Petit ami et Compagnie - Partie 2 (Terminée)

Chapitre 7

— Nous sommes mardi 3 janvier 2017, 13h15. Retiens bien Anna, parce que c'est l'heure à laquelle je vais tuer Tae Woo ! lance Irina.

Alors que nous avons croisé Thomas dans le couloir il y a quelques minutes, celui-ci ne lui a même pas décroché un regard, donc je comprends sa colère.

Lola notre chef rentre brusquement dans les toilettes, se fraye un passage entre nous deux et commence à se laver les mains. Ma collègue et moi n'osons plus bouger, craignant de nous faire crier dessus si nous parlons d'autre chose que du boulot. Ne pas l'avoir sur le dos faisait du bien. Maintenant qu'elle est de retour, tout le monde rase les murs et tremble dès que ses pas se font entendre.

Tout en me mordant les lèvres, je donne un coup d'œil à mon reflet dans le miroir. Puis je jette une œillade vers Irina qui fait de même. C'est impressionnant comment les couloirs deviennent silencieux lorsque la chef est dans les parages. C'est dingue qu'une femme puisse être aussi militaire sans même être dans l'armée !

Je repose mon attention sur moi et souris pour vérifier que je ne me sois rien coincé entre les dents. Ce serait le comble que je sourisse à une patiente avec une belle feuille de salade entre ces dernières.

Après ma vérification, je pose mes mains sur mes joues et les remonte, ce qui me fait ressembler à un hamster. Mes yeux sont à nouveaux dénués de maquillage ou pratiquement. L'épisode de la femme fatale étant du passé, je suis retournée à mes bonnes vieilles habitudes et je me sens comme un poisson dans l'eau désormais.

D'ailleurs quand j'y pense, en plus de ne pas m'avoir donné plus confiance en moi, le coup de la femme fatale n'a pas réussi à faire tomber le blocage de Jales. C'est celle que je suis vraiment, celle qui fait des boulettes, porte des culottes de grand-mère le soir de Noël et ouvre en pyjama à son nouveau voisin, qui l'a charmé et a retenu son attention. Ce n'est pas celle qui peinait à marcher avec ses talons et qui avait pratiquement les seins à l'air à cause de son top scandaleusement minuscule. Alors c'est justement la version véritable d'Annabelle qui peut aider Jales à passer la dernière étape menant à sa libération psychologique !

— Quand vous aurez fini de scruter votre visage pour savoir quand il vous faudra refaire votre botox, vous pourrez peut-être prendre votre travail au sérieux et retourner à vos postes ! ironise Lola avant de sortir.

Son départ glace l'atmosphère, comme toujours.

— Cette femme me donne vraiment froid dans le dos. Je n'ose pas imaginer le calvaire que doivent endurer les gosses et le mari, souffle Irina.

Sans rien répondre, je me tourne et essaie de m'observer de profil puis je pose ma main sur mon ventre en tordant la tête.

— Dis-moi Irina, tu ne trouves pas que je me suis affinée ?

Mon amie s'approche de moi et me relève la tête. Elle pose ensuite ses mains sur mes épaules pour que je ne bouge plus et je passe sous son regard laser, tournant sur moi-même lorsqu'elle me fait signe. Puis une fois face au miroir, elle plaque ses mains sur mes fesses, me faisant sursauter au passage.

— Hum, tu as perdu du ventre Anna mais aussi du cul et ça, c'est pas cool ! m'informe-t-elle en secouant négativement la tête. Les hommes aiment les femmes avec des fesses. Si tu es plate, ce sera un désavantage. Heureusement que tu as des beaux seins sinon tu ne serais déjà plus sur le marché !

Je baisse la tête vers ma poitrine et fronce les sourcils. Il ne s'agit pas à proprement parler d'un compliment et je ne sais pas vraiment quoi répondre.

— Tu vois, je suis plus grande que toi et plus fine mais j'ai moins de seins. Bon, c'est vrai que pour l'instant tu as de plus grosses fesses que moi, mais si tu continues ainsi, tu n'en auras plus ! Il va falloir que tu te mettes au sport un peu Anna !