sa température. Il sentit ses muscles se détendre légèrement alors qu'il poussait un soupir de soulagement.
« Le médecin a dit qu'il ne fallait l'y transporter que si son état empirait, hors il s'améliore. Sa température commence enfin a redescendre et son sommeil semble moins agité. »
Il ne comprit pas plus de mots ou juste par bribes, sombrant de nouveau dans un sommeil qui, cette fois, ne fut dérangé d'aucun réveil. Il ne fit aucun rêve, son corps profitant pleinement de son sommeil réparateur pour récupérer de l'effort immunitaire fourni.
Il se réveilla quelques heures plus tard. Lorsqu'il papillonna des yeux, il put constater que la lumière du jour déclinante éclairait toujours le salon, là où il était installé. Lorsqu'il fut complètement habitué à la luminosité, il osa détailler ce qui l'entourait. Il remarqua qu'il faisait face à la table basse et à la télé lui indiquant qu'il était toujours installé sur son flanc gauche. Son bras était endoloris d'avoir dû supporter son poids sans pouvoir bouger durant plusieurs heures et il le sentit être traversé de fourmillements lorsqu'il le dégagea de son poids. Il le secoua en tentant de faire circuler le sang pour stopper la sensation d'engourdissement, s'attirant un regard de la part de la personne sensée le surveiller. La chevelure blonde de Wooyoung qui avait les yeux rivés sur son écran de téléphone virevolta lorsqu'il redressa sa tête. Il le fixa avec des yeux ronds en remarquant qu'il était réveillé et pour de bon cette fois. Seonghwa se frotta les yeux pour chasser les dernières traces de sommeil avant de s'étirer. Il n'avait plus de frisson et son mal de tête semblait désormais insignifiant. Il inspira et expira profondément en profitant de la sensation de ne plus souffrir tout en se détendant. Il retourna le regard que le plus jeune lui jetait avant qu'un sourire ne prenne place sur ses lèvres. Il pouffa en voyant soudain le visage du blond s'éclairer alors qu'il se levait d'un bond et se précipitait sur lui pour le prendre dans ses bras. Surpris, il ne lui rendit pas immédiatement son étreinte avant de se détendre et de passer ses bras autour du corps du plus jeune. Il sentit son cœur se réchauffer à l'attention et l'inquiétude que le plus jeune lui portait.
« J'ai dormi combien de temps? »
Il se décala de l'étreinte pour pouvoir faire face à Wooyoung. Quand il parlait, il préférait pouvoir voire les yeux de son interlocuteur.
« Selon les dire de Yeosang que vous aviez discuté jusqu'à tard hier, je dirais que tu as bien dormi plus de dix-huit heure depuis hier soir. »
Il ouvrit ses yeux en grand en réalisant dans quel état de fatigue il devait être pour autant dormir. Il se rappela du mal de tête et de l'épuisement physique qui l'avaient pris ce matin et se dit qu'il était bien content qu'on l'ait autorisé à se reposer plutôt que de travailler. Mais le soulagement laissa place à la culpabilité et la gêne alors qu'il se remémorait les mots de Hongjoong dans la matinée.
« Mais du coup, ça c'est passé comment pour vous la journée ? »
Le blond sembla réfléchir aux mots à employer et aux phrases à dire ou non avant de prendre la parole.
« On s'est tous relayé. Le manager n'a rien voulu entendre des arguments de Hongjoong. Il voulait bien que toi tu restes te reposer - de toute manière tu n'étais même pas en état de te lever - mais il ne pouvait pas annuler à la dernière minute notre emploi du temps. Hongjoong et Yeosang sont ceux qui sont restés le plus longtemps. J'ai même dû les chasser de force pour qu'ils aillent travailler et que je puisse prendre la relève. »
Il avait vu la petite lumière de l'amour s'illuminer dans les yeux de Wooyoung à la prononciation du prénom de Yeosang. Il avait vu combien il lui plaisait dans son regard. Il avait vu la puissance de leur lien juste en observant et écoutant ces deux là lui parler de l'autre. Il lui sourit en retour. Il était content pour eux. Car même s'ils étaient inconscients que leur amour était réciproque, Seonghwa était content qu'ils puissent un jour finir ensemble malgré la peine que ça lui provoquait. Il sentit tout de même son cœur rater un battement quand il entendit que Yeosang était resté le plus longtemps pour veiller sur son bien-être. 'Ne rêve pas trop ou la chute sera plus douloureuse qu'elle ne l'est déjà'. Il se passa une main dans ses cheveux en se mordant la lèvre inférieure et en baissant le regard.
« Merci. »
« Pas de problème. On était tous inquiet pour toi, tu sais ? Même avec les comprimés ta fièvre n'avait toujours pas baissée au bout de trois heures. On a presque failli t'emmener à l'hôpital. Il rigola nerveusement.
- A ce point là ?
- Yup. Tu es même monté à 40.1° selon Hongjoong. C'est là qu'il a réalisé qu'il pouvait te mettre une serviette imbibée d'eau fraîche sur le front. Il pointa une bassine pleine d'eau sur la table basse. Puis quand tu es revenu à une température normale et stable on te l'a enlevé. Il marqua un pause avant de grimacer. Aussi, le manager veut que tu reviennes travailler demain, et comme tu sembles aller mieux, on a pas d'excuse pour lui dire non. Il va falloir que tu rattrapes ta journée manquée en plus... Franchement je te plains. Tu vas avoir un emploi du temps de malade demain. »
Il rigola à son allusion avant de réaliser qu'il avait amèrement raison. Leur emploi du temps d'aujourd'hui lui donnait le tournis et celui du lendemain encore plus, alors il grimaça en imaginant ne serait-ce que les deux horaires des journées regroupées.
« Pff... M'en parle pas. »
Il tenta d'avaler sa salive mais celle-ci eut du mal à atteindre sa trachée, sa gorge totalement déshydratée et brûlante. Il regarda si autour de lui ne se trouverait pas par pur hasard un verre d'eau et de l'eau. Il bénit ses amis lorsque ses yeux se posèrent sur une bouteille d'eau minérale de un litre et demi et un verre d'eau sur la table. Wooyoung suivit son regard pour tomber sur les mêmes objets dont il se saisit en quatrième vitesse avant de servir de l'eau dans le verre qu'il tendit ensuite à Seonghwa.