Petit ami et Compagnie - Partie 2 (Terminée)

Chapitre 12

Cela fait plus de dix minutes que je suis au téléphone avec Maxime. Dix minutes qu'il me saoule avec son histoire. Dix minutes que je ne peux pas en placer une et qu'il monopolise le téléphone pour me raconter sa mésaventure au boulot.

— [...] et là, le patron arrive. C'était pas prévu, donc qu'est-ce je fais ? Et bien je joue la comédie évidemment ! Mais ce con de Steph ne capte que dal par contre. Je te jure, des fois je me demande comment il a obtenu son diplôme ! Bon peu importe, il passe à côté du supérieur, ne le remarque même pas et me tend le...

Mon cousin se stoppe soudainement et je comprends que je n'aurais définitivement pas la chance de me confier à mon tour, notamment au sujet de Zoey qui me fait toujours la gueule.

— Oh merde, je dois te laisser.

Et voilà, qu'est-ce que je disais !

— Alice vient de m'envoyer son regard de la mort qui tue là, je risque gros si je ne vais pas l'aider à mettre la table. Bon, allez tchuss, à vendredi la naine ! termine-t-il avant de raccrocher.

Ah c'est sûr que l'on peut compter sur lui, hein ! Autant des fois, je me dis que j'ai de la chance de l'avoir (il faut reconnaître qu'il a des moments géniaux), autant d'autres fois, sans vouloir être méchante...

Cinq minutes plus tard, j'essaie tant bien que mal de profiter de ma soirée du dimanche, installée dans mon canapé. Je caresse la tête de Happy qui vient juste de se coucher sur le tapis. Celui-ci perçoit tout de suite mon geste comme une invitation et file chercher de quoi s'amuser dans sa panière. Il revient quelques secondes plus tard, un vieux jouet dans la gueule. J'attrape ce dernier puis souris. Sauf que ce dernier disparaît dès l'instant que je réalise qu'il s'agit d'une de mes chaussures et que cette dernière a désormais perdu sa semelle.

Mon visage s'assombrit et je dois me batailler pour ne pas m'énerver. Je sais pertinemment que crier après mon chien sera inutile maintenant que la bêtise est faite mais ces chaussures avaient une valeur affective pour moi ! C'était un cadeau de Zoey, pour mon anniversaire, il y a deux ans.

— Rah, mais pourquoi faut-il que tout me rappelle Zoey ? soupiré-je.

Happy tord la tête, se demandant probablement ce que je raconte et je roule des yeux. Je ne peux pas en vouloir à mon amie, car contrairement à Irina qui m'a caché des choses, la blonde n'a pas de secret avec moi. Enfin, je pense. Qui sait ? Peut-être que je connais moins mes drôles de dames que je ne pensais ?

— Ne manquerait plus que Maddie aussi me cache des choses !

***

Lundi en fin de matinée, j'ai le droit à une montée d'adrénaline comme je n'en avais plus connu depuis un peu désormais en découvrant l'état de ma patiente. Et tout ce que je peux dire, c'est que sur le moment, mes tracas de l'instant n'existent plus.

— J'ai besoin d'aide ! hurlé-je en sortant dans le couloir.

Mon stress explose sa jauge en voyant que je suis seule. Pourquoi quand on a besoin de quelqu'un, il n'y a jamais personne ?

— Bon sang mais que quelqu'un appelle Patrick ! m'agacé-je tandis que mon biper refuse de fonctionner.

Ma main se pose nerveusement sur mon front tandis que je pousse la porte de ma salle avec l'autre. Difficile à gérer cette montée de tension !

J'accours auprès de ma patiente, les traits tendus. L'aide soignante à mes côtés, essaie de rassurer la maman mais cela ne sert à rien car la panique de cette dernière est alimentée par la nôtre. Je sais que je dois réfléchir vite et bien. Il n'y a pas le temps pour le doute. Je souffle un bon coup et ferme les yeux pour me concentrer.